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Les joueurs de Premier League en ont marre du temps additionnel

Les joueurs de Premier League en ont marre du temps additionnel
Kevin de Bruyne est farouchement opposé à l'augmentation du temps de jeu en Premier LeagueImage: AP

Les joueurs de Premier League en ont marre de faire des heures supp'

Ils jouent tous les trois jours, même à Noël, par tous les temps et à haute intensité. Et maintenant, leurs matchs dureront 10 à 15 minutes de plus. «Aucun sens». «Dangereux». «Choquant».
10.08.2023, 16:5810.08.2023, 17:15

Depuis cette semaine, l'Angleterre applique le modèle de la Coupe du monde à toutes ses compétitions domestiques, y compris la Premier League qui reprend ce vendredi. Sur le principe, tous les arrêts de jeu sont décomptés et convertis en temps additionnel. Exemple avec le récent Community Shield où Arsenal a égalisé à la 90e + 11.

Cette mesure fâche de nombreux acteurs du football, dont certains ont une âme syndicaliste. Ainsi le Français Raphaël Varane: «Nous partageons nos inquiétudes depuis de nombreuses années sur le fait qu'il y a trop de matchs, que le calendrier est surchargé, que ce rythme est dangereux pour l'intégrité physique et mentale des joueurs. Résultat? Voici leurs nouvelles recommandations pour la saison: des matchs plus longs, davantage d'intensité et moins d'émotions exprimées en public. Pourquoi notre avis n'est-il pas entendu?»

Raphaël Varane, défenseur de Manchester United.
Raphaël Varane, défenseur de Manchester United.Keystone

Après la Coupe du monde, Raphaël Varane, 30 ans seulement, a mis un terme à sa carrière en équipe de France parce qu'il a «l'impression d'étouffer», parce qu'il sent que «le joueur est en train de bouffer l'homme», selon ses termes exacts. Le défenseur a quitté sa famille pour un centre de formation à l'âge de 13 ans. Depuis, toute son existence est dédiée au rendement, à l'amélioration de ses performances. Il constate que «le très haut niveau est une machine à laver», au Real Madrid comme en Angleterre.

Surtout en Angleterre... On y joue un football excessivement engagé et physique, avec une intensité qu'aucun autre championnat européen ne peut égaler dans la durée. On y joue surtout sans relâche, y compris le lendemain de Noël et de Nouvel-An, par tous les temps et rarement le plus beau. On y joue encore deux coupes nationales, dont de nombreuses phases en format aller-retour, et des compétitions européennes qui, cette saison, concernent pas moins de 8 équipes.

En résumé, la vache à lait a mal à la patte. «Nous avons parlé aux arbitres et même eux sont contre ces matchs à rallonge; mais c’est le nouveau règlement», proteste Kevin de Bruyne. Le meneur de jeu de Manchester City cite un exemple concret: «Imaginez ce qui pourrait arriver lorsqu'une équipe largement dominée cherche à perdre du temps du début à la fin. Nous y passerons la nuit. Je vois déjà certains matchs se terminer avec 15 ou 20 minutes de temps additionnel. Tout ceci n'a aucun sens. D'une certaine façon, c'est choquant.»

Entre autres effets indésirables, la règle pourrait avantager les effectifs richement dotés qui, à Manchester City comme à Chelsea, voire à Brighton, comptent deux ou trois options à chaque poste, avec tous les types de profils. Car ce temps supplémentaire n'est pas sans conséquence sur la gestion des ressources et des orientations tactiques.

Une autre frange de la population, moins spécialisée, estime qu'au prix où ils sont payés, les footballeurs de Premier League peuvent bien endosser quelques heures supp'. Raphaël Varane a dû l'entendre souvent, car il a expliqué: «Je me sens très privilégié d'exercer le métier que j'aime tous les jours. Mais je sens que ces changements nuisent à la qualité. Nous voulons évoluer à notre meilleur niveau, offrir du spectacle aux fans. Nous voulons protéger le football.» Entre les lignes, la remarque suggère que certaines équipes pourraient devenir beaucoup plus chiches et gestionnaires.

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