C'est une discussion qui date de la fin de saison dernière. Tadej Pogacar n'avait pas encore enquillé 12 victoires en 18 jours de course (son incroyable total cette saison après son succès sur la Flèche wallonne mercredi), mais l'idée d'une domination sur le reste du monde avait déjà germé sous les casques. Alors, quand on avait demandé à Steve Morabito: «Si vous étiez encore coureur, au service de quel lieutenant souhaiteriez-vous être?», le Valaisan avait répondu Pogacar:
Tadej Pogacar renvoie l'image d'un athlète décontracté. Pour preuve cette photo, postée sur les réseaux sociaux quelques jours seulement avant l'édition 2023 du Tour des Flandres, un Monument du cyclisme et l'une des courses les plus dures au monde, que le gars au bob de juillettiste a remportée après une véritable démonstration.
La star de l'équipe UAE Team Emirates est pourtant tout le contraire d'un touriste sur le vélo. C'est un compétiteur acharné, un boulimique capable de briller sur les pentes du Tour comme sur les monts flandriens, peut-être même «le coureur du siècle», comme l'a joliment dit Mattias Skjelmose après sa 2e place sur la Flèche wallonne cette semaine. C'est la différence entre ce qu'est Pogacar et l'image qu'il renvoie qui plaît tant à Steve Morabito:
«C'est le genre de gars avec lesquels j'aimais bien courir, ajoute l'ex-pro de Monthey. J'apprécie les leaders bien concentrés, bien impliqués dans leur truc et qui enchaînent les succès.»
La dernière grande désillusion de Tadej Pogacar date de l'été dernier, lorsqu'il a été battu par Jonas Vingegaard sur le Tour de France. Soudain, la main de fer a desserré son étreinte.
C'est d'autant plus admiratif de sa part que le jeune slovène (24 ans) n'a pas pour habitude de devoir se remettre en question, puisqu'il remporte la plupart des courses auxquelles il participe.