A Tourbillon, plusieurs changements sont visibles depuis le début de cette saison: le FC Sion qui renoue avec la victoire, les nouvelles recrues ou encore les sponsors de la Challenge League qui ont remplacé ceux de la Super League sur le maillot et les affiches publicitaires. Mais seuls les observateurs attentifs auront remarqué que l’équipe locale a changé de banc de touche.
Alors que les Sédunois s'asseyaient traditionnellement sur le banc à gauche en sortant des vestiaires, ils prennent désormais place sur celui de droite. «C’est l’entraîneur Didier Tholot qui a pris cette décision quand il est arrivé cet été», confie Baptiste Coppey, chef de presse du FC Sion. Sièges plus confortables, volonté de s’éloigner du président, superstition? Le boss sédunois Christian Constantin – qui n’a pas discuté de ce sujet avec son coach – penche pour cette dernière: «Didier prend le banc de droite car c'est de ce côté qu'il a gagné la Coupe deux fois, en 2009 et 2015, et qu'il a fait match nul contre Liverpool en Europa League.»
Mais Amar Boumilat, ancien assistant de Tholot en Valais (2014 à 2016), n’est pas du même avis. «C’est une stratégie pour être plus proche de l’arbitre de touche», explique celui qui est désormais coach du Vevey-Sports (1ère ligue). Car oui, à Tourbillon, c’est bel et bien le banc de droite, côté sud, devant lequel l’homme au drapeau gambade. Mais pourquoi un entraîneur et son staff voudraient-ils être près de l'arbitre assistant?
Le coach veveysan ne le cache pas: il s’agit d’un moyen de mettre toutes les chances de victoire de son côté. «Dans le foot de haut niveau, tous les détails comptent», prévient-il. Le Franco-Algérien a notamment pu s’en rendre compte lors de sa longue expérience comme assistant au FC Sion. Il n’a d’ailleurs jamais compris pourquoi Paolo Tramezzani avait décidé de déplacer l’équipe sur le banc de gauche, perdant ainsi cet avantage. «Peut-être par simple volonté de marquer le coup», imagine-t-il.
D’ailleurs, la démarche de Didier Tholot a inspiré Amar Boumilat pour son propre club.
Rien ne le lui interdit dans le règlement. «Un choix mûrement réfléchi», précise le technicien. Mais, en plus du modèle Tholot, c’est un événement récent qui l’a définitivement convaincu. «Quand on a joué chez nous en Coupe de Suisse contre le Lausanne-Sport le 19 août, le coach adverse, Ludovic Magnin, n’arrêtait pas de réclamer et discuter avec l’arbitre de touche», rembobine-t-il, encore énervé. «C’est d’autant plus embêtant que moi j’étais loin, impuissant.»
Amar Boumilat a conscience que ce détail ne fait pas tout, «mais au moins, on n’offre pas cet avantage à l’adversaire. C'est encore plus vrai à la maison, où on doit montrer qu'on est chez nous et se faire respecter».
Cette rocade permettra aussi aux pensionnaires du stade de Copet de s'échauffer devant leur kop. «Ça peut amener un surplus de motivation», anticipe l'entraîneur veveysan.
Si les footballeurs de la Riviera vaudoise parviennent à décrocher (enfin) une promotion en troisième division (ils restent sur deux échecs dans les finales de 1ère ligue) et que le FC Sion retrouve la Super League à la fin de la saison, quelques autres coachs seront sans doute tentés par l'expérience l'été prochain...