Le Real Madrid tient son nouveau «galactico». Avec Jude Bellingham (en provenance de Dortmund), le club le plus titré en Ligue des champions renoue avec sa tradition, celle de faire signer les meilleurs joueurs du monde, pour se positionner comme le meilleur club de la planète. Une stratégie mise en place par Florentino Perez lors de son arrivée à la tête des Merengues, en 2000.
Le richissime président madrilène rêve de réunir à nouveau les stars du football dans son club, comme il l'avait fait dans les années 2000, puis en 2010. Voici notre top 5 des meilleures signatures au Real Madrid et notre top 5 des flops.
À l'aube de l'an 2000, Florentino Perez n'est pas encore le président du Real Madrid. Mais celui qui a fait fortune dans le bâtiment se présente aux élections avec un plan en tête: faire signer la star de l'ennemi éternel, le Barça. En Catalogne depuis 1995, Luis Figo sort d'une saison pleine avec son club et ne souhaite pas rejoindre le Real Madrid. Florentino Perez contact alors l'agent du Portugais, Paulo Futre. Insuffisant pour convaincre dans un premier temps Luis Figo.
Le Portugais finira par céder après avoir échoué ses négociations de prolongation avec Barcelone et après avoir écouté les conseils avisés (et pragmatiques) de son ami, Paulo Futre: «Prends le fric, c'est le plus important». La voie de la sagesse, certainement.
Perez est largement élu président et tient sa promesse en signant Figo. Le Lisboète devient le pire symbole de trahison en Catalogne où il est accueilli avec une tête de porc lancée sur la pelouse du Camp Nou. Et même si au Portugal, on adore le cochon de lait, c'est quand même moyennement pratique pour préparer un corner. Au final, Luis Figo restera cinq ans au Real Madrid (2000-2005) durant l'ère galactique avec une Ligue des champions, deux Liga, plein de pognon et quelques têtes de cochon en souvenirs. Joli bilan.
Un an après l'arrivée du Portugais, Florentino Perez continue ses courses et met définitivement en place son incroyable stratégie: faire signer, chaque été, le meilleur joueur du monde. Après le ballon d'or 2000, le président madrilène se tourne donc vers le champion du monde 1998 qui brille avec la Juventus: Zinédine Zidane. Le Français débarque en juillet 2001 en Espagne contre 75 millions d'euros et devient le transfert le plus cher de l'histoire du football.
Malgré des débuts poussifs, «Zizou» s'impose rapidement en évoluant sur l'aile gauche de l'attaque, en meneur de jeu excentré. Une sorte d'Iniesta avant l'heure. Il forme un excellent quatuor avec Figo, Raul et Morientes. Le Real Madrid remporte par ailleurs la Ligue des champions cette saison-là en battant Leverkusen (2-1) en finale grâce à la «volée de Glasgow», une réussite légendaire de Zidane qui gagne là sa première Coupe aux grandes oreilles.
La suite est moins glorieuse collectivement pour l'ancien de Cannes, Bordeaux et de la Juve. Individuellement, il continue par contre de régaler l'Espagne et l'Europe avec ses gestes techniques et sa vista inégalable. Il met un terme à sa carrière en 2006 après cinq ans et 227 matchs (50 buts) sous le maillot merengue. Le chauve le plus respecté de l'histoire du football, loin devant l'actuel boss de la Fifa...
En 2002, après la Coupe du monde, le Real Madrid prend la direction du Brésil cette fois pour garnir son effectif de stars. Le meilleur attaquant du monde signe au club: Ronaldo Luís Nazário de Lima, dit Ronaldo, débarque pour marquer des goals. «Il Fenomeno» sort de cinq années à l'Inter Milan où son passage aura été marqué par des coups de génie mais aussi des blessures.
Il vient également d'offrir la cinquième Coupe du monde à son pays, le Brésil, après son doublé en finale contre l'Allemagne. Un doublé avec la coupe de cheveux la plus horrible de l'histoire du football, l'exploit est remarquable.
Comme pour Zidane, son passage. dans la capitale espagnole sera plus réussi au niveau individuel que collectif. Il devient Ballon d'or en 2002 dès sa première demi-saison au Real. Il signe également un récital lors du match de légende contre Manchester United en quart de finale de la Ligue des champions 2002/2003 (défaite 4-3 avec un triplé du Brésilien). En 2007, on lui reproche une petite bedaine de 3ème ligue et il décide de retourner en Italie, au Milan AC. De 2002 à 2007, il aura marqué 104 buts en 177 matchs pour le Real. Ça méritait bien quelques caïpirinhas, non?
En juillet 2006, après la Coupe du monde en Allemagne, le géant hollandais Ruud van Nistelrooy rejoint l'armada offensive du Real Madrid. Convoité par le Bayern Munich, il choisit l'Espagne et signe contre 15 millions d'euros. Il portait jusqu'alors les couleurs de Manchester United pour qui il a planté 150 buts en 210 matchs entre 2001 et 2006. Costaud, très costaud.
Ses débuts au Real sont réussis. Il finit «pichichi» dès sa première saison en inscrivant 25 buts en Liga. Il est également élu meilleur joueur de la saison par le quotidien pro-madrilène AS. Il remporte deux championnats d'Espagne lors de ses deux premières saisons mais connaît ensuite des pépins physiques. De plus, le club recrute Benzema et Cristiano Ronaldo en 2009, de quoi craindre pour son poste. Il quitte finalement Madrid pour Hambourg en 2010 avec un joli bilan personnel de 64 buts en 96 matchs. Fort, Rutgerus Johannes Martinus van Nistelrooij (oui, c'est son vrai nom, vous avez sans doute appris quelque chose).
Le Portugais rejoint donc le Real Madrid en compagnie de Kaka et de Karim Benzema en 2009. Un mercato ambitieux pour un club qui souhaite retrouver rapidement les sommets. Si le Français n'est pas encore une star mondiale, le Portugais sort lui de six saisons époustouflantes à Manchester United qui ont fait de lui l'un des meilleurs joueurs du monde. Entre 2003 et 2009, CR7 a marqué 118 goals pour les Red Devils. À Madrid, il va prendre une habitude qu'il ne le lâchera plus: battre des records. En parallèle, une des plus belles rivalités de l'histoire de ce sport va naître: celle avec son éternel miroir, Lionel Messi, du FC Barcelone.
Il démarre son aventure espagnole avec le numéro 9 sur le dos. Ses débuts sont très bons mais c'est la saison 2010-2011 qui marquera les esprits, celle où il devient CR7 en reprenant son numéro. Le Portugais inscrit 40 buts en Liga, un record, et 53 buts toutes compétitions confondues, un autre record qu'il partage cette fois avec Lionel Messi.
Pour continuer dans les chiffres et rendre concrète la performance, CR7 marquera un total de 450 buts en 438 matchs à Madrid. Les superlatifs nous manquent pour décrire ces chiffres. Collectivement, il remporte quatre Ligue des champions et de nombreux titres nationaux entre 2009 et 2018. Légende.
Le Real Madrid n'a pas attendu l'arrivée de Florentino Perez pour signer des grands noms du football. Une année avant l'arrivée du président mégalo, les Merengue attirent chez eux l'une des grandes promesses du football mondial: le Français Nicolas Anelka. L'attaquant parisien sort de deux très belles saisons à Arsenal où il a marqué 28 goals en 89 matchs, à 20 ans seulement. Les attentes sont grandes.
Mais l'aventure espagnole sera courte pour Anelka: une petite saison. Il prendra tout de même le temps d'inscrire sept goals en une trentaine de matchs et de gagner une Ligue des champions. Son comportement est déjà problématique, il s'embrouille avec ses dirigeants et doit même s'excuser publiquement. Il marque tout de même les esprits lors de la demi-finale de Ligue des champions 1999/2000 lors de laquelle il marque contre le Bayern Munich.
En fin de saison, il retourne au PSG avant d'entamer un tour du monde durant lequel il marquera pas mal de buts et s'embrouillera avec pas mal de monde. En 2020, il fait son retour...sur Netflix avec le documentaire «Anelka, l'Incompris». Un autre flop, cinématographique cette fois.
De Michael Owen, on retient surtout son fantastique slalom entre les défenseurs argentins en 1998 lors de la Coupe du monde en France. Un but qui a révélé l'attaquant de Liverpool aux yeux du monde entier. Après sept années passées chez les Reds (1997-2004), le petit attaquant anglais prend la direction de l'Espagne et du Real Madrid contre seulement 12 millions d'euros (lunaire quand on pense aux prix actuels du marché). Malgré son CV qui affiche déjà 158 buts pour Liverpool, il peine à s'imposer en Espagne. La concurrence y est rude avec Raul et Ronaldo devant.
Il plante tout de même 13 pions en championnat, honorable pour un joueur rarement titulaire. Même s'il affirme alors ne pas se sentir impressionné par les noms du vestiaire madrilène, l'aventure espagnole tourne court. Il souhaite retourner à Liverpool un an après son arrivée mais le transfert échoue. Direction Newcastle puis Manchester United avant de terminer à Stoke. Finalement, il ne retrouvera jamais le niveau qui lui avait permis de déposer en vitesse les Argentins José Chamot et Roberto Ayala avant de placer une frappe croisée pleine lucarne dans les cages de Carlos Roa, ce 30 juin 1998 sur la pelouse de Geoffroy-Guichard à Saint-Etienne.
Lors de la première ère galactique, on reproche alors souvent aux dirigeants madrilènes un effectif totalement déséquilibré. Des stars sur le plan offensif, des joueurs moyens sur le plan défensif. Pour pallier à cela, le Real Madrid recrute le roc argentin Walter Samuel en 2004. Le Sud-américain est alors une référence mondiale à son poste après quatre saisons à l'AS Roma.
L'Argentin est recruté contre 25 millions d'euros mais il peine à s'imposer en Espagne. Il ne devient pas le défenseur central dont le Real avait absolument besoin. Après une seule saison, il repart, direction l'Inter Milan, où il retrouvera sa réputation et où il remportera beaucoup de trophées. Assez apparemment pour terminer sa carrière pépère sur les bords du Rhin à Bâle, où il évoluera de 2014 à 2016.
Cassano rejoint le Real Madrid en janvier 2006. Il est recruté par son ancien coach à la Roma, Fabio Capello. Mais l'Italien arrive dans la capitale espagnole avec des kilos en trop. Forcément, ses débuts sont compliqués. Par la suite, ses relations avec son compatriote et entraîneur vont devenir tendues. Il est même écarté de l'effectif professionnel mais finalement réintégré après l'intervention de plusieurs cadres.
Après un nouvel épisode disciplinaire, il est prêté à la Sampdoria de Gênes avant de définitivement quitter le club en 2008 avec un maigre bilan de 4 buts en 29 rencontres.
Il poursuivra sa carrière en Italie puis sur Twitch où l'enfant terrible du football italien se lâche, notamment sur son ancien coéquipier Cristiano Ronaldo qu'il ne manque pas de tailler de temps en temps. Une relation tendue qui a pour origine une comparaison désavantageuse avec Ronaldo (le Brésilien) faite par l'Italien, qui avait reçu alors un WhatsApp du Portugais pour le rappeler à l'ordre. Et pour lui rappeler aussi, peut-être, qu'il avait inscrit 446 buts de plus que lui au Real Madrid.
De 2006 à 2009, Florentino Perez remet les clés de la maison à Ramón Calderón après plusieurs échecs pour son projet «galacticos», ces derniers ne parvenant pas à gagner autant de titres que souhaités. Mais le président qui aime les stars revient vite à la maison, en 2009. Et il envoie direct la sauce: le projet galactique 2.0 est lancé. Il signe notamment le meneur de jeu brésilien du Milan AC, Kaka, contre 68 millions d'euros. Ce mercato sera par ailleurs stratosphérique puisque Cristiano Ronaldo et Karim Benzema débarquent le même été. Perez n'a pas de temps à perdre.
Les débuts de Kaka au Real Madrid sont toutefois mitigés. Il peine à trouver le niveau qui était le sien en Lombardie. C'est finalement José Mourinho qui le relance en 2011 et le Brésilien retrouve des couleurs, sans être toutefois étincelant. Son passage à Madrid est finalement respectable avec un bilan de 120 matchs pour 29 buts. Délogé par Özil, puis par Modric, Kaka retourne à Milan en 2013, part ensuite à Sao Paulo avant de terminer sa carrière à Orlando.
Collaboration: Yoann Graber