Après avoir officialisé son départ du Paris Saint-Germain, Kylian Mbappé est fortement pressenti au Real Madrid. S'il signe chez le recordman de titres en Ligue des champions, le Français devrait bénéficier d'un gros avantage fiscal.
C'est en tout cas ce que prévoit la nouvelle loi mise sur pied par la présidente de la communauté autonome de Madrid, Isabel Ayuso, qui doit encore être approuvée ces prochaines semaines par le Conseil de gouvernement et l'Assemblée. Ce qui ne sera sans doute qu'une formalité: Isabel Ayuso et son parti de droite, le PP (Parti populaire), ont la majorité absolue au Parlement.
Concrètement, cette loi prévoit de supprimer la quasi-totalité de l'impôt régional sur le revenu – il passerait de 20,5% à 0,5% – pour les étrangers qui viennent habiter la communauté autonome de Madrid et y investissent de l'argent. Ceux-ci ne paieraient ainsi plus que l'impôt national sur le revenu, qui est le même dans toute l'Espagne (24,5% pour tous les revenus supérieurs à 300'000 euros par an).
Autrement dit, il s'agirait d'une situation extrêmement favorable pour les grosses fortunes comme Mbappé, dont le salaire, s'il rejoint le Real, est estimé à 30 millions d'euros annuels. Forcément, ces conditions fiscales peuvent peser dans la balance pour un footballeur au moment de choisir son nouveau club. Et c'est là que le FC Barcelone monte aux barricades.
Selon le média catalan Sport, «l'indignation est très grande» au sein du club blaugrana. A l'interne, ses dirigeants accusent le Real Madrid de devenir rien de moins qu'un nouveau «club d’Etat», à l'instar de Manchester City et le PSG, respectivement financés par les Emirats arabes unis et le Qatar.
Oui, Barcelone sera désavantagé si cette loi madrilène passe. Pour la simple et bonne raison que dans la région de Catalogne, les contribuables fortunés – et donc les footballeurs – sont soumis à l'impôt national et régional (25,5%). De quoi en pousser plus d'un à choisir de jouer dans les clubs madrilènes plutôt que dans la cité de Gaudi.
Toujours selon Sport, la rancœur des chefs du Barça est telle qu'ils accusent le président du Real Madrid Florentino Pérez – proche d'Isabel Ayuso – d'être à l'origine de cette nouvelle loi fiscale.
Son surnom de «loi Mbappé», né dans la région madrilène, sous-entend les intentions avant tout footballistiques que certains prêtent au texte. Mais celui-ci est porté depuis des années par la droite locale, soit bien avant les rumeurs de transfert de la star française.
Avant de devenir un paradis fiscal, Madrid a réussi à détrôner Barcelone cette saison en Liga, avec un 36e sacre pour le Real. De quoi renforcer le ressentiment catalan. D'autant que les footballeurs de la capitale espagnole auront encore une occasion de briller cette saison: le 1er juin à Wembley, ils tenteront de décrocher un 15e sacre en finale de Ligue des champions contre Dortmund.