Lorsque la Suisse a appris qu'elle allait accueillir l'Euro 2025 de football féminin, la joie était grande. Après le championnat d'Europe masculin de 2008, c'était enfin au tour des femmes de disputer une grande compétition à la maison. Mais la joie a rapidement fait place à la désillusion. A peine deux ans avant le grand événement, c'est bien simple: personne ne veut de la finale!
A Bâle, où se trouve le plus grand stade de Suisse avec 36'000 spectateurs, le malaise est particulièrement grand. «L'Euro n'est pas un "business case" (réd: une étude pour la mise en place d'un projet d'envergure) pour nous», déclarait le CEO du FCB, Chris Kauffmann, à la Basler Zeitung en août.
Inka Grings, la sélectionneuse de l'équipe de Suisse, s'invite désormais dans la discussion. Dans un entretien avec CH Media, le groupe de presse dont watson fait partie, l'Allemande commence par quelques mots de nature à calmer les esprits: «Je sais bien qu'en Suisse, les choses prennent parfois un peu plus de temps. De ce point de vue, je suis relativement détendue et convaincue que la Suisse se montrera sous son meilleur jour pendant le tournoi.»
Mais elle n'en reste pas là. Et ajoute: «Néanmoins, je pense que la finale aura finalement lieu dans le plus grand stade, avec le plus grand nombre de spectateurs (réd: donc à Bâle) – parce que tout autre endroit ne serait pas présentable pour la Suisse, à mon avis.»
Pour rappel, l'Euro se déroulera pendant 4 semaines aux mois de juin et juillet 2025. Une situation déjà problématique puisque cela signifie que le tournoi se déroulera en même temps que plusieurs compétitions masculines (certains championnats auront repris et les premiers tours qualificatifs des Coupes d'Europe, avec des clubs suisses engagés, se disputeront au même instant). Il serait donc préférable que l'Euro commence début juin, comme pour les hommes. Dans tous les cas, la sélectionneuse suisse aimerait le meilleur pour son équipe et son sport.
Joint par téléphone, le CEO du FC Bâle Chris Kauffmann explique à CH Media qu'il est «bien sûr convaincu par le football féminin. Et l'Euro est une grande chance pour la Suisse dans son ensemble, pour Bâle et aussi pour les clubs.» Mais il y a tout de même un «mais»: «Le FCB ne doit surtout pas ajouter de l'argent autour de cet Euro. Tous les coûts de la compétition doivent être couverts.»
Qu'est-ce que cela signifie? Pour l'Euro 2025, on sait que le parc Saint-Jacques doit être rénové. L'éclairage, les bancs des joueurs et les vestiaires des visiteurs ne sont pas adaptés aux normes de l'Euro. Or «nous sommes intéressés par des solutions à long terme, pas par une politique qui viserait à poser un pansement sur ce qui existe déjà», explique Kauffmann.
En clair, le FCB demande à la Ville et aux cantons des deux Bâle de participer aux coûts. Car sur les 12,9 millions de francs alloués jusqu'à présent pour l'Euro, rien n'ira à la rénovation du stade.
Le sujet de la finale est largement débattu à Bâle. La politicienne des Verts, Jo Vergeat, a déposé au Grand Conseil une interpellation intitulée «L'organisation des Championnats d'Europe 2025 à Bâle est-elle menacée?». La réponse n'a pas encore été donnée. Vergeat assure que «la Ville et le canton soutiennent clairement les CE 2025». Et de poursuivre:
Une solution se dessine au moins dans le conflit du calendrier des matches. Le club rhénan devrait obtenir de l'UEFA une autorisation spéciale qui lui permettra de disputer un match de qualification pour la Coupe d'Europe entre les quarts de finale et la finale de l'Euro.