Sport
Hockey sur glace

Autriche-Suisse: l'adversaire de la Nati a un problème de gardiens

David Madlener, l'un des trois gardiens de l'Autriche
David Madlener, l'un des trois gardiens autrichiens présents au Championnat du monde de hockey.Image: keystone

Le prochain adversaire de la Suisse a un sérieux problème

L'Autriche - que la Nati affronte dimanche à 20h20 - n'a eu aucune chance face au Danemark en ouverture du Mondial. Malgré une prestation courageuse et une tactique intelligente, son gardien n'était pas au niveau. C'est désormais aux titans helvétiques de tester cette muraille fragile, quelque peu comparable au «Réduit national».
12.05.2024, 15:0012.05.2024, 15:01
klaus zaugg, prague
Plus de «Sport»

Commençons par une question. Connaissez-vous Kevin Liechti et Siro-Nicola Wyss? Non? C'est normal. Ces deux hommes forment le duo de gardiens du Hockey Huttwil, une équipe de pointe en MyHockey League, le troisième échelon national. Or si Kevin Liechti et Siro-Nicola Wyss disposaient d'un passeport autrichien, ils seraient actuellement à Prague, et affronteraient dimanche à 20h20 la Suisse.

L'Autriche a lamentablement perdu son premier match, 1-5 contre le Danemark. Depuis, le chroniqueur autrichien, Andreas Robanser, s'efforce de créer une atmosphère positive et réconfortante. Mais à la question malveillante d'un journaliste étranger, posée à Roger Bader, le sélectionneur de l'Autriche, demandant si son assistant Arno Del Curto avait ressenti le même sentiment qu'en 1998, lorsque le gardien du HC Davos, Nando Wieser, était passé à côté de sa finale, Robanser rétorque avec présence d'esprit:

«C'est injuste. N'est-ce pas, Roger? Nous avons tout de même trois gardiens sur lesquels nous pouvons compter et que nous pouvons utiliser au Mondial sans avoir peur»
Andreas Robanser

Roger Bader, lui, répond de manière inattendue. Il glisse sur un ton ironique: «On peut aussi le formuler dans l'autre sens: nous pouvons avoir peur avec nos trois gardiens».

Est-ce son sens de l'humour qui a poussé le sélectionneur de l'Autriche à faire cette remarque? Peut-être que oui, peut-être que non. Mais là n'est pas la question, car en fait, cette situation est la triste vérité.

Le Suisse Roger Bader est à la tête de la sélection autrichienne.
Le Suisse Roger Bader est à la tête de la sélection autrichienne.image: Keystone

Roger Bader dispose de trois gardiens, et aucun n'occupe la place de n°1 en club. Avec dix étrangers par équipe autorisés dans le championnat autrichien, la concurrence est trop forte. Le Zurichois ajoute, presque un peu résigné:

«Je ne peux blâmer personne. Nos trois gardiens n'ont pas pu jouer autant de matchs cette saison que Leonardo Genoni»
Roger Bader

La défense est donc le principal problème des Autrichiens, et ce n'est pas vraiment à cause du sélectionneur. Roger Bader a enseigné un excellent concept à son équipe. Un système concret que les outsiders utilisent régulièrement sur la glace. Devant, un attaquant perturbe la montée en puissance des adversaires, et derrière, ses quatre collègues ferment les espaces en zone neutre.

Si vous parvenez à reprendre le puck, vous contrez alors à la vitesse de l'éclair.

C'est un peu comme ça que les Suisses ont atteint la finale du Mondial en 2013. Sauf qu'à l'époque, nous avions Martin Gerber et Reto Berra dans les buts. Or les derniers remparts autrichiens - David Kickert, David Madlener et Thomas Höneckl - ne sont pas des blocs en béton armé. Ils ressemblent presque à ceux que Guisan a fait construire.

Le général Henri Guisan avait jadis développé pour notre armée, durant la Seconde Guerre mondiale, un concept défensif similaire: le «Réduit national». L'armée a délaissé le Plateau suisse pratiquement sans combattre, comme on abandonnerait la zone adverse dans un système 1-4. Elle s'est retranchée dans les Alpes et a construit à la hâte 52 ouvrages de fortification dans nos montagnes.

Epargnée, la Suisse a n'a pas eu à tester son «Réduit». Mais après la Seconde Guerre mondiale, les militaires souhaitaient savoir si les installations étaient stables. Ils ont effectué des tirs à l'automne 1946 sur plusieurs bunkers de l'Oberland bernois. Et ils constatèrent que les infrastructures, soi-disant résistantes, tombaient en ruines en un rien de temps. Trop peu de ciment avait été utilisé lors de la construction. Des additifs inappropriés avaient également servi.

Ce n'était que du contreplaqué, et il en est de même aujourd'hui pour la défense de Roger Bader. Elle est bien conçue, comme le «Réduit». Mais il manque les fondations, du liant. Des talents, capables d'évoluer au niveau international. C'est pourquoi l'Autriche a tant subi défensivement lors de son premier match contre le Danemark.

Il y a bien sûr d'autres raisons qui expliquent cette performance insuffisante. Par exemple l'excès de zèle de Marco Rossi, formé aux ZSC Lions, et qui évolue désormais au Wild du Minnesota (21 buts cette saison). Le joueur a écopé de trois pénalités, l'une d'entre elles ayant entraîné un but. Et en powerplay, il a perdu le puck dans sa propre zone, provoquant alors le 0-2 en supériorité numérique.

Marco Rossi
Marco Rossi, sous le maillot de l'équipe d'Autriche.Image: keystone

Roger Bader prend néanmoins la défense de sa star: «Il est presque surmotivé. Nous lui avons dit que nous n'attendions pas de lui qu'il fasse la décision à chaque match».

Si nous manquions de respect à l'adversaire, nous dirions que la Suisse doit terminer la rencontre avec un score à deux chiffres. Car après tout, comment cette défense, qui a laissé passer cinq buts contre les Danois, pourrait-elle résister à des Josi, Niederreiter, Hischier ou Andrighetto?

Mais voilà, le hockey reste un jeu imprévisible. En plus, Roger Bader estime que son équipe a fait des erreurs en ouverture - elle peut donc s'améliorer. Face à la Suisse, l'Autriche pourra également compter sur l'attaquant du CP Berne: Benjamin Baumgartner. Il était malade et a été ménagé face au Danemark. Enfin, un autre point est à souligner: l'attitude de Vincenz Rohrer, qui vient de remporter le titre avec les ZSC Lions. Sur le but du 1-2, il a poussé son vis-à-vis à terre, par sa force, puis privé le gardien adverse de sa vue, se baissant au dernier moment pour laisser passer le lancer de Manuel Ganahl. Même Leonardo Genoni, Reto Berra ou Akira Schmid auraient été impuissants.

Le séisme qui a frappé Taïwan en images
1 / 16
Le séisme qui a frappé Taïwan en images
Un puissant séisme a frappé Taïwan mercredi 3 avril 2024.
source: sda / daniel ceng
partager sur Facebookpartager sur X
Ce Brésilien jongle mieux que vous - et il n’a pas de pieds
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Le comportement de ces spectateurs d'YB m'a dérangé
Young Boys a été fessé (1-6) au Wankdorf par l'Atalanta, mardi en Ligue des champions. Et aussi lâché par une partie de son public.

Une claque 1-6 à domicile. Mardi soir, Young Boys a été humilié par l'Atalanta Bergame en Ligue des champions. L'une des pires soirées pour le football suisse en Coupe d'Europe.

L’article