La politique est omniprésente dans le sport et notamment en football. La discipline, extrêmement médiatisée, est l'occasion de faire passer des messages, qu'ils viennent des fans, des dirigeants ou des joueurs. Le match entre Israël et la Suisse ce mercredi soir (20h45) en est l'exemple parfait.
Dans le cadre de son duel face à la Nati, la sélection de l'Etat hébreu multiplie les symboles en référence à la guerre qui oppose ce dernier au Hamas palestinien. Pour rappel, les attaques du groupe terroriste sur sol israélien le 7 octobre ont causé la mort de 1400 civils, alors que 240 otages israéliens – dont des enfants – sont retenus dans la bande de Gaza.
Face au Kosovo dimanche, les «Bleu et Blanc» ont formé un demi-cœur avec leurs mains durant l'hymne israélien juste avant le coup d'envoi. «Ce demi-cœur, c'est pour les otages toujours retenus dans la bande de Gaza», explique à watson Amit Lewinthal, journaliste sportif israélien sur place à Felcsut.
Après les hymnes s'en suivra une minute de silence, demandée par la fédération israélienne de football et acceptée par l'UEFA, en hommage aux «personnes assassinées lors de l'attaque criminelle du Hamas contre des civils le 7 octobre».
Mardi, une conférence de presse très particulière a eu lieu à Felcsut. Eli Dasa, capitaine de cette équipe israélienne, a sorti de ses affaires une chaussure de foot d'enfant, qu'il a présentée à toute la salle. C'est celle de Nave, un garçon israélien de 8 ans kidnappé par le Hamas.
C'est le seul objet qui a été retrouvé dans la maison de sa famille – en partie assassinée – proche de la bande de Gaza, rasée par le Hamas. Le joueur, pris par les émotions, a dû quitter la conférence de presse après quatre minutes seulement. «Je pense que personne ne peut imaginer ce qui lui est arrivé. Cet enfant a été enlevé avec toute sa famille, il est maintenant retenu en otage à Gaza. Dans sa maison, il ne restait que cette chaussure gauche. Nous attendons son retour», s'est-il ému dans des propos repris par Le Matin.
Pour son dernier entraînement, toute la délégation israélienne est ensuite entrée sur la pelouse avec une seule chaussure au pied, histoire de rendre un nouvel hommage à Nave et tous les autres otages.
Contre la Nati, les «Bleu et Blanc» auront retrouvé tous leurs crampons. Et s'ils arrivent à transformer toutes ces émotions en motivation, ils seront sans doute plus déterminés que jamais. Murat Yakin et ses protégés sont prévenus.