Michael Lang a déjà vécu beaucoup de choses au cours de sa longue carrière de footballeur professionnel. Et notamment au niveau international. On pense à son but décisif avec le FC Bâle contre Manchester United en automne 2017 ou encore à la victoire face à l'autre club mancunien – Manchester City – six mois plus tard, l'une des très rares défaites des Citizens à domicile en Ligue des champions.
Le latéral bâlois connaît aussi très bien la Conference League. Cette saison, c'est lui qui a propulsé le FCB en phase de groupes grâce à sa réussite contre Sofia. Un match lors duquel les Rhénans ont réussi l'un de leurs nombreux come-backs cette année, souvent dans des parties à fort enjeu d'ailleurs. En fait, ce FC Bâle version 2022/2023 semble particulièrement apprécier – ou en tout cas savoir maîtriser – ces matchs couperet.
Ce jeudi soir dès 18h45, ce n'est pas un come-back au sens restreint du terme que Lang et ses coéquipiers doivent réaliser lors du match retour des huitièmes de finale contre le Slovan Bratislava. Mais ils sont contraints de faire ce qu'ils n'ont encore jamais réussi en trois confrontations avec le Slovan cette saison: battre le champion slovaque en titre (après le 2-2 du match aller). C'est la seule façon pour le FCB d'obtenir ce qu'il n'a plus réussi à avoir ces trois dernières années: une qualification pour un quart de finale d'une coupe européenne.
La dernière fois, c'était en août 2020, au terme d'un exercice marqué par le Covid-19. Ce quart de finale d'Europa League s'était alors joué sur un seul match, lors d'un «final 8» en Allemagne. Le FC Bâle s'était incliné 4-1 face au Shakhtar Donetsk et avait perdu Taulant Xhaka sur blessure pour une très longue période.
Quand on retourne vers Michael Lang et qu'on lui parle de sa longue expérience, il sourit. Mais le défenseur précise qu'il y a quand même quelque chose de «nouveau» cette année. D'inhabituel, au club comme dans le foot pro en général. Cette nouveauté est le fruit de l'entraîneur intérim (et directeur sportif), Heiko Vogel: les joueurs ont leur mot à dire sur la manière de jouer.
Quand on demande au technicien s'il peut partager quelques infos sur la composition ou le système de jeu, il ne révèle pas les joueurs du onze de départ ou les aspects tactiques. Non, il affirme que tout ça n'a pas encore été décidé définitivement. Pourquoi?
Heiko Vogel associe donc ses joueurs à la décision la plus importante de l'un des matchs les plus importants de la saison. Concrètement, Vogel exposera à son équipe deux plans avant ce match retour contre Bratislava. «Ils sont tous les deux bien huilés tactiquement», rassure-t-il.
Ce droit de codécision est décrit par Michael Lang comme «quelque chose qui caractérise le travail de Heiko Vogel. Au final, on doit se sentir à l'aise sur le terrain.» L'entraîneur utilise alors ses «vétérans» comme leaders: en l'absence du capitaine Fabian Frei, des joueurs comme Lang, Taulant Xhaka ou Marwin Hitz informent Vogel sur l'état d'esprit de toute l'équipe.
Lang estime que ce droit de regard a une grande valeur et qu'avoir un plan B rassure tout le monde au cas où les choses tourneraient mal. «C'est très important, surtout avec cette jeune équipe», applaudit l'expérimenté latéral. Mais c'est aussi, d'une certaine manière, un petit sucre qui prouve l'estime qu'a Vogel pour ses joueurs.
L'autre petit sucre, ça serait une qualification pour les quarts de finale de la Conference League. Pour une équipe qui s'est stabilisée ces dernières semaines, mais qui n'a pas encore tout à fait trouvé la constance. Du moins au niveau national. Sur la scène internationale, le FC Bâle a montré ce qu'il avait dans le ventre. «Un quart de finale, ça sonne très, très bien. On veut absolument y arriver», s'enthousiasme Michael Lang.
Avec le plan 1 ou le plan 2, peu importe. On retiendra le résultat, pas la manière.