Les deux dernières fois que pareille situation leur est arrivée, ça s'est mal terminé pour les Bleus. Dimanche, en finale de la Coupe du monde contre l'Argentine, ils y feront à nouveau face.
Oui, les Français bénéficient d'un jour de moins de récupération que les Sud-Américains. Ceux-ci ont battu la Croatie (3-0) mardi soir, tandis que Kylian Mbappé et ses coéquipiers sont venus à bout du Maroc (2-0) 24 heures plus tard.
A l'Euro 2016, les hommes de Didier Deschamps avaient également eu jour de moins que les Portugais entre leur demi contre l'Allemagne et la finale. Et ils s'étaient inclinés (1-0 après prolongations). Idem au Mondial 2006, où la troupe alors entraînée par Raymond Domenech avait perdu contre l'Italie aux tirs au but.
Par contre, lors de leur sacre en Russie il y a quatre ans, les Bleus avaient, cette fois, pu profiter d'un jour de plus de récupération que les Croates (victoire 4-2).
Cette corrélation entre le résultat d'une finale et le temps de repos qui la précède n'est pas due au hasard: dans une compétition comme une Coupe du monde ou un Euro où les joueurs enchaînent sept matchs en moins d'un mois - et qui met donc les organismes à très rude épreuve –, chaque jour off est le bienvenu. «En termes de récupération, entre quatre et cinq jours, ça ne change pas grand-chose. Mais là, trois et quatre jours, ce n'est pas pareil!», s'inquiétait en 2016 Didier Deschamps.
Ce repos en moins risque de peser surtout en prolongations, comme ça avait donc été le cas en 2006 et 2016. D'autant plus que la demi-finale des Bleus contre le Maroc a laissé des traces, comme l'expliquait dans L'Equipe le gardien Hugo Lloris:
Son coéquipier, le milieu Aurélien Tchouaméni, ajoutait dans le même média:
Alors, les Tricolores multiplient les étirements, les massages, les bains chauds et froids pour se retaper au mieux.
Autre constat à tirer: un jour de moins pour se préparer, c'est aussi une possibilité restreinte d'étudier l'adversaire en vidéo ou de se préparer tactiquement sur le terrain, par exemple. Or, l'aspect tactique joue un rôle crucial dans le football d'aujourd'hui.
Mais Didier Deschamps et ses protégés peuvent se rassurer un peu en constatant que le onze de base argentin en demi-finale a passé en moyenne 41 minutes de plus sur le terrain dans ce Mondial que celui des Bleus. Soit presque une mi-temps de plus.
C'est surtout dû au fait que l'Albiceleste, contrairement à la France, a dû jouer une prolongation (contre les Pays-Bas en quarts). Et les Sud-Américains ont été contraints d'aller chercher leur qualif pour les huitièmes lors de leur troisième match de groupe (succès 2-0 contre la Pologne), pendant que la France, déjà qualifiée, a pu faire tourner son effectif contre la Tunisie.
La fatigue, c'est une chose, mais elle ne décidera pas à elle seule de l'issue de cette finale. Les aspects psychologiques seront aussi déterminants dans ce moment de grande tension. Et la psyché offre la capacité de se surpasser quand on est au bout du rouleau. Au contraire, à cause d'elle, même les athlètes les mieux préparés peuvent se liquéfier, au point parfois de perdre un match avant même de l'avoir joué. (yog)