Si vous êtes familier des tourments monarchiques, vous avez forcément déjà entendu parler de Paul Burrell. Ancien valet de chambre d'Elizabeth II, puis majordome de Lady Diana jusqu'à sa mort, l'ex employé s'est reconverti dans l'édition, en publiant un livre sur les coulisses de la Firme. Un best-seller aussitôt qualifié de «trahison impardonnable» par les fils de Lady Di et qui, outre lui assurer une retraite confortable, lui a surtout valu la disgrâce de Buckingham Palace.
Près de vingt ans plus tard, Paul Burrell s'accommode plutôt bien de son statut de paria royal. Ce qui ne l'empêche surtout pas de livrer sa modeste expertise tous les deux jours au sujet des drames en cours chez les Windsor, sur un plateau télé.
Justement, pas plus tard que cette semaine, le Daily Mirror s'est fait une joie de déterrer l'une des vieilles interviews de l'ancien majordome, donnée à l'occasion de la sortie des mémoires du prince Harry. L'analyse de Paul Burrell est si savoureuse qu'on ne peut résister au plaisir de vous la livrer à notre tour - sur un plateau d'argent, of course.
Selon notre cher ami et informateur Paul Burrell, la nature compétitive des liens entre Harry et William remonte à leur plus tendre enfance. Plus précisément, à l'époque où leur nounou leur servait le petit-déjeuner.
En bons petits Anglais, les frangins ont évidemment été élevés dans le culte de l'english breakfast. Vous savez, ce truc aussi infâme que fabuleux, qui mélange tous azimuts jambon, beans à la tomate, oeufs au plat, toasts, voire frites (!). Sans oublier les fameuses petites saucisses, sans lesquelles ce repas perdrait toute sa consistance.
Harry en sait quelque chose.
A l’époque où Paul Burrelll officiait encore dans la maison royale, le majordome aurait été témoin d'un incident particulièrement marquant pour le jeune prince amateur de saucisses. En comparant les assiettes servies par leur nanny, quelle n’est pas la mauvaise surprise de Harry de constater un flagrant problème de portion. «Comment se fait-il que William en ait trois et que moi, je n'en aie que deux?» aurait protesté l'enfant en désignant ses saucisses.
La réponse de sa nanny est sans appel:
Aïe. Pas étonnant que ce pauvre chou ait développé un immense complexe d'infériorité. «Harry se taisait et se laissait faire. C'est pourtant ce à quoi il devait faire face en permanence, même au sein de sa propre maison», soupire Paul Burrell. Autant d'inégalités qui expliqueraient pourquoi le prince a développé, très jeune, un tempérament farceur et fougueux.
Le «saucissegate» a beau paraître anecdotique, Paul Burrell a raison sur un point: Harry, constamment traité différemment de son aîné, a eu du mal à s'accommoder au statut de «suppléant». Lady Diana était sans doute la seule personne sur Terre à traiter ses garçons sur un parfait pied d'égalité, indépendamment de leur place dans la ligne de succession.
Et si le valet confirme avoir été témoin d'un lien fraternel profond entre les deux enfants, il dit comprendre mieux pourquoi le cadet a développé au fil des ans un profond ressentiment à l'égard William - et de cette institution pourrie qui a fait passer son frère aîné avant lui toute sa vie.
Un ressentiment tel qu'Harry est encore empêtré dans une croisade amère et sans fin aujourd'hui.
En parlant de sa guerre éternelle, on vient d'apprendre que le duc de Sussex vient de recevoir vendredi le feu vert d'un juge de la Haute Cour de Londres pour poursuivre l'éditeur du Daily Mail, l'Associated Newspapers Limited (ANL) pour collecte illégale d'informations.
La voie royale vers un nouveau procès, alors que le duc est déjà impliqué dans un florilège de procédures judiciaires contre la presse de son pays natal. Harry attend justement un jugement dans son affaire contre l'éditeur du Daily Mirror, après être devenu le premier royal en plus de 130 ans à témoigner à la barre des témoins, en mars dernier.
Quant à savoir si ces efforts valent vraiment une saucisse, on vous laisse méditer.