Des vents contraires soufflent sur Hollywood et son industrie du divertissement. Les cerveaux des histoires que vous découvrez avec passion sur vos petits et grands écrans ont décidé de tirer le frein à main en attendant une hausse des rémunérations.
Après six semaines de négociations, le 1er mai marquait la fin de l'accord de trois ans entre le syndicat unique des scénaristes, la Writers Guild of America (WGA), et l'Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP) qui représente tous les plus grands studios.
Les salaires dans le domaine stagnent et l'inflation vient frapper de plein fouet les scribes du divertissement. Les scénaristes souhaitent donc revoir leur salaire à la hausse. Surtout que les dirigeants voient leurs revenus prendre l'ascenseur.
La stabilité est aussi l'un des sujets très sensibles pour les scénaristes en grève. Pour exposer le noyau du problème: par le passé, les auteurs travaillaient 35 à 40 semaines par an. A présent, les géants du streaming ne les emploient plus que pour 20 à 24 semaines, soit 6 mois par année, car la durée des séries s’est considérablement raccourcie.
La WGA, comme le rapporte le site spécialisé Deadline, parle d'une technique de «Gig Economy», l'économie des petits boulots. Une méthode qui ferait des scénaristes un métier en freelance.
Si la faiblesse des revenus de la plupart des scénaristes est une chose qu'aucun des deux camps ne conteste vraiment, les deux partis ont des approches très divergentes sur la manière de résoudre le problème.
La guilde a par ailleurs publié une longue liste de «règles de grève», qui interdisent aux membres de travailler sur des productions, de vendre et de proposer des scripts. La WGA représente 11 500 scénaristes et c'est toute la chaîne de production qui sera mise à l'arrêt forcé. La pause touchera des milliers de personnes.
«Je soutiens mon équipe», a assuré Jimmy Fallon, précisant qu'il «ne pourrait pas réaliser l'émission sans eux» et s'attendait en cas de grève à ce que son émission soit annulée. Selon lui, «les exigences des scénaristes ne sont pas déraisonnables».
Alors, vos écrans vont-ils virer au noir? Plusieurs professionnels contactés nous expliquent qu'ils ne sont «absolument pas inquiets» par cette grève. Il y a bien «assez de projets en route» avant que la grève n'affecte les plateformes de streaming.
Pour les fadas du petit écran, les conséquences ne seront pas trop fortes dans l'immédiat, selon le New York Times. Selon le média, HBO travaille avec beaucoup d'avance, si bien que les diffusions des séries et films continueront au moins pendant plusieurs mois. Il en va de même pour Netflix et les autres grands services de streaming, qui pourraient sans problème remédier à la grève grâce à des productions d'émissions étrangères.
Pour les sorties au cinéma, rien de bien problématique... pour le moment. Les premières tuiles pourraient intervenir concernant les sorties programmées l'an prochain. Surtout si la grève s'éternisait. Et c'est là le nœud du problème: il ne faudrait pas que le mouvement dure trop longtemps.
Pour rappel, la dernière grève de 2007-2008, avait traîné 100 jours durant et posé de gros problèmes dans l'univers des séries et des films. Pour quantifier les pertes, c'était près de 2,1 milliards de dollars en moins sur le compte en banque de la ville de Los Angeles... Et de nombreux films et séries repoussés au grand désespoir des fans.
Dans l'immédiat, les premières victimes seront les «Late Night shows» télévisés, comme ceux de Jimmy Fallon, Stephen Colbert ou Jimmy Kimmel. Pour ces émissions, les répliques sont écrites au quotidien, actualité oblige. (svp avec ats)