Le président de la Fifa Gianni Infantino a affirmé samedi se sentir «arabe», «gay», «travailleur migrant», en critiquant vivement, à la veille du coup d'envoi du Mondial 2022, les «leçons de morale» des détracteurs du Qatar. Celles-ci relèvent selon lui de «l'hypocrisie».
Dans une conférence de presse entamée par un long monologue très théâtral, le dirigeant valaisan a mis en avant ses origines italiennes pour assurer se sentir proche des migrants venus travailler à Doha dans des conditions fustigées par les organisations de défense des droits humains.
«Cela me renvoie à mon histoire personnelle, parce que je suis le fils de travailleurs migrants», a-t-il lancé. «Je sais ce que cela veut dire d'être discriminé, d'être harcelé, en tant qu'étranger.»
Face aux nombreuses critiques dont la Fifa a été la cible en raison des conditions de travail des ouvriers sur les chantiers du Mondial, Gianni Infantino a affirmé que la fédération internationale était l'une des rares à se soucier de leur sort.
Le Qatar est régulièrement critiqué par les ONG pour son traitement des travailleurs migrants, notamment dans les secteurs de la construction, de la sécurité et du travail domestique, ainsi que des personnes LGBTQ+.
Ces accusations sont vigoureusement rejetées par les autorités, qui soulignent avoir réformé leurs lois sur le travail, et par les organisateurs qataris du Mondial, qui assurent que les membres de la communauté LGBTQ+ seront accueillis sans discrimination, en dépit des lois criminalisant les relations sexuelles entre personnes du même sexe dans le pays.
«Ces leçons de morale, biaisées, sont juste de l'hypocrisie», a asséné Gianni Infantino, à la tête de l'instance suprême du football mondial depuis 2016 et seul candidat à sa succession en 2023.
Sur les droits des LGBTQ+, le dirigeant a assuré que les autorités qataries lui avaient donné la garantie que «tout le monde» était «le bienvenu» pendant le tournoi (20 novembre-18 décembre).
Enfin, Gianni Infantino s'est exprimé au sujet de l'interdiction de l'alcool autour des stades, décidée la veille. «Je pense personnellement qu'on peut survivre sans boire de bière pendant trois heures. Que ce soit en France, en Espagne, en Ecosse», a-t-il lâché. (sas/ats)