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Tout est réuni pour que Tadej Pogacar réussisse le doublé Giro-Tour

Tadej Pogacar s'élance dans un défi fou: remporter le Giro et le Tour la même année
Tadej Pogacar espère remporter le Giro et le Tour cette année.Image: keystone

Pogacar se lance dans un défi fou (et a tout pour le réussir)

Le champion slovène s'attaque samedi à son tout premier Tour d'Italie, avec en ligne de mire, le doublé Giro - Tour de France. Les conditions sont réunies pour qu'il réalise ce que personne n'a fait au 21e siècle.
02.05.2024, 19:0802.05.2024, 22:42
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C'est un accomplissement dont seuls sept coureurs peuvent s'enorgueillir: Fausto Coppi, Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault, Stephen Roche, Miguel Indurain et Marco Pantani. Il est d'un autre temps - on considère même aujourd'hui que le doublé Giro - Tour est inaccessible, en raison de la dureté des deux épreuves, de la très forte concurrence et du peu de temps de récupération entre l'arrivée à Rome et le départ de la Grande Boucle.

Beaucoup s'y sont essayés au 21e siècle et ont échoué. A commencer par Alberto Contador, en 2011 puis en 2015, lorsqu'il souhaitait déjouer les pronostics: «Tout le monde me dit que ce n'est plus possible. Essayons de prouver le contraire», avait ainsi lâché le «Pistolero» deux ans avant sa retraite sportive. Chris Froome et Tom Dumoulin ont également tenté ce défi. Ils n'étaient pas si loin de créer l'exploit en 2018.

Enchaîner et remporter les deux Grands Tours les plus prestigieux est quasiment de l'ordre de l'impossible. Il y a pourtant des chances de voir un homme, Tadej Pogacar, réussir cette performance en 2024.

Parce qu'il est à part, mais aussi et surtout parce que les conditions cette année sont idéales.

Tadej Pogacar s'élancera samedi des abords de Turin avec la casquette de favori du Tour d'Italie. Epaulé par Felix Grossschartner et Rafal Majka en montagne, il ne devrait pas avoir à forcer son talent pour remporter l'épreuve. Geraint Thomas fêtera bientôt ses 38 ans et les autres prétendants - Romain Bardet, Ben O’Connor, Daniel Martinez, Damiano Caruso, Cian Uijtdebroeks - n'ont pas la même carrure.

Mais le plus intéressant avec ce Giro 2024 est ailleurs. Le parcours n'est pas aussi exigeant que par le passé - il a été dessiné pour permettre un éventuel doublé. «La course la plus dure du monde» a revu à la baisse son dénivelé total (42'900 mètres contre 51'300 l'an passé) et les difficultés ne se cantonnent plus à l'exigeante troisième semaine, la plus proche du Tour de France.

Pogacar a ainsi l'occasion de faire des écarts dès les premières étapes. Il pourrait ensuite se contenter de contrôler ses adversaires en s'appuyant sur de redoutables équipiers.

Le plus difficile pour «Pogi» sera à n'en pas douter de remporter le Tour de France qu'il n'a plus gagné depuis 2021. Mais voilà, alors que l'an dernier, une blessure au poignet a contrarié sa préparation, le Slovène touche du bois cette année - et ce sont ses rivaux qui sont impactés par les chutes.

Celle au Pays basque est certes survenue plus tôt dans la saison, mais les conséquences ont été plus fâcheuses. Jonas Vingegaard a été victime de fractures à une clavicule et à plusieurs côtes. Hospitalisé durant une dizaine de jours, le bilan impliquait également un pneumothorax et une contusion pulmonaire. On ne sait pas encore si le Danois sera présent sur les routes de France cet été.

Seule certitude: s'il s'aligne (le Tour reste son principal objectif), sa préparation aura largement différé des saisons précédentes.

Remco Evenepoel était également impliqué dans cette chute. Le Belge a subi des fractures à la clavicule et à l'omoplate. Il va chaque jour un peu mieux et se dit «dans les temps» en vue du Tour de France. Il aurait néanmoins préféré éviter cet accroc, d'autant qu'il doit encore faire ses preuves sur trois semaines.

En juillet, la concurrence est rude: elle ne se limitera pas à Vingegaard et Evenepoel. Primoz Roglic sera de la partie, tout comme de bons leaders qui auront admirablement bien préparé leur affaire. Mais la domination du Slovène est telle - 1'39 d'avance sur son dauphin lors de Liège-Bastogne-Liège, un Tour de Catalogne dominé de la tête et des épaules - que les outsiders auront des difficultés à rivaliser, même contre un Pogacar tout droit sorti du Giro.

Outre l'opposition, le parcours du Tour semble aussi taillé pour le double vainqueur de la Grande Boucle. Il pourrait tirer profit de l'étape 9, celle des «chemins blancs» de Troyes, lui qui a gagné les Strade Bianche et qui est un spécialiste des classiques. Tadej Pogacar pourrait également faire parler son punch lors de plusieurs arrivées, puis le contre-la-montre final, de Monaco à Nice, se tiendra sur des routes qu'il connaît parfaitement (il réside en Principauté).

Il est vrai que le défi reste de taille. Le Slovène devra être au sommet de son art pour réaliser le doublé. Il lui faudra une équipe à la hauteur de ses ambitions, de la chance pour éviter les chutes, tout en espérant une concurrence moins forte sur le Tour. Mais peut-être que l'histoire appelle cet exploit. En 98, année du scandale Festina, durant laquelle Marco Pantani avait remporté les deux courses, le «Pirate» avait bénéficié d'une semaine de récupération supplémentaire. Le Tour était en effet retardé car la France accueillait la Coupe du monde. Les dates n'ont pas changé cette année, mais la Grande Boucle s'adapte à nouveau. L'arrivée sera jugée à Nice et non pas sur les Champs-Elysées en raison des Jeux olympiques.

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source: sda / daniel ceng
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