Les antivax ont plus de risques d'avoir un accident de voiture
Votre pote antivax pourrait bien être plus à risque de faire un accident de la route. Un peu gros à encaisser? C'est pourtant ce que suggère, chiffres à l'appui, une étude (très) sérieuse sobrement baptisée «Hésitation face au vaccin COVID et risque d'accident de la circulation», paru dans la revue scientifique l'American Journal of Medicine en décembre 2022.
Celle-ci sonde le lien entre le fait d'être sceptique face au vaccin COVID, et la probabilité de faire un accident de voiture qui aboutit à une hospitalisation.
Si l'étude n'établit aucun lien de causalité formel, elle vise cependant à étayer la théorie selon laquelle les anti-vaccins manifestent «d'autres types de comportements antisociaux dangereux.»
Les experts ont ainsi examiné les données de plus de 11,2 millions de personnes en Ontario (Canada), ainsi que les données de 178 centres médicaux de la province, sur une période d'un mois.
Résultat en chiffres:
- Sur les 11,2 millions de personnes incluses dans la recherche, 84 % avaient reçu un vaccin COVID et 16 % ne l'avaient pas fait au 31 juillet 2021
- Dans ce même groupe, 6 682 personnes avaient eu besoin de soins d'urgence pour un accident de véhicule grave au cours de cette période
- Les personnes non vaccinées représentaient 1 682 accidents de la circulation, soit 25 %
- En termes de proportion, ceux qui n'ont pas tendu le bras sont plus représentés dans la population susceptible de finir sur un lit d'hôpital après un accident de la route. Soit un risque relatif accru de 72% pour les non vaccinés par rapport aux autres
L'étude note en outre une cohérence des résultats à travers tous les groupes démographiques, en se basant sur des facteurs tels que le revenu, l'âge, le sexe, le lieu de résidence ou le diagnostic médical, entre autres.
Cependant, avertissent les auteurs de l'article, corrélation n'est pas causalité. L'étude ne peut, à ce stade, établir aucun lien de causalité formel entre le fait d'être antivax et d'adopter une conduite à risque.
Les auteurs avancent cependant des pistes susceptibles d'éclairer ce lien, notamment:
Autres explications potentielles, selon les chercheurs, le fait que les victimes aient eu «des idées fausses sur les risques quotidiens, la foi dans la protection naturelle, l'antipathie envers la réglementation, la pauvreté chronique, l'exposition à la désinformation, des ressources insuffisantes ou d'autres croyances personnelles».
(jod)