J'ai testé le speed dating pour la Saint-Valentin (et j'ai eu 5❤️)
Mardi, c'était la fête des amoureux. Un jour qui rappelle haut et fort aux célibataires que, dommage, ils ne sont pas en couple! L'année prochaine, peut-être, s'ils ont de la chance. Mais quand certains se morfondent, d'autres en revanche saisissent l'occasion pour s'offrir une soirée entre paires, avec à la clé, qui sait, la rencontre de l'âme sœur.
Mardi, aux alentours de 18h30, dans un bar de Lausanne, Manoah Sauvain termine les préparatifs de son événement no swipe. Des soirées speed dating organisées depuis juin 2022 dans la ville romande, nées d'un ras-le-bol des applications de rencontre et du virtuel.
Et quand quelqu'un nous plait, on fait quoi? «On colorie le petit coeur à côté de son prénom, précise Manoah Sauvain. Si une personne nous intéresse mais qu'on n'a pas de rendez-vous prévu avec, on peut noter son numéro dans une case prévue à cet effet. Ce sont les organisateurs qui échangent les coordonnées le lendemain, uniquement s'il y a un match des deux côtés.»
L'édition spéciale Saint-Valentin est répartie sur trois jours (selon les tranches d'âges), et rassemble au total plus d'une centaine de participants. Les places sont limitées (50 femmes et 50 hommes le 14 février), mais watson a réussi à taper l'incruste (et même à participer). Immersion.
Bye bye Tinder!
Les lumières sont tamisées, les murs foncés. Il y a des pétales de rose et des ballons en forme de coeur un peu partout dans les salles, réparties sur deux étages. Rapidement, les participants investissent les lieux et se mettent dans l'ambiance.
«Quand on voit la personne en vrai, on sait tout de suite si le feeling passe ou non», explique Jonathan*, 31 ans. «J'ai testé les applications de rencontre, mais ça ne marche pas. Tu passes trois semaines à discuter avec quelqu'un, tu la rencontres et tu réalises qu'en fait, elle ne te plaît pas. J'avais l'impression de perdre mon temps». Un discours partagé par beaucoup de convives ce soir-là. Ils ont essayé Tinder, Bumble, Fruits, mais aucune vraie histoire n'est née.
Trève de bavardages: il est 20h30. Le speed dating commence!
5 minutes, ça passe ou ça casse
A 20h45, les tours s'enchaînent et ceux qui ne sont pas à une table profitent de la soirée. Le round numéro 3 s'affiche à l'écran: il est l'heure pour moi d'aller rencontrer Corentin*, numéro 54, à la table K. C'est un peu stressant, on se balade dans les salles pour trouver où il faut aller s'asseoir. Heureusement, la discussion est fluide, les questions sont posées naturellement («tu fais quoi dans la vie?», «quelles sont tes passions à côté du travail?», etc.) et les cinq minutes passent vite: suffisant pour décider si l'on a envie de colorier, ou non, un petit cœur à côté du prénom de la personne.
J'ai ensuite une pause d'un quart d'heure avant mon prochain date. L'occasion d'aller sonder la salle.
En 5 minutes, ça passe ou ça casse. Mais au-delà du feeling, c'est quoi les cases qu'un partenaire doit absolument cocher?
Cupidon et un dernier verre
Il est 21h, l'écran me rappelle que le tour 7 commence. J'ai rendez-vous avec Loïc*, numéro 11, à la table A. Il sera mon dernier rendez-vous, boulot oblige. Même si ma feuille n'est pas aussi remplie que celle des autres, je dois avouer que c'est intrigant d'enchaîner les date avec des inconnus et de se laisser surprendre par la personne assise en face.
Quels sont les matchs du soir? Dans un e-mail reçu mercredi, on apprend qu'il y a eu 323 cœurs coloriés, dont 114 sont réciproques, soit 57 potentiels futurs couples. Et pour tous ceux dont l'intérêt n'est pas mutuel, le cœur sera au moins brisé en douceur. Pour ma part, malgré mes cinq ❤️ reçus, l'amour n'était pas au rendez-vous. «Il n'y a pas eu le feeling», comme on dit souvent. Parfois, c'est aussi simple que ça. Je serai peut-être plus chanceuse à la prochaine Saint-Valentin.
Vers 22h30, le tour 16 clôt la soirée. Les dernières discussions touchent à leur fin. Le bar se vide gentiment... sauf pour les amateurs du dernier verre.
*Prénom d'emprunt.