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Mira Murati, la reine de l'IA générative

Mira Murati en février 2025 lors d'une conférence pour le média Wired.
Mira Murati est restée longtemps dans l'ombre de Sam Altman, le grand boss d'OpenAI. Elle prend désormais la lumière avec sa nouvelle start-up.Image: GETTY IMAGES NORTH AMERICA

L'un des cerveaux de ChatGPT a décidé de sortir de l'ombre

Elle s'appelle Mira Murati et peut se targuer d'être l'un des cerveaux derrière ChatGPT. Elle n'aime pas la lumière, mais sa nouvelle start-up va l'obliger à se découvrir. Portrait.
21.03.2025, 18:5621.03.2025, 18:56
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Si la naissance de ChatGPT a braqué la lumière sur Sam Altman, le grand chef d'OpenAI, d'autres cerveaux ont bûché pour élaborer l'outil phare de la firme californienne. C'est le cas de Mira Murati, l'une des architectes du projet.

Née en 1988 à Vlorë, en Albanie, de parents enseignants, Mira Murati a mis le cap sur l'Amérique du nord. Très tôt, sa passion pour les chiffres et les maths l'envoie à des olympiades. Elle arrache même une bourse pour étudier au Pearson United World College of the Pacific (Canada). En 2011, elle décide de passer la frontière pour filer aux Etats-Unis et suivre un cursus au Colby College, qui aboutira à un bachelor, avant d'ajouter un deuxième bachelor en ingénierie à la Thayer School of Engineering de Dartmouth College en 2012.

Sa trajectoire l'emmène chez Goldman Sachs, avant d'expérimenter le domaine de l'aérospatiale (Zodiac Aerospace) et de prendre part au développement de la voiture électrique Model X chez Tesla. Forte d'un gros bagage à travers ses expériences diverses, elle fait un dernier crochet par Leap Motion, une start-up sur la réalité virtuelle.

Arrivée en 2018 chez OpenAI

Elle décide ensuite de s'engager chez OpenAI en 2018 et occupe le poste de directrice technique. Depuis, Mira Murati est devenue l'une des pointures de l'intelligence artificielle. C'est elle qui s'est avancée pour tenir la barre après la mise à l'écart de Sam Altman, en novembre 2023. C'est elle qui pilotait les équipes alors que le conseil d'administration débattait à huis clos.

Une course au fric que Mira Murati a abandonné, en septebre 2024. Interrogée par Wired en décembre, elle prend désormais la lumière avec son projet de start-up. Elle a lancé sa start-up d'IA générative, baptisée Thinking Machines Lab. A travers ce projet, elle explique qu'elle souhaite «créer le temps et l'espace pour mener à bien ma propre exploration».

Un désir de s'émanciper du giron OpenAI qui rappelle Ilya Sutskever, autre ingénieur qui a voulu freiner les projets de grandeur d'Altman - et ses efforts multiples pour rendre sa création rentable.

Mira Murati confiait que l'«un des principaux risques est de voir l'IA devenir plus intelligente que nous», lors d'une conférence organisée par le think tank et centre de recherche Human Technology Foundation. A nouveau, ses idées semblent alignées à celles de Sutskever, qui a également déserté les bureaux d'OpenAI. L'ingénieur avait pris la direction d'une équipe consacrée au «superalignement», qui développe des outils pour superviser l'intelligence artificielle si elle dépasse l'intelligence de l'homme.

Mira Murati, en analysant le monstre que peut devenir l'intelligence artificielle, disait en février:

«Cette technologie n'est ni bonne ni mauvaise en soi»

Et de préciser:

«Elle a les deux côtés»

Selon l'Albanaise, il appartient à la société d'œuvrer collectivement pour orienter les modèles vers le bien. Elle entend par là qu'une compréhension approfondie est primordiale pour que nous soyons bien préparés pour le jour où l'IAG (l'intelligence artificielle générale) arrivera.

Elle a été rejointe dans son projet par une belle brochette de chercheurs reconnus (une trentaine), venus d'Anthropic, de Mistral ou encore d'OpenAI. Et parmi eux, elle peut compter sur la présence de John Schulman, cofondateur d'OpenAI en 2015. Murati peut désormais se lancer dans sa quête, en s'opposant à son ancien chef Sam Altman.

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