Charles a frisé le camouflet musical. Aucun artiste britannique de renom n'a daigné accepter de se produire pour lui, le 7 mai prochain, lors du concert organisé pour son couronnement.
Parmi les stars à lui opposer un refus: nulle autre qu'Adele, Harry Styles, Ed Sheeran, Kylie Minogue, ou encore Elton John, pourtant ami de feu Lady Diana. Sans omettre les iconiques Spice Girls, dont le scandaleux bisou sur la joue de Charles, en 1997, est resté dans les annales royales.
Si la plupart des artistes ont dégainé l'éternelle excuse de la «tournée en cours» et de «l'agenda surchargé», le magazine Rolling Stone soupçonne d'autres motifs dans ces refus à la chaîne: à commencer par la crainte d'être éclaboussé par un joli scandale.
Pour les artistes et leurs managers, il est vrai qu'on peut rêver mieux que les décadents Windsor pour bichonner son image publique. Entre les affaires de harcèlement sexuel du prince Andrew ou, plus récemment, les accusations de racisme d'Harry et Meghan au sein de la famille royale, la monarchie a fait face «à un certain nombre de catastrophes de relations publiques» ces dernières années.
Sans oublier que le couronnement prend place en pleine crise économique et sociale au Royaume-Uni. Pour faire étalage du luxe, des paillettes et des dorures, on a vu mieux comme timing.
Bref, on est loin du jubilé de platine d'Elizabeth de l’an dernier, lorsque des stars de premier plan, dont Queen + Adam Lambert, Diana Ross, Alicia Keys ou encore Elton John, s’étaient bousculées au portillon. Un panel un tantinet plus pop que lors de son propre couronnement, en 1953, où la musique a été assurée par moult chorales et garçons de chœur, ainsi qu'un honorable orchestre de 60 musiciens.
Quelques artistes ont quand même accepté de faire un geste pour le futur souverain. C'est le cas de Katy Perry, qui vient d'être annoncée ce week-end par Buckingham Palace. La chanteuse américaine de 38 ans n'a peut-être eu guère le choix (pour info, elle est depuis trois ans ambassadrice du British Asian Trust, association caritative pour les enfants fondée par Charles III).
Le chanteur d'opéra Andrea Bocelli, le chanteur Lionel Richie, le boys band Take That (sans Robbie Williams), ainsi que le pianiste, Alexis Ffrench, et l'auteure-compositrice-interprète Freya Ridings, viendront compléter cette affiche... étonnante. Ce petit monde se produira au château de Windsor, devant 20 000 spectateurs.
Sur le plan politique, même combat. Bien que l'abbaye de Westminster grouillera, le jour J, de quelques 2000 invités, plusieurs leaders mondiaux ont déjà décliné l'invitation. C'est le cas notamment de Joe Biden - qui a quand même pris la peine d'envoyer son épouse, Jill, pour le représenter.
L'Allemagne et l'Italie, quant à elle, enverront leurs présidents (Frank-Walter Steinmeier et Sergio Mattarella), plutôt que leurs chefs de gouvernement (Olaf Scholz et Giorgia Meloni), comme pour les funérailles d'Elizabeth II. Quant aux dirigeants des principaux pays du Commonwealth, dont le Canada et l'Inde, la plupart n'ont pas encore retourné leur carton d'invitation.
On peut toutefois compter sur Emmanuel Macron pour venir faire hello hello. Le président français vient de répondre présent, lundi, au nom de son «amitié, son respect et son estime» pour le Royaume-Uni. En même temps, il faut bien qu'il se rachète pour son accueil manqué du roi d'Angleterre, il y a quelques semaines.