Sport
Football

Barrage Xamax-Rapperswil: que valent les Saint-Gallois?

Les footballeurs du FC Rapperswil-Jona défient Neuchâtel Xamax dans le barrage promotion/relégation entre la Challenge League et la Promotion League.
Les footballeurs du FC Rapperswil-Jona défient Neuchâtel Xamax dans le barrage promotion/relégation entre la Challenge League et la Promotion League.image: instagram

Barrage Xamax-Rapperswil: elle vaut quoi, cette équipe saint-galloise?

Les Xamaxiens tentent dès ce mercredi soir (19h30) de sauver leur place en Challenge League dans cette double confrontation. On analyse leur adversaire largement méconnu du grand public.
31.05.2023, 11:5931.05.2023, 12:19
Plus de «Sport»

Le champêtre stade du Grünfeld à Rapperswil (SG) est niché entre le lac de Zurich et les préalpes saint-galloises. Il y a dix mois, les joueurs de Neuchâtel Xamax imaginaient peut-être passer des vacances bien méritées dans ce cadre idyllique en ce 31 mai, voire même y organiser une sortie d'équipe pour fêter la promotion en Super League. Raté!

A la place des tongs ou des chaussures de randonnée, c'est bien leurs crampons que les Xamaxiens chausseront ce mercredi dans la petite ville saint-galloise à l'occasion du barrage contre la relégation. La faute à une saison catastrophique en Challenge League, qu'ils ont conclue à la dixième et dernière place, treize points derrière l'avant-dernier, Bellinzone...

Deception du defenseur neuchatelois Mirza Mujcic lors de la rencontre de football de Challenge League entre FC Lausanne-Sport et Neuchatel Xamax FCS le vendredi 12 mai 2023 au stade de la Tuiliere a L ...
Une dernière place avec 24 points en 36 matchs: la saison de Xamax en Challenge League a été cauchemardesque. Image: KEYSTONE

En face d'eux, les «rouge et noir» auront l'équipe locale, cinquième de Promotion League. Qu'on se le dise tout de suite: le FC Rapperswil-Jona n'est pas un crack du foot suisse, ni même de la troisième division. Il doit sa place en barrage à l'inéligibilité de deux équipes mieux classées que lui, Lucerne M21 et Cham. Mais un barrage reste un barrage, avec les fortes émotions qu'il génère et l'obligation de bien gérer celles-ci pour en sortir victorieux. On pense notamment au stress causé par la peur de mal faire pour l'équipe qui a tout à perdre, en l'occurence Xamax.

Un père célèbre, un grand gaillard et de la roublardise

Et puis, Rapperswil a des qualités. «Ce n'est pas une équipe très joueuse ni spectaculaire, elle laisse le ballon à l'adversaire mais elle sait se montrer efficace», analyse Lucien Dénervaud. L'entraîneur du FC Bulle – qui s'apprête à quitter le club – a pu le constater en affrontant deux fois les Saint-Gallois en championnat cette saison. «Leur pièce maîtresse est leur attaquant Christian Konan, qui est puissant.»

L'ailier droit italo-ivoirien (23 ans), meilleur buteur de «Rappi» avec 13 pions, a aussi tapé dans l'œil de Christophe Caschili, coach du Stade Nyonnais: «Il est très explosif, tout comme son homologue à gauche, Oan Djorkaeff». Ce dernier n'est autre que le fils du champion du monde français de 1998, Youri Djorkaeff.

Christian Konan (gauche) est le meilleur buteur du FC Rapperswil-Jona.
Christian Konan (gauche) est le meilleur buteur du FC Rapperswil-Jona. image: instagram

Le trio offensif saint-gallois est complété par l'avant-centre Rilind Nikovazi (10 goals à son compteur personnel), grand gaillard de 188 cm que les Neuchâtelois devront marquer à la culotte sur les coups de pied arrêtés. Ceux-ci sont d'ailleurs l'un des gros points forts des joueurs de Rapperswil. «Ils ont des combinaisons intéressantes et comptent de grands gabarits dangereux de la tête», prévient Christophe Caschili.

Même si aucun nom clinquant ne figure dans cette équipe – sa star est sur le banc, en la personne du coach et ex-international suisse David Sesa –, elle est «très mature et expérimentée», selon l'entraîneur nyonnais. Elle sait aussi pimenter son jeu avec du vice, à en croire Lucien Dénervaud. Le Bullois rappelle que ses protégés ont fini à neuf quand ils sont allés jouer à Rapperswil, la faute notamment à leur incapacité de gérer les provocations adverses. Le technicien a aussi une anecdote à ce sujet:

«Quand on est allé là-bas, on a eu un voyage compliqué de 4h30, avec seulement 15 minutes pour manger à midi. Rapperswil avait refusé de repousser le match un peu plus tard, sous prétexte qu'une rencontre de football féminin avait lieu plus tard sur le même terrain. Mais on n'a jamais vu ces footballeuses après notre match...»
Lucien Dénervaud, entraîneur du FC Bulle
Bellinzona's Trainer David Sesa im Fussball Meisterschaftsspiel der Challenge League zwischen der AC Bellinzona und dem FC Lausanne-Sport, im Stadio Comunale in Bellinzona, am Samstag, 16. Juli 2 ...
David Sesa (49 ans) a une expérience du haut niveau, avec notamment ses 36 sélections avec la Nati. Image: KEYSTONE

Une attaque dangereuse, un certain talent balle au pied et de la roublardise: autant de qualités qui font du FC Rapperswil-Jona un adversaire dont les Xamaxiens devront se méfier, même si ceux-ci restent les favoris de cette double confrontation.

Fébrilité défensive et bloc très étiré

Mais les Saint-Gallois ont aussi leurs points faibles. Ils concernent principalement leur défense. «Leur gardien, Diego Yanz, est emprunté dans le jeu aux pieds», remarque Christophe Caschili. «Et les défenseurs sont lents.» Un constat partagé par Lucien Dénervaud:

«La défense centrale joue très loin derrière les milieux, et ça crée de grands espaces. Si Xamax arrive à mettre de la vitesse dans cette zone, ça pourrait être décisif. D'autant plus que le repli défensif de Rapperswil n'est pas formidable»
Lucien Dénervaud
FC Rapperswil-Jona Raijad Saliji, links, spielt um den Ball mit FC Sions Cleiton Itaitinga im Schweizer Fussball Cup 1/16 Finalspiel zwischen dem FC Rapperswil-Jona und dem FC Sion am Samstag, 17. Sep ...
En septembre dernier, le FC Sion s'est imposé 2-0 à Rapperswil en 16e de finale de la Coupe de Suisse. Image: KEYSTONE

Aux hommes d'Uli Forte, donc, de réussir à mettre du rythme dans leurs offensives et à faire exploser ce bloc – relatif, donc – saint-gallois, «qui évolue bas dans le terrain et ne vient pas chercher l'adversaire», comme l'a observé Christophe Caschili. Le technicien nyonnais voit un autre avantage pour Neuchâtel Xamax: sa pelouse synthétique. «Sur les cinq matchs que Rapperswil a joués sur du synthétique cette saison, il en a perdu quatre», rappelle-t-il.

Mais avant de penser au match retour (samedi 19h00) de ce barrage sur le gazon artificiel de la Maladière, les «rouge et noir» seraient bien inspirés de faire déjà la différence sur celui, naturel, du Grünfeld ce mercredi.

Même si les dynamiques ne parlent pas en leur faveur (Rapperswil reste sur trois victoires, Xamax sur une fessée 1-6 contre Vaduz à la maison), c'est aux Neuchâtelois de rester convaincus qu'ils sont supérieurs, de faire le jeu et de prouver qu'ils méritent leur place en Challenge League.

33 images générées par IA délicieusement bizarres
1 / 37
33 images générées par IA délicieusement bizarres
partager sur Facebookpartager sur X
Trois footballeurs romands font le buzz sur TikTok
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Des interviews d'après-match ont déraillé à l’Open d’Australie
Exercice d'ordinaire convenu, la traditionnelle interview d'après-match donnée sur le court par le vainqueur a parfois pris une tournure inattendue, cette année à Melbourne.

Jeudi 16 janvier. La nuit est tombée sur Melbourne et l'Américaine Danielle Collins (11e mondiale) vient de battre la qualifiée australienne Destanee Aiava (195e) au 2e tour, au grand dam du public local qui la siffle copieusement après des gestes provocateurs de sa part.

L’article