La Gold Cup est un tournoi organisé tous les deux ans par la Concacaf (Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes). Qualifiée, la sélection cubaine n'a pas brillé et s'est inclinée face au Canada, à Houston, au Texas, lors de leur dernière partie. Toutefois l'enjeu n'était pas sur le terrain, mais plutôt dans les coulisses.
Comme le rapporte Le Courrier International, le quotidien sportif cubain JIT a confirmé, jeudi 6 juillet, le départ précipité de Sandy Sanchez, le portier. Il a fait une bévue sur la troisième réussite des Canadiens. Pour ce média cubain, pas de doute: c'est la preuve que Sanchez avait déjà la tête ailleurs. L'article évoque un «événement extra-sportif» qui aurait fait perdre sa concentration au gardien.
Le site indépendant cibercuba rappelle que quatre autres footballeurs ont profité du voyage pour trouver un exil plus joyeux au pays de l'Oncle Sam. Les joueurs Roberney Caballero (28 ans), Neiser Sando (24 ans), Denilson Milanes (20 ans) et Jassael Herrera (20 ans) ont quitté leurs collègues avant que l'équipe ne se rende à Houston pour son premier match.
Highlights: Canada 4-2 Cuba in the #GoldCup
— KYM (@ElijahKyama_) July 5, 2023
Canada will play USA in the quarter-final.pic.twitter.com/mZBrl15kcF
Outre ces cinq footballeurs, on compte aussi le médecin de l'équipe, qui porte à six le total des fugueurs de la délégation cubaine. La tendance n'est d'ailleurs pas nouvelle, puisque en 2015 quatre membres avaient déjà déguerpi de la Gold Cup.
En 2019, rebelote: quatre footballeurs cubains quittent l'équipe nationale alors qu'ils disputaient le même tournoi aux Etats-Unis. En 2021, Cuba a même été exclu de la Gold Cup, car ses joueurs n'ont pas reçu de visa pour voyager, rappelle cibercuba.
Le site dénombre d'ailleurs 35 évasions d'athlètes cubains en 2023.
Pourtant, le régime cubain n'hésite pas à mettre des bâtons dans les roues à ses sportifs désireux de filer. «Les autorités sportives retirent leur passeport aux joueurs à la sortie de l'aéroport du pays dans lequel ils vont jouer et surveillent l'utilisation de leurs téléphones portables dans les hôtels où ils séjournent», assure ainsi le média (d'opposition) 14ymedio.
Mais la répression du gouvernement n'arrive pas à stopper les athlètes. Et si les footballeurs sont nombreux à vouloir goûter à un avenir meilleur, le phénomène est également conséquent dans le baseball: 115 joueurs cubains auraient fui vers les Etats-Unis ces dernières années, embauchés par des clubs nord-américains. (svp)