
La COP29 s'est terminée vendredi 22 novembre.Keystone
Ce fut l'une des conférences sur le climat les plus décevantes pour Felix Wertli, chef de la délégation suisse. Il reproche à l'Azerbaïdjan, pays hôte, son manque de leadership.
26.11.2024, 10:4726.11.2024, 14:00
Stephanie Schnydrig / ch media
Jusqu'à la fin, il était très incertain qu'un accord soit trouvé lors de la conférence sur le climat. Et aujourd'hui, personne n'est vraiment satisfait du résultat. Les analystes parlent d'un compromis minimal et de décisions portant la marque du lobby des énergies fossiles. Alliance Sud, l'association suisse pour la politique de développement, parle d'une «déception amère».

Une photo mise à disposition par UN Climate Change montre des activistes climatiques participant à une manifestation lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP29 à Baku, Azerbaïdjan, le 23 novembre 2024.Keystone
Comme l'année dernière, Felix Wertli a représenté la Suisse à Bakou (Azerbaïdjan). Nous lui avons posé la question de savoir pourquoi les choses ont si mal tourné cette année.
«Certains pays comme l'Arabie saoudite ont fortement freiné. Et le pays hôte, l'Azerbaïdjan, n'a pas fait preuve de suffisamment de leadership»
Notamment en ce qui concerne l'abandon des sources d'énergie fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz.
«Il manque une confirmation de l'abandon des fossiles, et surtout des mesures permettant de renforcer la mise en œuvre»
Les élections américaines ont influencé les négociations
Un point positif à retenir est que les Etats signataires ont triplé leur objectif de financement pour soutenir les pays du Sud global dans leur lutte contre le changement climatique. Désormais, 300 milliards de dollars seront alloués aux pays les plus pauvres, contre seulement 100 milliards auparavant.
«En réalité, il faudrait investir 1300 milliards de dollars par an dans les pays en développement pour qu’ils puissent mettre en œuvre leurs plans de protection du climat»
Il comprend ainsi le point de vue des pays les plus pauvres, qui sont déçus du résultat. Mais «nous devons rester réalistes», dit l'ambassadeur de l'environnement. Cela n'aide personne d'inscrire dans le document final un «montant fantaisiste» qui ne sera finalement jamais versé.

Mukhtar Babayev, président de la COP29, s'exprime lors de la session plénière de clôture du sommet climatique de l'ONU COP29, dimanche 24 novembre 2024, à Bakou, en Azerbaïdjan.Keystone
«Les 300 milliards de dollars sont ambitieux, mais possibles»
Les analystes critiquent toutefois le fait que l'argent arrivera trop tard. Car ce n'est qu'à partir de 2035 que la totalité de la somme devra être disponible.
Selon Wertli, la possibilité que les Etats-Unis se retirent de l'Accord de Paris sur le climat dès l'année prochaine a également joué un rôle dans la fixation du montant. Le président élu Donald Trump l'avait déjà fait lors de son premier mandat et l'a à nouveau annoncé.
«Nous avions bien sûr cette connaissance à l'esprit lors des négociations. Sans les Etats-Unis, il nous manquera un grand bailleur de fonds»
Il pense que l'objectif de 1,5 degré peut être atteint. Mais pour cela, les pays doivent améliorer leurs plans nationaux de protection du climat, qu'ils doivent présenter d'ici 2025. Il espère que la conférence sur le climat de l'année prochaine, qui aura lieu au Brésil, permettra de retrouver des dynamiques plus positives avec des visions communes.
L'actu' internationale, jour et nuit, c'est par ici:
Traduit et adapté par Noëline Flippe
Grève pour le climat à Berne, en images
1 / 11
Grève pour le climat à Berne, en images
Plusieurs dizaines d'activistes du climat ont observé un sit-in vendredi au centre de Berne à l'occasion de la grève internationale du climat.
source: sda / anthony anex
Il neige en Afrique du Sud et les animaux n'y croient pas leurs yeux
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
Les laits végétaux ne sont pas nécessairement plus sains que celui animal. La faute aux labels, qui peuvent induire les consommateurs en erreur.
Les laits de substitution ne sont pas nécessairement plus sains que celui provenant d'animaux. Or, les labels qui figurent sur les briques de lait végétal prêtent à confusion, selon le Centre de recherche de la Confédération Agroscope.