Ah, l'Amérique! Sa grandeur, ses présidents, sa culture... et, surtout, ses concours de hot-dogs. Une tradition absolue de la fête nationale du 4 juillet. Mieux: un sport institutionnalisé aux Etats-Unis, sous l'égide de la Major League Eating.
Le record absolu du nombre de hot-dogs est actuellement détenu par Joey Chestnut, alias «Jaws» («mâchoires», pour la traduction). En 2021, le bonhomme s'est enfilé pas moins de 76 hot-dogs en 10 minutes. Parmi ses autres records: 5 kilos d'asperges en dix minutes, ou encore 81 gaufres en huit minutes.
Tant et si bien que le Washington Post s'est demandé quels étaient les critères pour mener à bien cette mission (g)astronomique.
S'enfiler une quantité maximale de bouffe en un minimum de temps n'est pas donné à tous: certains traits génétiques sont indispensables pour prendre part à ce genre de compétition sans mourir. D'après les «gurgitateurs» aguerris, il est indispensable de posséder:
Fun fact: avoir un énorme bide n'est pas indispensable. Selon la Major League Eating, une couche de tissu adipeux trop importante limite au contraire l'expansion de l'estomac. Les plus gros mangeurs ont plutôt intérêt à rester en forme, afin de pouvoir déployer un maximum «d'énergie» pendant le concours.
Pour vous donner une idée, le champion du monde de hot-dogs, Joey Chestnut, mesure 1,82 mètre pour 105 kilos. «Un gros bébé», commente un collègue de la rédaction des sports de watson. Gros bébé, certes, mais assez loin de l'ogre sanguinaire de 2 mètres de haut qu'on pourrait s'imaginer.
Joey Chestnut a affirmé qu'il avait déjà atteint 82 hot-dogs lors d'une séance d'entraînement. Il est persuadé qu'il est possible d'aller plus loin: avec la carrure adéquate, avaler 90 hot-dogs serait «humainement» possible.
Si les Etats-Unis regorgent de ce type de concours (maïs, ailes de poulet, pistaches, gaufres, asperges ou encore les fameuses pumpkin pies), la plupart des concurrents s'accordent sur le fait que les hot-dogs sont les aliments les plus difficiles à manger rapidement, car ils combinent vitesse, capacité, technique et endurance.
D'où la nécessité d'une mastication extrêmement efficace. Certains compétiteurs s'appuient sur une méthode bien rodée, en réalisant des petites encoches sur le hot-dog, afin de lui conférer suffisamment d'élasticité et de le faire descendre le plus rapidement possible dans l'œsophage. Ces bêtes de compét' s'entraînent des heures pour identifier la taille de morse idéale, afin de maximiser la vitesse de déglutition et de minimiser le risque d'étouffement.
D'autres préfèrent y aller à la sauvage, en écrasant la viande avec les muscles de la mâchoire. C'est la méthode prônée par Joey Chestnut, qui a notamment conçu un engin d'entraînement personnalisé lui permettant de soulever des poids avec sa mâchoire. On ne le surnomme pas «Jaws» pour rien.
Enfin, il y a des «trucs». Les candidats sont généralement autorisés à tremper leurs aliments dans du liquide, afin de les engloutir facilement et de s’hydrater sans avoir à boire de l'eau. Histoire de ne pas gonfler inutilement l'estomac.
Là encore, à chacun sa préférence: eau aromatisée à la banane ou à la fraise pour les uns, eau ordinaire chauffée à la température d'un bain pour les autres.
Enfin, il faut absolument penser à bouger durant toute la durée de la compétition: sautiller, se tortiller ou se balancer en avant, pour continuer d'ingurgiter des aliments en continu. Un peu comme une oie gavée. Si si.
Enfin, une ultime condition sine qua non à cette compétition de l'horreur est évidente: avoir un certain seuil de résistance à la douleur. Personne n'a dit que s'enfiler de force plus de 4 kilos de hot-dogs dans le gosier en l'espace de quelques minutes est une partie de plaisir.
«Ce que vous ressentez, c'est une sensation d'oppression et des rots qui essaient de monter. Vous devez essayer soit de les empêcher de sortir, soit de faire sortir les rots pour qu'ils ne ressemblent pas à des vomissements», décrit le champion incontesté Joey Chestnut.
Sans oublier qu'aucun entraînement ne peut parer à l'inconfort physique, qui survient juste après le concours. On vous laisse imaginer, nous n'en dirons pas plus. Sur ce, joyeux 4 juillet, et God bless America.