Les quarts de finale aller de la Ligue des champions ont offert du spectacle, de l'émotion et du drame. C'était du grand art, et ce, au cours des deux soirées, mardi et mercredi. Les occasions se sont succédées les unes après les autres dans tous les matchs. 18 buts ont été marqués, soit plus de quatre par rencontre.
Il y a eu des rebondissements lors de Real - City, même chose durant Paris Saint-Germain - Barcelone et Arsenal - Bayern Munich. Puis lors du quatrième match, Dortmund, parfois dominé par l'Atlético Madrid en raison de ses erreurs, n'était pas loin d'égaliser en fin de partie. C'était du football de très haut niveau et ce n'est que le début. En milieu de semaine prochaine, il y aura à nouveau quatre matchs, où rien n'est joué. Les fans de football peuvent s'attendre à deux autres soirées de Ligue des champions grandioses.
Non pas pour que les clubs les plus riches amassent encore plus d'argent, et continuent de creuser l'écart entre les grands et les petits - ces équipes qui ne participent quasiment jamais aux coupes européennes. Aucun vrai fan de football ne peut souhaiter cela.
Mais soyons honnêtes: la phase de groupes de la Ligue des champions a été plutôt ennuyeuse, à quelques exceptions près. On peut bien sûr se réjouir du comportement de certains outsiders comme Copenhague - à moins que vous ne soyez un fan de Manchester United. Sauf qu'en huitième de finale, il n'y avait pas match contre Manchester City. La double confrontation a été monotone. Nous connaissions dès le début le nom du qualifié.
Cela me ravirait. Car il n'y a rien de plus agréable que de pouvoir assister à des matchs comme ceux disputés mardi et mercredi, chaque semaine ou presque. C'est un régal lorsque des superstars comme Erling Haaland et Jude Bellingham ou Kylian Mbappé et Robert Lewandowski s’affrontent.
La tentative de l'UEFA de révolutionner la Ligue des champions n'est guère attrayante en comparaison avec la Super League. Avec ce long championnat, chaque équipe jouera deux matchs supplémentaires. Et ces rencontres ne ressembleront que trop rarement à de grandes affiches. L'écart entre Man City, le Bayern et le Real Madrid d'une part, et Everton, Brême et Villarreal de l'autre, se creuse chaque année. Ce phénomène ne peut pas être endigué.
Pour les ligues les plus petites, comme le championnat de Suisse, la Ligue des champions, ça n'arrive aussi bien que lors des années bissextiles. C'est bien sûr formidable pour des équipes comme YB et ses supporters. Mais dans l'ensemble, cela n'apporte rien au football helvétique. On ne peut pas récolter suffisamment de points, que ce soit au coefficient UEFA ou au coefficient des clubs, tous deux établis sur cinq ans, ni même rivaliser durant la phase initiale. Une participation à l'Europa League ou à la Conference League serait bien plus efficace. D'autant qu'un bon parcours est réaliste, comme l'a montré le FC Bâle la saison dernière.
En fin de compte, quel spectateur neutre souhaiterait suivre YB - Donetsk alors que le Real Madrid joue en même temps contre Manchester City, comme cela peut parfois arriver à l'automne en Ligue des champions?