Après son licenciement au Borussia Dortmund, Lucien Favre était l'un des entraîneurs les plus convoités en Europe. Il figurait sur la short-list de Barcelone, Manchester United ou encore Marseille, pas forcément en première position (sauf à l'OM), mais dans les bons papiers. Plus regrettable peut-être, «Lulu» a repoussé les sollicitations insistantes de Crystal Palace, qui lui offrait tout ce dont il rêvait: la patience, la confiance, des jeunes issus du centre de formation et des moyens importants.
Mais Lucien Favre avait besoin de repos et, quand il a voulu reprendre du service, tous les postes intéressants étaient repourvus. Son retour à l'OGC Nice a rappelé une vérité universelle des relations affectueuses: ne jamais retourner chez son ex. Accueilli sur la Côte d'Azur comme le roi des types et un maître tacticien, Favre en est reparti avec une réputation de boomer, vieux jeu et pointilleux, toujours à ronchonner sur les transferts - alors que les faits lui ont donné entièrement raison sur ce point.
Aux dernières nouvelles, Lucien Favre suscite l'intérêt d'un club saoudien, mais la réciproque paraît peu probable: très attaché à son coin de pays, le Vaudois n'a jamais recherché ce type de destination. A 65 ans, aura-t-il l'occasion, l'envie et la force, de repartir à la conquête de l'Europe? Possible: Crystal Palace a bien réengagé Roy Hodgson, 76 ans.
Bon gré, mal gré, Vladimir Petkovic a quitté l'équipe de Suisse où il ne se sentait plus désiré, pour profiter de sa cotte sur un marché où il était assez estimé. Il n'avait plus entraîné de club depuis la Lazio en 2013, brièvement et sans succès. A 57 ans, il savait que le facteur chance ne sonne jamais deux fois. Il a donc décidé de saisir l'opportunité (mais est-ce le mot exact?) que lui offraient les Girondins de Bordeaux.
Pourquoi Bordeaux? Ceux qui connaissaient la situation du club, ses dettes et ses défaites, ne voyaient que deux explications possibles: le lustre d'antan et le salaire (3,8 millions de francs bruts par an, primes comprises).
Accueilli comme «le Guillaume Tell qui a terrassé les Bleus à l'Euro», Petkovic a pris le rôle de la pomme trois mois plus tard. Il réclame toujours ses indemnités en justice (13,6 millions) et attend que le téléphone sonne à nouveau. Pressenti pour reprendre l'équipe de Pologne en janvier, il s'est fait souffler le poste par Fernando Santos.
Giorgio Contini a présenté sa démission à GC alors qu'il restait sur deux victoires, au beau milieu de la saison, avant de terminer son mandat très «proprement», comme il dit. L'entraîneur était en désaccord avec les propriétaires chinois, auquel il reprochait des investissements hasardeux et un manque de stratégie (traduction: un penchant excessif pour le trading).
Pour la première fois en quinze ans de carrière, Giorgio Contini ne travaille pas. Il semble vouloir en profiter un peu, conscient sans doute que des opportunités ne tarderont pas à surgir (traduction: que des collègues seront bientôt en difficulté).
Il a obtenu des résultats à Lausanne, Lugano et Lucerne, même s'il a parfois raté sa sortie. A Sion, ça n'a pas marché - ça ne pouvait pas marcher. Il était naïf de penser qu'une équipe aussi désunie, rompue à un certain confort bourgeois, puisse servir la cause d'une exigence aussi soudaine et extrême que celle de Fabio Celestini. Comme il était orgueilleux de la part du même FC de penser échapper à la fatalité, prétendre imposer ses idées dans le temps long, à Sion(!), jusqu'à occulter l'historique (58 changements d'entraîneurs) comme l'urgence (lutte contre la relégation).
Fabio Celestini dit à Blick qu'il ne regrette rien, qu'il a beaucoup appris et qu'il est impatient de reprendre une équipe. Jusqu'ici, les rumeurs à son sujet sont rares. L'une d'elles lui prête un intérêt de Sochaux - qui a d'autres soucis.
Après cinq années à Servette, où il a laissé de grands souvenirs, Alain Geiger «respire un peu», comme il l'affirme au Nouvelliste. A 62 ans, il n'est plus prêt à accepter n'importe quoi. Mais il l'avoue aussi: «Je n’ai pas reçu d’appel. C’est tout».
Geiger entend les réflexions sur son âge, sur la difficulté de retrouver du travail à 60 ans. Il se sait un destin de plan B ou C. Mais il a aussi en tête qu'avant son retour à Servette, tout le monde l'avait oublié. Tellement qu'il avait postulé avec CV et dossier, comme n'importe quel demandeur d'emploi. Pourquoi pas une autre fois?
Il a quasiment disparu du milieu depuis son licenciement du FC Bâle, en avril 2021. Aux dernières nouvelles, Ciri Sforza se remettait d'une longue dépression qui avait germé dix ans plus tôt, après un divorce douloureux et un quotidien difficile à la tête de GC. «Je faisais souvent de longues promenades et, tout à coup, il m’arrivait de pleurer, confiait-il au Sonntagsblick. Mon monde émotionnel était complètement chamboulé, c'était un vide total. Parfois, je me réveillais au milieu de la nuit, en sueur, et de nouvelles larmes coulaient. J'avais aussi peur de faire une crise cardiaque.» Ciri Sforza se dit prêt à reprendre un club. Mais l'inverse semble moins évident.