Andrew Tate aime dire que les femmes doivent rester à la maison, ne savent pas conduire et sont la propriété des hommes. Il pense également que les femmes violées ont une part de responsabilité et il préfère sortir avec des filles de 18-19 ans pour pouvoir y laisser son empreinte. Ses fans l'appellent le roi de la masculinité toxique.
Désormais, le chauve fumeur de cigares et amateur d'armes à feu ne peut plus diffuser ses messages de haine sur Instagram et Facebook. La société Meta a déclaré qu'elle avait supprimé ses comptes officiels.
Le mois dernier, Andrew Tate a généré plus de recherches sur Google que Donald Trump et Kim Kardashian réunis. Les vidéos de ce misogyne de l'extrême ont été vues des milliards de fois sur les réseaux sociaux, toutes plateformes confondues. Mais cette omniprésence fulgurante ne s'est pas faite de manière organique.
Il a pu jouer avec les algorithmes grâce au marketing d'affiliation. Pour ce faire, il a créé un site de cours en ligne appelé Hustler's University. Chaque membre payant a bombardé les réseaux sociaux de ses vidéos en sélectionnant les plus controversées pour stimuler l'engagement et gagnait en échange une commission. «YouTube regorge de vidéos de ce type, qui ont rapporté à Google des millions de dollars en recettes publicitaires», explique au Times Ruth Davison, directrice de Refuge, une organisation caritative pour la sécurité des femmes.
Mais l'Américain de 35 ans vivant en Roumanie est en train de se faire «cancel» comme on dit dans le jargon des réseaux sociaux. En plus d'Instagram et Facebook, le compte TikTok d'Andrew Tate a été désactivé. La plateforme va tenter de supprimer toute vidéo en lien avec lui. Un porte-parole de TikTok a dit dans un communiqué: «La misogynie est une idéologie haineuse qui n'est pas tolérée sur TikTok. Nous supprimons les vidéos et les comptes violents depuis des semaines, et nous nous réjouissons d'apprendre que d'autres plateformes prennent également des mesures contre cet individu.»
Andrew Tate, sentant le vent tourner, a déclaré à NBC News qu'il jouait un «personnage en ligne». Dans une vidéo YouTube datant du 19 juillet, avec son frère Tristian, il nie les accusations selon lesquelles il est misogyne ou qu'il est impliqué dans une enquête sur la traite d'êtres humains en Roumanie. «Rien de tout ça n'est vrai. Tout ce que je fais, c'est dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.»
Comme le relève le Washington Post, l'influence d'Andrew Tate a suscité suffisamment d'inquiétude pour qu'un compte Instagram américain destiné aux enseignants ait créé un guide pour aborder ses opinions avec les élèves. Des groupes visant à aider les victimes de violences domestiques ont fait valoir que le fait de permettre à ses commentaires de rester sur les réseaux sociaux normalisait la misogynie et la violence.