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Voici le musée idéal pour les passionnés de baskets Nike

Affiche publicitaire Nike de 1978.
Affiche publicitaire Nike de 1978.

On a visité le paradis des baskets

Le Vitra Design Museum présente des chaises et d'autres meubles, mais aussi la «Form Follows Motion», toute première exposition consacrée à la marque Nike.
30.09.2024, 14:56
Hannes Nüsseler / ch media
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«Incroyable», chuchote Max, qui se contient encore. C'est le jour de l'ouverture de «Nike - Form Follows Motion», la première exposition muséale consacrée à la plus grande marque de sport du monde - ever. L'historien du design, Glenn Adamson, a fouillé dans les archives de l'entreprise américaine à l'initiative du Vitra Design Museum et a sélectionné des classiques pour une exposition itinérante.

Là où je ne vois que des baskets, mon fils reconnaît des modèles individuels, des «silhouettes» - et des collaborations. «Les designers ajoutent souvent leurs propres semelles aux chaussures de sport Nike», m'explique Max. Sans être un «sneakerhead» extrême, il trouve tout de même le modèle avec talon haut intéressant en tant qu'objet. Pourquoi ne pas opter directement pour des talons aiguilles? «Parce que les baskets sont plus confortables. En plus, elles ont…» – «Une aura?», essaié-je en employant un langage plus jeune. «Pas vraiment, mais elles dégagent toutes sortes de vibes, car les tendances de mode se mélangent à la culture pop venue des Etats-Unis.»

Pour preuve, il y a les sneakers que Nelly (rappeur) a portées en 2002 dans son clip «Air Force Ones» («j'étais trop jeune pour ça»), mais aussi une paire sur mesure pour Elton John dans à peu près toutes les couleurs possibles et imaginables («complètement dingue») et bien sûr les chaussures autolaçantes de «Retour vers le futur» («Légendaire!»), même si elles ne sont présentes qu'en photographie. Ailleurs, on trouve des baskets du film d'animation avec Bugs Bunny, «Space Jam», des modèles massifs de Kanye West, ou encore la «Cortez» en blanc, rouge et bleu, rendue célèbre dans «Forrest Gump»: Max porte le même modèle.

«C'est ça qui fait la particularité de ces chaussures: leur design est tellement bon qu'il est intemporel.»

L'arbre généalogique des baskets

Mais encore une fois: pourquoi des baskets? «Pour les personnes soucieuses de la mode, ce sont la pièce maîtresse», explique mon fils. «Un outfit peut être super, mais de mauvaises chaussures gâchent tout.» Le goût repose donc entièrement sur la présence de mauvaises chaussures? «Eh bien, qu'est-ce que ça veut dire "mauvaises"», nuance Max. «La différence entre ringard et intemporel est souvent mince.» Et que penses-tu des baskets couleur bacon, conçues pour un magasin de sneakers à New York dans une ancienne boucherie? «Je ne sais pas trop», dit le végétarien convaincu.

Quelles sont les chaussures qui te plaisent le plus? «Ce qui m'attire, ce sont les silhouettes que l'on ne voit pas tout le temps dans la rue. Cela vaut aussi pour les anciens modèles.» Si une icône du design comme Virgil Abloh, décédé en 2021, les accompagne d'un guillemet ironique, c'est encore mieux - et plus cher. «Les sneakerhead acceptent qu'une chaussure à 150 dollars vaille soudain 500 dollars juste parce qu'il y a un détail en plus». Donner l'illusion d'être unique avec des produits de masse: une performance sportive.

Dans un esprit pédagogique, nous parcourons l'exposition à l'envers et passons devant les chaussures olympiques en or de Michael Johnson et une maquette imprimée en 3D qui donne l'impression que quelqu'un a marché dans un récif corallien. Une autre vitrine consacrée à l'évolution des baskets rappelle le musée d'histoire naturelle. «On voit l'évolution des chaussures», approuve Max.

«Les anciens modèles sont finement taillés à la manière des vélos de course, les plus récents sont massifs tels des chars d'assaut.»

Des semelles inspirées d'un gaufrier

Avec une volonté de victoire (nike) et un gaufrier (pour façonner le profil en caoutchouc des premières semelles!), ils ont bâti un empire: oui, ça force l'admiration. Dans la première salle d'exposition se trouve l'outil avec lequel Philip Knight, le fondateur de Nike, a brisé la domination d'Adidas sur le marché américain dans les années 1970. Dès le début, les chaussures étaient conçues de manière résolument futuriste, comme de petits vaisseaux spatiaux qui nous transporteraient vers un avenir meilleur, inclusif, favorable aux personnes queer et aux femmes... «Je ne sais pas à quel point c'était vraiment important pour Nike», répond Max de manière pragmatique. «Mais ils couvrent ainsi tout le marché.»

Icône du logo : dessin original « Swoosh » de Carolyn Davidson.
Icône du logo : dessin original « Swoosh » de Carolyn Davidson.Image: Nike

Les conditions de production controversées des sneakers dans les pays du sud sont laissées de côté: « Les mains des petits enfants cousent de belles chaussures » (Deichkind). «Ce qui semble presque trop d'informations au début manque vers la fin», dit Max. «Ici, il s'agit plus que de design.»

Il s'arrête religieusement devant un dessin original de l'emblématique logo «Swoosh». Carolyn Davidson, étudiante en design graphique, l'a créé en 1972, pour seulement 35 dollars à l'époque. «Cool l’exposition», conclut mon fils. «Ceux qui aiment contempler des sneakers y trouveront certainement leur compte, même sans toute l'histoire qui les entoure». Nous prenons l'exposition de chaussures sans la boîte, merci et au revoir!

Traduit et adapté de l'allemand par Léon Dietrich

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