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Ces contenus sexistes générés par IA submergent les réseaux

This photo illustration taken in Washington, DC, on July 14, 2025, shows images on the internet and social media of AI bikini-clad women conducting street interviews. The videos are strikingly lifelik ...
Des images diffusées sur Internet et les réseaux sociaux représentent ici des femmes en bikini générées par l'IA menant des interviews dans la rue. Les vidéos sont d'un réalisme saisissant.Image: AFP

Ces vidéos de femmes en bikini posent problème

L'IA permet la production en masse de vidéos sexistes afin de générer du profit sur les réseaux sociaux. Zoom sur cette tendance en pleine expansion.
06.09.2025, 11:5106.09.2025, 11:51
Anuj CHOPRA, Sumit DUBEY, Michelle FITZPATRICK, Washington / AFP
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Les vidéos sont d'un réalisme saisissant: elles montrent des femmes en bikini menant des interviews dans la rue et suscitant des commentaires obscènes, mais elles sont fausses et générées par intelligence artificielle pour inonder les réseaux sociaux de contenus sexistes.

Ces contenus médiocres, créés en masse à l'aide d'outils d'IA bas de gamme, noient souvent les publications authentiques et brouillent la frontière entre fiction et réalité.

Un problème grandissant

Cette tendance a donné naissance à une industrie artisanale d'influenceurs qui produisent à la chaîne des contenus sexualisés, motivés par les programmes d'incitation des plateformes qui récompensent financièrement les contenus viraux.

De nombreux clips générés par IA, truffés d'humour grivois, prétendent montrer des intervieweuses courtement vêtues dans les rues de grandes villes d'Inde ou du Royaume-Uni.

Les vérificateurs de l'AFP ont trouvé des centaines de vidéos de ce type sur Instagram, dont beaucoup en hindi, qui montrent des hommes interrogés lançant avec désinvolture des remarques misogynes et sexistes, parfois même attrapant les femmes, tandis qu'une foule d'hommes les regardent bouche bée ou rient en arrière-plan.

Ces vidéos ont été visionnées des dizaines de millions de fois. Certaines ont même monétisé cette popularité en faisant la promotion d'une application de messagerie pour adultes permettant de «se faire de nouvelles amies».

Ces vidéos ont été créées à l'aide du générateur d'IA Veo 3 de Google, connu pour ses images hyperréalistes, a indiqué la société américaine de cybersécurité GetReal Security dans une analyse.

Une perte de confiance des utilisateurs

Nirali Bhatia, cyberpsychologue basée en Inde, livre son analyse:

«La misogynie qui restait généralement dissimulée dans les discussions et les groupes de vestiaires est désormais déguisée en images générées par l'IA.»
«Cela fait partie des préjudices sexistes induits par IA»

Les réseaux sont désormais de plus en plus submergés par des mèmes, des vidéos et des images générés par IA qui rivalisent avec les contenus authentiques pour attirer l'attention.

«C'est l'internet d'aujourd'hui», estime Emmanuelle Saliba, de GetReal Security, avant d'ajouter:

«Les contenus médiocres générés par IA érodent lentement le peu de confiance qui subsiste dans les contenus visuels.»

Les vidéos d'un compte TikTok très suivi énumèrent de manière moqueuse ce que des «filles déchaînées» seraient prêtes à faire pour de l'argent. Les femmes sont également la cible de pièges à clics inquiétants générés par IA.

La diffusion virale de vidéos montrant une fausse dresseuse d'orques nommée «Jessica Radcliffe» attaquée mortellement par un épaulard lors d'un spectacle dans un parc aquatique a en outre pu être vérifiée et suivie.

Ces images, fabriquées de toutes pièces, se sont propagées sur différentes plateformes, notamment TikTok, Facebook et X, suscitant l'indignation mondiale des utilisateurs qui pleuraient la mort de cette femme qu'ils croyaient réelle.

De nouveaux standards de beauté irréels

L'an dernier Alexios Mantzarlis, directeur de l'initiative Security, Trust, and Safety de l'université Cornell Tech, a découvert 900 comptes Instagram de «mannequins» majoritairement féminins peu vêtus et probablement générés par IA.

Ces pièges à clics ont cumulé treize millions d'abonnés et publié plus de 200 000 images, monétisant généralement leur audience en redirigeant leur public vers des plateformes commerciales de partage de contenu.

Avec la prolifération des faux contenus générés par IA, «les chiffres sont sans doute beaucoup plus élevés aujourd'hui», déclare Mantzarlis:

«Attendez-vous à voir davantage de contenus absurdes exploitant des normes corporelles qui ne sont pas seulement irréalistes, mais irréelles»

De nombreux créateurs sur YouTube et TikTok proposent des cours payants sur la manière de monétiser les contenus viraux générés par IA.

Que font les plateformes?

Certaines plateformes ont cherché à sévir contre les comptes promouvant des contenus de mauvaise qualité. YouTube a récemment déclaré que les créateurs «non authentiques» et «produits en masse» ne seraient plus éligibles à la monétisation.

Divyendra Jadoun, consultant en IA, est catégorique:

«L'IA n'invente pas la misogynie. Elle ne fait que refléter et amplifier ce qui existe déjà»
«Si le public récompense ce type de contenu par des millions de likes, les algorithmes et les créateurs d'IA continueront à le produire. Le combat le plus important n'est pas seulement technologique, il est aussi social et culturel.»
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