Pourquoi la COP29 s'est achevée sur l'un de ses pires bilans
Jusqu'à la fin, il était très incertain qu'un accord soit trouvé lors de la conférence sur le climat. Et aujourd'hui, personne n'est vraiment satisfait du résultat. Les analystes parlent d'un compromis minimal et de décisions portant la marque du lobby des énergies fossiles. Alliance Sud, l'association suisse pour la politique de développement, parle d'une «déception amère».
Comme l'année dernière, Felix Wertli a représenté la Suisse à Bakou (Azerbaïdjan). Nous lui avons posé la question de savoir pourquoi les choses ont si mal tourné cette année.
Notamment en ce qui concerne l'abandon des sources d'énergie fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz.
Les élections américaines ont influencé les négociations
Un point positif à retenir est que les Etats signataires ont triplé leur objectif de financement pour soutenir les pays du Sud global dans leur lutte contre le changement climatique. Désormais, 300 milliards de dollars seront alloués aux pays les plus pauvres, contre seulement 100 milliards auparavant.
Il comprend ainsi le point de vue des pays les plus pauvres, qui sont déçus du résultat. Mais «nous devons rester réalistes», dit l'ambassadeur de l'environnement. Cela n'aide personne d'inscrire dans le document final un «montant fantaisiste» qui ne sera finalement jamais versé.
Les analystes critiquent toutefois le fait que l'argent arrivera trop tard. Car ce n'est qu'à partir de 2035 que la totalité de la somme devra être disponible.
Selon Wertli, la possibilité que les Etats-Unis se retirent de l'Accord de Paris sur le climat dès l'année prochaine a également joué un rôle dans la fixation du montant. Le président élu Donald Trump l'avait déjà fait lors de son premier mandat et l'a à nouveau annoncé.
Il pense que l'objectif de 1,5 degré peut être atteint. Mais pour cela, les pays doivent améliorer leurs plans nationaux de protection du climat, qu'ils doivent présenter d'ici 2025. Il espère que la conférence sur le climat de l'année prochaine, qui aura lieu au Brésil, permettra de retrouver des dynamiques plus positives avec des visions communes.
Traduit et adapté par Noëline Flippe