On connaît surtout le Pérou pour le Machu Picchu, ses paysages andins et sa gastronomie raffinée (petit clin d'œil aux amateurs de ceviche et de lomo saltado). Mais ce pays d'Amérique du Sud a une autre particularité: la largesse d'esprit de ses autorités concernant les prénoms des nouveau-nés.
Et les parents l'ont largement exploitée en 2022. La preuve? 229 enfants péruviens ayant vu le jour l'année passée ont reçu le prénom «Mbappé» ou «Kylian Mbappé». Oui, un prénom au Pérou peut tout à fait être le nom de famille d'une star ou la combinaison prénom-nom de celle-ci.
Si l'attaquant vedette du PSG a séduit beaucoup de Péruviens, c'est Cristiano Ronaldo qu'ils semblent véritablement aduler. 31 583 bébés de ce pays sud-américain se sont vus attribués le prénom «Cristiano» ou «Cristiano Ronaldo» l'an dernier. C'est tout simplement la star dont le prénom et le nom sont les plus plébiscités par les parents au Pérou.
Ce constat a de quoi étonner: le nouvel attaquant portugais d'Al-Nassr (Arabie saoudite) est très loin devant Lionel Messi, pourtant vénéré en Amérique du Sud (son continent) et tout frais champion du monde avec l'Argentine. Seuls 371 bambins péruviens nés en 2022 portent le prénom «Messi», «Lionel Messi» ou «Leo Messi».
En même temps, «Cristiano» et «Ronaldo» sont, eux, des prénoms latinos déjà bien établis, indépendamment de la star portugaise. La légende brésilienne Pelé, décédée le 29 décembre, a de son côté donné ses noms et surnoms à 738 petits péruviens.
Ces chiffres sont aussi révélateurs de l'amour fou des Sud-Américains en général pour le football. Si l'on pense d'abord à l'Argentine et au Brésil quand on évoque le sport roi, c'est bien tout le continent qui vibre pour lui.
Au Mondial 2018, des milliers de Péruviens avaient envahi les stades russes pour soutenir leur équipe, transformant les enceintes en immenses tableaux rouge et blanc (les couleurs du drapeau). Lors du match de barrage (perdu) pour la Coupe du monde au Qatar, en juin dernier contre l'Australie, le gouvernement avait décrété un jour férié pour que les citoyens puissent regarder la partie.
Un seul prénom ne sera sûrement jamais donné au Pérou: «Andrew Redmayne». C'est le nom floqué dans le dos de ce drôle d'hurluberlu entré dans la cage australienne uniquement pour les tirs au but et qui sautait comme un kangourou et dansait pour perturber ses adversaires. Avec succès, puisqu'il a stoppé une tentative rojiblanca et privé des milliers de Péruviens d'un nouveau périple au Qatar. (yog)