Fondateur de l'Evénement du Jeudi et de Marianne, engagé en politique auprès de François Bayrou, le journaliste français Jean-François Kahn est mort à 86 ans, a annoncé jeudi à l'AFP sa veuve, la productrice Rachel Assouline-Kahn. Elle a précisé que le décès avait eu lieu mercredi.
Le magazine Le Point avait le premier donné l'information, évoquant «une légende du journalisme».
L'homme de presse avait apporté son soutien à la candidature de François Bayrou à la présidentielle en 2007 puis 2012, se disant «convaincu que c'était l'homme dont la France avait besoin».
Le premier ministre a salué sur X «un géant et un homme rare». «L'incroyable créativité qui l'animait, son audace, lui ont fait fonder de véritables journaux-époque, L'Evénement du Jeudi, Marianne. Il incarnait le 'centrisme révolutionnaire', l'humanisme et la fidélité. Nous l'aimions», a-t-il écrit.
Surnommé JFK, il s'était présenté aux élections européennes de 2009 sur une liste MoDem mais sans prendre la carte du parti. Il démissionnera sitôt élu pour reprendre la plume et les débats qu'il affectionnait tant.
Fils du philosophe Jean Kahn, Jean-François Kahn était le frère du médecin généticien Axel Kahn, mort en 2021.
«C'était un intellectuel avant d'être un journaliste», a réagi auprès de l'AFP Maurice Szafran, qui avait cofondé en 1997 Marianne à ses côtés. Selon lui, «le journalisme était un moyen de comprendre l'histoire, de faire l'histoire et de s'inscrire dans l'histoire».
A la tête de Marianne à partir de mars et en lien avec lui encore récemment, Frédéric Taddeï s'est dit «terriblement triste». «Il a été très important pour moi. (...) Je lisais déjà les Nouvelles Littéraires quand j'avais 18 ans», où il était directeur de la rédaction, et «c'était un sacré patron de presse», a-t-il souligné auprès de l'AFP.
Denis Olivennes, président de CMI France propriétaire de Marianne, a dit craindre «qu'il n'y en ait plus jamais sur ce modèle». (jah/ats)