La saison cycliste est lancée depuis de longues semaines. Bientôt, les Flandriennes seront même derrière nous. Or quelques coureurs n'ont toujours pas épinglé le moindre dossard cette année. Il y avait parmi eux un Suisse, Mauro Schmid, jusqu'à ce qu'il prenne le départ du GP Miguel Indurain samedi dernier.
Le Zurichois a abandonné en course l'épreuve remportée par l'Américain Brandon McNulty. Il est toutefois présent sur les routes du Tour du Pays-Basque cette semaine. Un événement qui le prépare en vue des Ardennaises, l'un des objectifs de sa saison après sa 16e place l'an passé au sommet du Mur de Huy.
Si tout semble désormais aller pour Mauro Schmid, des interrogations le concernant ont longtemps persisté cet hiver. Parce qu'avec Caleb Ewan et Max Walscheid, il figurait parmi les principales recrues de la Jayco AlUla. Et que contrairement aux deux noms précedemment cités, il a manqué le début de saison sans que l'on sache véritablement pourquoi. Ceci pouvait surprendre, étant donné que le Suisse a rejoint la formation australienne en qualité de leader sur les courses d'une semaine et les classiques au fort dénivelé.
Schmid, parti à Vegas l'été dernier en mentant à son employeur (le Zurichois portait alors les couleurs de la Soudal-Quick Step), venait-il de commettre une nouvelle bévue, au point d'être sanctionné en interne par sa nouvelle équipe? Ou était-il simplement blessé, comme la majorité des coureurs ayant manqué le début de la saison? Valerio Piva, directeur sportif de la Jayco AlUla, a apporté un certain nombre de réponses au média néerlandais In De Leiderstrui, avant les grands débuts du Suisse au GP Miguel Indurain.
L'ancien protégé de Patrick Lefevere a participé en décembre au premier camp d'entraînement de la formation australienne. Mais lors du second rassemblement en janvier, des douleurs au genou ont contrarié les plans de Mauro Schmid.
Finalement, l'équipe Jayco AlUla n'a jamais réellement trouvé la source du problème. Valerio Piva évoque d'abord le ski, puisque les premières douleurs sont survenues au mois de décembre suite à la pratique de ce sport. D'autres facteurs sont toutefois à prendre en compte, comme le changement de matériel.
Des propos qui font sens, étant donné que les machines des professionnels sont toutes réglées au millimètre, et que les coureurs s'infligent de nombreuses heures de selle chaque jour à l'entraînement. La moindre modification peut ainsi avoir de lourdes conséquences sur le physique des athlètes. En quittant cet hiver la Soudal-Quick Step pour la Jayco AlUla, Schmid n'a pas simplement reçu un vélo plus moderne, comme à chaque début de saison. Il court désormais sur la machine d'un autre fabricant, faite d'autres composants. Ses chaussures sont également nouvelles: bref, le Zurichois a tout changé.
Heureusement pour Mauro Schmid, son problème au genou semble appartenir au passé. Le repos et les soins ont été bénéfiques. «Nous avons juste perdu du temps, deux mois au total», précise Piva. Le Zurichois aurait certainement pu s'aligner sur la Semaine Coppi et Bartali du 19 au 23 mars dernier. Mais en tant que tenant du titre, il n'était pas question de participer à l'épreuve en méforme. C'est ainsi qu'il a patienté jusqu'au GP Miguel Indurain, samedi, pour lancer sa saison. Contactée par watson, l'équipe Jayco AlUla précise que son abandon n'est pas dû à des douleurs au genou. Il s'agit simplement d'un manque de rythme pour sa reprise, lié à une course «très sélèctive» et à une «préparation hivernale compliquée».
Sera-t-il prêt à temps pour les Ardennaises? «Il a vraiment dû repartir de zéro, mais nous l'espérons», souligne son directeur sportif. Au Pays-Basque cette semaine, Mauro Schmid trouve en tout cas un terrain escarpé. Des ascensions courtes aux pourcentages redoutables, s'apparentant parfois au Mur de Huy et à la Côte de La Redoute. Au sein de la formation australienne, le moral reste au beau fixe: «L'expérience nous a appris que lorsque l'on rate le début de saison, il reste du jus à la fin».