Mercredi 3 février, les propos du patron des Jeux Olympiques (JO) ont choqué le monde entier. Yoshiro Mori s'était excusé maladroitement le lendemain, tout en excluant initialement de démissionner, comme le réclamaient les internautes. Des sportifs, des personnalités politiques et des sponsors des JO étaient notamment montés au créneau, dénonçant des remarques contraires à l'égalité des sexes et aux valeurs de l'olympisme.
Le Comité international olympique avait également jugé les déclarations de cet ancien premier ministre du Japon (2000-2001) de «complètement inappropriés», après avoir dans un premier temps estimé que l'affaire était close au vu de ses excuses. Mais le scandale ne s'étant pas estompé, Yoshiro Mori a aujourd'hui décidé de démissionner.
«Ce qui est important, c'est d'organiser les Jeux en juillet. Il ne faut pas que ma présence devienne un obstacle à cet objectif», a justifié ce vendredi durant une conférence de presse cet ancien premier ministre du Japon (2000-2001), qui affirmait la semaine dernière que les femmes avaient des difficultés à parler de manière concise lors des réunions. Ce qu'il trouvait «embêtant».
Yoshiro Mori avait suggéré jeudi que Saburo Kawabuchi, ancien grand patron du football japonais, lui succède. Mais cette proposition - faite en dehors d'une procédure formelle - a fait grincer des dents. Saburo Kawabuchi s'était d'abord dit prêt à prendre le relais, mais selon des médias nippons vendredi, il aurait changé d'avis face aux critiques et aux réticences du gouvernement sur sa nomination.
L'affaire Mori est une nouvelle épine dans le pied des organisateurs des JO de Tokyo. Ceux-ci peinaient déjà à raviver l'enthousiasme pour l'événement (23 juillet-8 août 2021), reporté l'an dernier à cause de la pandémie, alors que le contexte sanitaire mondial demeure préoccupant.
Cependant, après une réunion de deux heures vendredi, les organisateurs ont annoncé la formation prochaine d’un conseil à parité pour désigner la personne qui succédera à Yoshiro Mori. Il sera dirigé par Fujio Mitarai, le PDG du groupe Canon, âgé de 85 ans. Le directeur général de Tokyo-2020, Toshiro Muto, a affirmé que cette personne devait être choisie «dès que possible», et que son sexe ne serait pas le facteur déterminant.
Il a aussi ajouté que le comité d’organisation allait créer une équipe pour promouvoir l’égalité hommes-femmes et accroître la représentation féminine en son sein, sans pour autant fixer d’objectifs précis.(ats/mndl)