Il est minuit moins 90 secondes et cela signifie que l'humanité n'a jamais été aussi proche d'un cataclysme planétaire: c'est ce qu'a annoncé mardi, en citant notamment la guerre en Ukraine, le groupe de scientifiques gérant l'horloge de l'apocalypse, qui surveille non pas le temps, mais la fin des temps.
En effet, l'ONG Bulletin of the atomic scientists remettra à jour «l'horloge de l'apocalypse» pour la première fois depuis 2020. Mais qu'est-ce que cela veut dire?
Le groupe de scientifiques atomistes américains, membres de l'ONG, base ses calculs sur les menaces nucléaires, technologiques et climatiques qui pèsent sur la planète. Plus l'heure réglée sur la montre se rapproche de minuit, plus la fin du monde est proche. Chaque événement dans le monde peut influencer l'horloge et ainsi rapprocher les aiguilles de minuit.
Elle a donc été avancée de dix secondes et marque désormais minuit moins 90 secondes, se rapprochant donc de minuit, l'heure fatidique qu'on espère ne jamais voir atteinte. Depuis 2020, l'horloge était à 100 secondes tout rond de minuit, un record depuis sa création.
Comme l'explique le média français BFM TV, les scientifiques se réunissent deux fois par an pour «discuter des événements mondiaux et réinitialiser l'horloge si nécessaire», et «consultent leurs collègues dans un large éventail de disciplines et sollicitent également l'avis du comité des sponsors du Bulletin, qui comprend treize lauréats du prix Nobel».
«L'horloge de l'apocalypse est un design, créé pour avertir le public de la destruction de notre monde par des technologies dangereuses, de notre propre fabrication», écrit le site internet de l'ONG. Ils ont tout de même précisé que l'horloge est une «métaphore, un rappel des périls auxquels nous devons faire face si nous voulons survivre sur cette planète».
Bien que l'heure affichée sur l'horloge soit une image, le concept se base sur des données bien réelles. Entre expansion des armes atomiques dans le monde, regain de tensions internationales et multiplication des catastrophes climatiques, nombreux sont les scénarios pouvant mener à une fin du monde.
Lorsque l'horloge de la fin du monde a été créée en 1947, le plus grand danger pour l'humanité venait des armes nucléaires. En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, le nucléaire est sur toutes les lèvres. Mais que l'on se rassure, le groupe de réflexion spécialisé Institute for the study of war (ISW) estime «peu probable que la Russie utilise des armes nucléaires en Ukraine et extraordinairement peu probable qu'elle les utilise contre l'Occident».
Toutefois, et malgré la menace d'une attaque nucléaire peu probable, ce conflit armé pourrait bien rapprocher les aiguilles de l'horloge de l'apocalypse de minuit. A titre informatif, lorsque l'horloge a été réinitialisée en 1949 pour la première fois, l'Union soviétique testait sa première bombe atomique la même année.
En 2007, l'ONG a introduit les perturbations catastrophiques dues au changement climatique. Cet élément est ainsi devenu l'un des tournants qui pourraient bien mener à une réinitialisation de l'horloge de l'apocalypse, et nous rapprocher ainsi de la fin du monde. Inondations, canicules et records se sont succédé l'an dernier dans le monde, mais aussi en Suisse.
(sia)