Les conditions météorologiques et climatiques extrêmes telles que les sécheresses et les inondations en Europe sont liées à des déplacements du jet stream au-dessus de l’Atlantique. C’est ce que montre une reconstitution sur les 600 dernières années élaborée par des scientifiques de l’Université de Berne.
Les courants-jets, également couramment désignés par le terme anglophone de «jet stream», sont des vents situés à une hauteur d’environ 10 kilomètres qui peuvent atteindre jusqu’à 500 km/h.
Le changement climatique en cours pourrait modifier les propriétés du jet stream atlantico-européen et donc influencer l’apparition de conditions météorologiques extrêmes. Mais il n’existe aucune longue série de données à ce sujet, a indiqué jeudi l'alma mater bernoise dans un communiqué.
Afin d’y voir plus clair, un groupe de recherche dirigé par Stefan Brönnimann, professeur de climatologie à l’Institut de géographie et au Centre Oeschger pour la recherche climatologique de l’Université de Berne, a rassemblé, numérisé et analysé pendant cinq ans des dizaines de milliers de données issues d’archives pour la période comprise entre 1421 et 2023.
En font partie, par exemple, d’anciennes séries de mesures, des documents historiques sur la date de gel des rivières et des archives climatiques comme les cernes des arbres ou les carottes de glace.
L'étude, publiée dans la revue Nature Geoscience, montre que les déplacements de la force, de la latitude géographique et de l’inclinaison du jet stream se produisent principalement de manière aléatoire, en tant que conséquence des fluctuations naturelles de la circulation atmosphérique.
Autre constat: jusqu’à présent, le changement climatique n’impacte pas le jet stream. Selon Stefan Brönnimann, cité dans le communiqué, «bien que les fluctuations soient plus importantes ces derniers temps, elles sont comprises dans la gamme des modifications que nous avons reconstituées pour les 600 dernières années».
Toutefois, certaines situations peuvent se succéder de façon fréquente. «Certains évènements extrêmes, comme les inondations, ne durent que quelques jours, mais les situations météorologiques qui en sont responsables se répètent et caractérisent alors souvent une saison entière», conclut le Pr Brönnimann. (jzs/ats)