Parfois, il est bon de sortir le nez de la grisaille britannique coutumière aux Windsor pour aller le fourrer chez leurs homologues espagnols. D'autant que, en termes de saga familiale trépidante, les Bourbon ne sont pas en reste. Cette semaine, c'est au tour de la très populaire reine Letizia, fréquemment comparée à Kate Middleton, d'être au cœur d'un scandale qui a dû faire s'étouffer plus d'un courtisan. Et, comme souvent dans les problèmes royaux, tout est de la faute d'un bouquin.
Son auteur, un chroniqueur mondain de 91 ans, revient sur la liaison de la reine d'Espagne avec un homme d'affaires, au début des années 2000. Un certain Jaime Del Burgo, qui deviendra même par la suite son beau-frère, en 2012.
Jusque-là, à part un léger malaise pendant les fêtes de famille, rien de grave. Ce qui est un peu plus gênant, en revanche, c'est que ledit amant présumé est sorti du bois pour quelques révélations nettement plus compromettantes ce week-end. Le businessman, qui vit désormais «entre la Suisse et le Royaume-Uni», clame que leur histoire se serait poursuivie bien après le mariage de Letizia avec son mari, Felipe VI, actuel roi d'Espagne.
Mais avant d'entrer dans les détails de ce scénario qui ressemble à un mauvais film de Noël ou à un épisode de Top Model, voici un petit who's who de cette famille royale qui vous est peut-être moins familière que celle d'Angleterre.
Ah, Letizia... Qui n'est pas fan de Letizia? Cette reine belle, intelligente, cultivée, stylée, drôle, proche du peuple et tutti quanti? Cette simple roturière que rien ne prédestinait à devenir un jour reine d'Espagne?
Dans une autre vie, Letizia Ortiz de son nom de naissance, était journaliste. Fille d'une maman infirmière et d'un papa également journaliste, cette mordue d'actu' et de terrain a gravi les échelons jusqu'à la télévision nationale, dont le pendant espagnol de Bloomberg, puis CNN. Au moment où elle fait la connaissance du prince Felipe lors d'un dîner, en 2002, son CV inclut des plateaux en direct depuis Ground Zero après les attentats du 11-Septembre, des reportages sur les élections présidentielles américaines, ainsi que la guerre en Irak.
Le futur couple apprend à se connaître sur les lieux d'une marée noire, au large des côtes espagnoles. Un an de liaison secrète, mais non moins passionnée plus tard, Letizia, 30 ans, quitte son job pour son prince. L'annonce de leurs fiançailles, en novembre 2003, prend tout le monde de court. En particulier sa belle-famille royale, particulièrement peu encline à accueillir dans ses rangs cette jeune femme impulsive, farouche et intrépide.
La première reine «non noble» de l'histoire espagnole serait aussi «la pire chose qui soit arrivée» à la famille royale depuis des années, à en croire son futur beau-père, le roi Juan Carlos. Ça, c'est quand il ne qualifie pas sa bru d'«ennemie intérieure», en référence à son métier. Bonne ambiance!
Qu'importe les médisances de beau-papa et des courtisans, c'est un «couple de conte de fées» qui s'unit pour le meilleur et pour le pire devant 25 millions de téléspectateurs à Madrid. «Une bouffée d'air frais dont la famille royale avait cruellement besoin», affirme un courtisan. Naîtront de cette heureuse union deux petites princesses et héritières, Leonor, en 2005, et Sofia, en 2007.
C'est en 2014, dans la foulée de l'abdication du roi Juan Carlos, disgracié et miné par les scandales et les allégations de corruption, que Letizia et Felipe accèdent au poste le plus élevé de l'organigramme royal. Leur couronnement est une affaire discrète et rondement menée, sous les hourras d'une foule enthousiaste. Felipe VI promet «une monarchie renouvelée pour des temps nouveaux», sa Letizia à ses côtés.
C'est peu dire que la reine d'Espagne est une véritable vedette. Un joyau de la Couronne au style impeccable et ultra-maîtrisé, auquel l'institution doit beaucoup de sa popularité, si ce n'est carrément une partie de sa survie.
Et pourtant, que serait une famille royale sans quelques démons pour venir la hanter? Cette semaine, il a pris forme sous les traits du journaliste Jaime Peñafiel, 91 ans et tout son mordant. Dans son dernier livre consacré à la reine, Letizia y Yo («Letizia et moi»), le chroniqueur chevronné revient sur l'histoire d'amour entre la reine et son ancien compagnon présumé, Jaime del Burgo, qui serait son principal informateur.
Quelques révélations qui font quelques vagues chez les amateurs de mondanités, mais sans plus.
Entre autres confidences, Jaime lui aurait révélé avoir démarré une relation avec Letizia avant l'an 2000, bien avant sa rencontre avec Felipe. L'homme d'affaires aurait aussi confié qu'il était sur le point de faire sa demande en mariage lorsque, par une chaude nuit de 2002, son amoureuse lui annonce le quitter pour un mystérieux «diplomate» - qui s'avérera par la suite être le futur roi d'Espagne. Et comme une humiliation douloureuse n'arrive jamais seule, Letizia aurait proposé à son ex d'être témoin à son mariage.
En guise de consolation, en 2012, Jaime del Burgo s'unit avec la soeur de Letizia, Telma. Ils resteront mariés pendant deux ans avant de divorcer.
Ces quelques informations ne représentent toutefois que le «1%» des révélations du journaliste par son «conseiller dans l'écriture». «C'est pour cela que j'ai décidé d'écrire ce livre. Jaime est un homme très suggestif. En fait, le livre aurait dû s'appeler Letizia et Jaime, pour Jaime Peñafiel et Jaime del Burgo», explique le malicieux chroniqueur.
On vous l'accorde, le fait que le journaliste et l'amant présumé portent tous les deux le même prénom ne facilite pas la compréhension de cette histoire. D'autant que le fameux Jaime Del Burgo s'apprête justement à débarquer pour livrer sa propre version des faits.
Jusque-là, les Bourbon auraient pu s'en remettre. Le livre royal de Jaime Peñafiel a beau être bourré de petites allusions, il ne fournit aucun élément concret sur une potentielle liaison de Letizia après son mariage avec le prince Felipe.
C'était sans compter sur l'amant terrible pour mettre son grain de sel, ce week-end, sur son compte X (Twitter). Et là, Jaime del Burgo lâche des bombes. A commencer par le fait que son histoire d'amour avec la reine se serait en fait poursuivie pendant des années après son union en 2004. Pour ne s'achever qu'en 2014. Oh, Dios.
L'ex-amant de la reine n'est pas un total inconnu au bataillon. Docteur en droit financier, homme d'affaires et investisseur privé selon sa page internet, Jaime del Burgo est également le fils d'un éminent homme politique qui fut président de la région de Navarre. Un détour par la presse people achève de nous informer qu'il vivrait désormais entre la Suisse et le Royaume-Uni avec son épouse Lucía Díaz Liljeström, avocate d'origine suédoise, et leurs deux filles, Ulla et Liv.
Après avoir déjà l'objet d'une publicité considérable par le passé pour ses plaintes contre des intrusions de la presse dans son mariage, ou pour ses appels au soulèvement face aux mesures contre le Covid-19, voilà que Jaime del Burgo défraie à nouveau la chronique royale. Dans un tweet désormais supprimé, l'ex-amant explique que sa relation avec Letizia, après une pause de quelques années, aurait repris en juillet 2010. C'est dans un hamac, près d'une piscine, lorsque la reine lui aurait susurré les mots interdits: «Je t'aime».
Ajoutez à cette première révélation que notre homme aurait été placé sous surveillance pendant cinq ans par les services secrets espagnols du CNI, ainsi qu'une effraction à son domicile en Suisse, et vous obtenez un scénario qui n'a rien à envier à une production Netflix.
Jaime Del Burgo précise toutefois que l'opération n'a alors pas atteint ses objectifs présumés, car il avait placé tout ce qui concernait sa relation avec Letizia – «photographies, vidéos, téléphones portables, SMS» – dans le coffre-fort d'une banque. On connait ça, nous, les Suisses.
Et attendez, ce n'est pas tout! Toujours sur X, l'ex-amoureux ajoute que, pendant un an et demi, le couple illégitime se serait renseigné activement pour savoir notamment si Letizia pouvait divorcer et avoir un autre enfant, via une mère porteuse à Los Angeles, avec pour «objectif permanent» d'établir résidence à New York.
L'homme d'affaires en veut pour preuve une image que lui aurait envoyée sa maîtresse, en 2005, sur laquelle la reine serait enceinte de sa première fille.
Selon Jaime del Burgo, Letizia lui aurait fait parvenir le cliché avec la légende suivante:
Tout ça, c'était juste avant que Jaime del Burgo ne supprime les tweets et son compte X, finalement réactivé ce lundi avec un message en espagnol. Mardi, il conclut avec un nouveau post énigmatique:
Autant dire que ces affirmations ont provoqué un sacré remue-ménage en Espagne et chez les amateurs de potins royaux. Au point d'écorner la réputation jusqu'ici irréprochable de la bien-aimée reine Letizia?
Fidèle au mantra des maisons royales, l'institution espagnole a naturellement refusé de commenter ces allégations.
Reste que cette affaire tombe mal pour le roi Felipe et son épouse. Non seulement parce qu'ils s'apprêtent à fêter leurs 20 ans de mariage, mais surtout parce qu'ils semblaient enfin avoir consolidé l'avenir de leur institution, après les douloureuses péripéties impliquant l'ancien roi Juan Carlos. Affaire à suivre.