Rodez affronte le FC Challans, ce vendredi en 32e de finale de la Coupe de France. Un adversaire à la portée des Ruthénois, puisqu'il évolue en National 3, le cinquième échelon du foot français. Or à Rodez, la perspective d'un déplacement «facile» en Vendée n'enchante personne.
Le stade Paul-Lignon n'a en effet plus connu la ferveur de la Coupe depuis plus de sept ans. La dernière rencontre à domicile de Rodez dans cette compétition remonte au 12 novembre 2016 (face au FC Mtsapéré). À cette époque, Lionel Messi jouait encore au FC Barcelone et José Mourinho entraînait Manchester United.
Depuis, plus rien, si ce n'est de nombreux déplacements loin de la cité aveyronnaise. Bien sûr, le règlement spécifique de la Coupe de France joue son rôle dans cette malédiction. La première équipe tirée au sort reçoit, mais le match est «inversé» si la seconde se trouve hiérarchiquement au moins deux divisions en dessous. Il est ainsi arrivé à Rodez d'être annoncé en premier avant de devoir céder l’organisation de la rencontre. Mais de là à atteindre une série de 25 matchs à l’extérieur...
Le club n'est clairement pas verni. Surtout qu'il n’a pas connu que des sorties prématurées aux premiers tours face à des adversaires plus faibles. La saison dernière, les Ruthénois ont atteint les quarts de finale, allant gagner à Saint-Etienne, Monaco et Auxerre, avant de s’incliner sur la pelouse du Téfécé.
Les supporters sont les premiers frustrés. Car la Coupe de France est l'unique événement pouvant permettre à leur équipe de recevoir les meilleures formations, à savoir celles de Ligue 1. L'atmosphère de cette compétition - qui n'a rien à voir avec le championnat - est également appréciée. Et avec leur abonnement, les fans du Rodez Aveyron Football (RAF) détiennent un avantage, celui d'être prioritaire à l'ouverture de la billetterie en amont des matchs de Coupe de France. Une faveur dont ils ne peuvent pas profiter depuis plusieurs années.
Le staff technique, lui, préférerait jouer à domicile, pas seulement pour le soutien du public. La Coupe de France n'épargne pas les visiteurs: les rencontres à l'extérieur sont souvent piégeuses, sur des terrains traitres où le risque de blessures est réel. Il y aussi la problématique de la récupération. Moins on voyage, mieux on se porte.
Nul doute que les dirigeants souhaiteraient eux aussi recevoir, pour organiser dans leur ville une belle fête du football, promouvoir le club et remplir les caisses. Il est vrai que le règlement exige un partage équitable de la recette et que les professionnels, par tradition, cèdent souvent leur part aux amateurs. Mais puisqu'à l'extérieur, Rodez n'a pas l'aura de Paris, Lyon ou Marseille, permettant de garantir un stade à guichets fermés (1'000 spectateurs étaient présents à Louis-II pour Monaco-Rodez en janvier 2023), il serait plus avantageux financièrement parlant de disputer, de temps à autre, quelques matchs de Coupe de France à la maison, si possible face à des mastodontes.
En plus de cette «malédiction du tirage au sort», le RAF n'est pas épargné lorsqu'il voyage. Pas forcément en Coupe, mais de façon plus générale, en championnat et depuis plus d'un an maintenant. En septembre 2022, l'avion conduisant Rodez à Guingamp subissait un dysfonctionnement. De la fumée s'était échappée du cockpit, obligeant l'appareil à faire demi-tour. Un événement qui avait choqué le groupe ruthénois.
Cette saison, le retour en jet depuis Laval a été annulé en raison d'un problème technique. En novembre, Rodez est arrivé en retard à Rouen, après que le pilote de l'avion a fait un malaise. Une fois sur place, Centre Presse rapporte que les joueurs ont même dû finir le trajet à pied suite à un autre souci. Plus récemment encore, ils débarquaient dans les Alpes avec trois heures de retard, à cause des conditions météorologiques. Pas idéal pour préparer la rencontre programmée le même jour contre Annecy.
Décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas!