La justice américaine a examiné mardi le recours d'une association conservatrice qui veut en savoir plus sur le visa accordé au prince Harry bien qu'il ait reconnu avoir consommé des drogues aux Etats-Unis.
Loin du tribunal londonien où le duc de Sussex a témoigné contre l'«hostilité» de la presse à son égard, un juge fédéral de Washington a consacré une audience à une requête déposée par la Heritage Foundation, au nom justement de «l'intérêt des médias».
Cette organisation très influente dans les cercles conservateurs réclame, en vertu des lois sur la liberté d'information, le dossier migratoire du prince qui, brouillé avec la famille royale britannique, s'est installé en Californie en 2020 avec son épouse américaine Meghan Markle.
Le dossier concerne le prince Harry «mais porte surtout sur le ministère de la Sécurité intérieure et son respect de la loi», a plaidé son avocat Samuel Dewey devant le juge Carl Nichols:
Dans ses mémoires, publiés en janvier, le prince a admis avoir consommé du cannabis, des psychotropes et de la cocaïne, au Royaume-Uni, au Lesotho et sur le sol américain.
En 2002, «dans la maison de campagne de quelqu'un, lors d'un week-end de chasse, on m'a offert une ligne, j'en ai pris quelques autres depuis», écrit-il notamment dans «Le Suppléant», où il raconte aussi avoir «avalé» des champignons hallucinogènes lors d'une fête à Los Angeles en 2016.
Or, la «Heritage Foundation» relève que d'autres personnalités, dont le footballeur Maradona ou la chanteuse Amy Winehouse, se sont vus refuser l'entrée sur le sol américain à cause de leur consommation de drogues. Elle veut notamment avoir accès au questionnaire à remplir pour entrer aux Etats-Unis, où chaque candidat doit dire s'il a déjà consommé des drogues.
Jusqu'ici, elle a essuyé des refus de trois entités du ministère, mais n'a pas encore eu de réponse du siège. Tout en reconnaissant que ces documents «peuvent présenter un certain intérêt pour le public», le gouvernement a estimé que les grands médias américains ne s'étaient pas penchés sur le statut légal du prince et qu'il n'y avait aucune urgence à agir.
A l'issue de débats très techniques, le juge en charge du dossier a demandé à l'administration de voir si le siège pouvait prendre une décision ou accélérer le traitement de la requête d'ici à mardi prochain. Dans le cas contraire, «je rendrai une décision», a-t-il dit, tout en soulignant qu'elle ne porterait pas à ce stade sur le fond du dossier, mais sur la nécessité d'accélérer l'examen de la demande de documents. (ats/jch)