Le mystère sur l’origine de la structure géologique en forme de coeur visible à la surface de Pluton a été résolu par des chercheurs sous la conduite de spécialistes en astrophysique de l’Université de Berne. Cette forme résulte d'une énorme collision oblique, à faible vitesse, annonce lundi l'alma mater bernoise.
La structure en coeur de la planète naine - Pluton a perdu son statut officiel de planète il y a une vingtaine d'années - intrigue les scientifiques depuis plusieurs années. L'équipe de chercheurs internationaux menée par les astrophysiciens à Berne, et par des Américains de l'Université d'Arizona, a utilisé des simulations numériques pour enquêter sur les origines de la moitié occidentale de ce fameux coeur.
Cette moitié ouest, en forme de goutte d'eau, est appelée Sputnik Planitia. Elle a été engendrée, selon les conclusions de l'étude, par une collision avec un corps céleste planétaire d’un diamètre de 700 km, tôt dans l'histoire de Pluton.
L'équipe a utilisé son logiciel de simulation SPH (Smoothed Particle Hydrodynamics) pour recréer des impacts, en faisant varier à la fois la composition de Pluton et de son impacteur, ainsi que la vitesse et l'angle de ce dernier. Ces simulations ont confirmé les soupçons des scientifiques quant à l'angle oblique de l'impact.
Le coeur de Pluton est recouvert d’un matériau à l’albedo élevé (qui reflète plus de lumière que les autres matériaux alentour), créant sa couleur blanchâtre. Sputnik Planitia couvre une surface de 2,4 millions de km2. Cette zone a la particularité de se situer 3 à 4 km plus bas que le reste de la surface de Pluton.
L'étude, récemment publiée dans Nature Astronomy, suggère également que la structure interne de Pluton serait différente de celle présumée auparavant: il n’y aurait pas d’océan souterrain.
Après la lune et Pluton, l'équipe bernoise prévoit d'explorer des scénarios similaires pour d'autres corps du système solaire lointain, comme la planète naine Haumea, très semblable à Pluton. (ats/jch)