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Comme Luis Enrique, les entraîneurs de foot sont devenus fit

Spain's manager Luis Enrique reacts during the Euro 2020 soccer championship group E match between Spain and Sweden in Sevilla, Spain, Monday, June 14, 2021. (Jose Manuel Vidal/Pool via AP)
Luis Enrique est l'une des figures de proue de la nouvelle génération d'entraîneurs, prenant soin de leur santé et de leur apparence. Image: keystone

Pourquoi les entraîneurs de foot sont (presque) tous devenus fit

Très rares sont les coachs de la nouvelle génération avec de l'embonpoint. Le probable nouveau technicien du PSG, Luis Enrique, est l'un des plus illustres représentants de cette tendance. Celle-ci a plusieurs raisons.
20.06.2023, 19:0221.06.2023, 12:17
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Si Luis Enrique exige des joueurs du Paris Saint-Germain la même condition physique que la sienne, ceux-ci devraient réussir à tenir les 90 minutes sans problème.

Oui, l'Espagnol est un fada de sports d'endurance, qu'il a commencé à pratiquer à peine sa carrière de footballeur terminée en 2004. Course à pied, cyclisme, triathlon: rien n'effraie le natif de Gijon.

Spain's coach Luis Enrique in action during a training session on the eve of the UEFA Nations League group A2 soccer match between Spain and Switzerland at the Stade de Geneve stadium, in Geneva, ...
On a forcément la classe avec des «Copa Mundial» aux pieds. Image: KEYSTONE

Son premier objectif? Courir un marathon en dessous des trois heures (14 km/h de moyenne). Il l'a atteint en 2007 à Florence. Depuis, l'ancien sélectionneur de l'Espagne a notamment participé à l'Ironman de Francfort et au terrible Marathon des Sables (2008), une épreuve où les participants gobent 250 km en six jours, le tout en plein désert du Sahara. Tout sauf un hasard, donc, si Luis Enrique affiche une silhouette des plus «fit».

Le nouveau coach du PSG n'est de loin pas le seul technicien à entretenir sa forme et son summer body. Sur les bancs de la nouvelle génération, les seuls bidons sont ceux en plastique remplis de boissons isotoniques. En même temps que les ordinateurs portables et les tablettes y sont apparus, les bedaines ont disparu. Des exemples? Le longiligne Thomas Tuchel (49 ans, Bayern Munich), dont le pourcentage de masse graisseuse est, à vu d'œil, à peine plus élevé que le nombre de victoires du FC Sion la saison dernière à Tourbillon (2).

epa10657585 Munich head coach Thomas Tuchel gestures during the German Bundesliga soccer match between 1.FC Cologne and FC Bayern Munich, in Cologne, Germany, 27 May 2023. EPA/ANNA SZILAGYI CONDITIONS ...
Thomas Tuchel ne commande pas des survêtements XXL. Image: keystone

Et en Valais justement, si les trois techniciens utilisés par Christian Constantin lors du dernier exercice ont échoué à maintenir l'équipe en Super League, ils ont par contre réussi avec leur poids de forme. Paolo Tramezzani (52 ans), Fabio Celestini (47) et David Bettoni (51) ont tous gardé une apparence sportive, qui n'a pas grand-chose à envier à celle de leurs joueurs. Leur successeur, Didier Tholot, n'arbore lui non plus aucun kilo superflu.

Dans le foot suisse, on peut encore citer Raphael Wicky (YB), Alex Frei (Aarau), Bruno Berner (GC), Peter Zeidler (Saint-Gall) ou encore Anthony Braizat (Stade Lausanne Ouchy). A l'international, Julian Nagelsmann (ex-Bayern) et Antonio Conte (ex-Tottenham), entre autres, sont aussi à classer dans cette catégorie.

Un esprit sain dans un corps sain

Si ces coachs parviennent à garder une silhouette svelte, c'est d'abord, logiquement, parce qu'ils sont issus d'un milieu qui favorise la minceur. Biberonnés au sport depuis leur enfance, nombreux sont ceux qui n'arrivent (ou ne veulent) pas s'en passer, même après avoir raccroché les crampons. Et on les comprend: quiconque a déjà pratiqué un peu de sport peut se rendre compte des bienfaits pour la santé (physique et mentale).

L'entraineur du FC Sion Paolo Tramezzani lors de la rencontre de football de Super League entre FC Sion et BSC Young Boys Bern, YB, ce dimanche 21 mai 2023 au stade de Tourbillon a Sion. (KEYSTON ...
Paolo Tramezzani, ex-dandy sédunois. Image: KEYSTONE

Or, quand on fait un job aussi stressant et exposé qu'entraîneur de foot, mieux vaut se sentir bien dans ses baskets. «J’ai besoin d’être en phase avec moi-même: faire attention à ce que je mange, comment je dors, le sport que je pratique et mes activités dans mon temps libre. Je m’estime équilibré, en bonne santé, c’est ainsi beaucoup plus facile pour moi, avec mon tempérament assez impulsif et très exigeant, de pouvoir garder un équilibre», nous confiait David Bettoni en mai, quand il était encore l'entraîneur du FC Sion.

Elie Baup, ex-Bordeaux et Marseille, entre autres, ne niera pas la nécessité pour un entraîneur d'être capable de résister au stress: des électrodes posées sur lui en plein match affichaient jusqu'à 160 pulsations cardiaques par minute!

L'entraineur du FC Sion David Bettoni lors de la rencontre de football de Super League entre FC Sion et FC Winterthur ce samedi 6 mai 2023 au stade de Tourbillon a Sion. (KEYSTONE/Laurent Gillier ...
David Bettoni, tiré à quatre épingles sur le banc du FC Sion.Image: KEYSTONE

Et le sport de haut niveau, c'est aussi, forcément, l'esprit de compétition. Difficile de le perdre quand il a été exacerbé pendant si longtemps, comme c'est le cas chez les entraîneurs (notamment quand ils étaient joueurs). «Il n’avait pas perdu son esprit de sportif», expliquait à propos de Luis Enrique son coach physique personnel, l'ancien cycliste Victor Gonzalo.

«Il avait gagné des millions en jouant au foot. Mais c’était un millionnaire qui aimait souffrir, qui en avait besoin»
Le coach personnel de Luis Enrique

Modèle, ambassadeur
et régime forcé

Mais être fit n'est pas qu'une question de bien-être pour les entraîneurs. Derrière la silhouette se cachent aussi des enjeux d'image. A commencer par celle dégagée auprès des joueurs. «Je me suis toujours dit que je devais être exemplaire devant mes joueurs. Je suis aussi un athlète, je dois dégager de l’énergie. Je dois pouvoir faire des choses avec eux sur le terrain», (s') affirmait David Bettoni. En Valais, le Français avait l'habitude de faire du sport trois par semaine en dehors des entraînements, par exemple des sorties à VTT.

«Même si j’ai 51 ans et que je ne peux plus faire certaines choses, je ne veux pas que mes joueurs voient que j'ai mal au dos dès que je fais des tirs ou des centres. L’image que je dois donner en dehors ou en interne du club est importante, j'y veille. C’est ma personne et je véhicule aussi l’image du FC Sion»
David Bettoni, ex-entraîneur du FC Sion

L'ancien adjoint de Zinédine Zidane au Real Madrid (2016-2021) pointe ainsi un autre aspect du métier d'entraîneur, où là encore l'apparence est primordiale: le rôle d'ambassadeur. Avec des caméras sans cesse braquées sur eux et des images désormais partagées en un clic à la planète entière, les entraîneurs de foot sont ultra-exposés médiatiquement. C'est d'autant plus vrai dans les grands clubs, ceux qui jouent la Ligue des champions (comme le PSG, le Bayern, le Real ou Tottenham).

Antonio Conte n'a jamais entraîné en Turquie, mais il y est peut-être allé

Image

A Sion, David Bettoni était le seul coach de Super League à arborer un costard-cravate pendant les matchs. «En tant qu'entraîneur, on représente le club. Je veux donner un image d'élégance, de responsabilité.»

Les greffes capillaires, une question d'image et de confiance en soi👇

Un soin particulier du look qui n'est sans doute pas étranger à son passage au Real Madrid. A en croire le quotidien sportif AS, les dirigeants du prestigieux club espagnol sont particulièrement pointilleux sur l'apparence de leurs techniciens, à tel point qu'ils ont demandé à Rafael Benitez, lors de son arrivée en été 2015, de se mettre au régime pour perdre son embonpoint.

«Pour Florentino Pérez (réd: le président), l'image est essentielle lors de l'embauche de joueurs et d'entraîneurs et le problème qui s'était toujours posé en engageant Benitez n'était pas sa préparation footballistique mais son surpoids.»
AS
epa02128276 Liverpool coach Rafael Benitez during the UEFA Europa League semi final 1st leg match between Atletico Madrid and FC Liverpool in Madrid, Spain, 22 April 2010. EPA/CESAR CEBOLLA / ALFAQUI  ...
Rafael Benitez, alors coach de Liverpool en 2010. Image: keystone

Quand il officiait en Angleterre, le coach ibère avait d'ailleurs été la cible de fans adverses qui évoquaient en parlant de lui, dans un chant teinté de racisme, de mépris de classe et de grossophobie, un «fat Spanish waiter» (en français: serveur espagnol gras).

Morale de l'histoire: si vous souhaitez éviter la bêtise de certains supporters britanniques ou rêvez d'entraîner le Real Madrid, commencez à manger cinq fruits et légumes par jour!

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