Après Red Bull, un nouveau scandale éclabousse la F1
La Formule 1 ne connaît pas de répit ces jours. Alors que l'«affaire Christian Horner», le boss de l'écurie Red Bull (accusé de comportements inadéquats avec des collaborateurs), continue de planer, une autre célébrité du paddock est pointée du doigt.
Comme le rapporte la BBC, Mohammed Ben Sulayem, président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), est accusé d'avoir manipulé le résultat d'une course. Il s'agit du Grand Prix d'Arabie saoudite de l'année dernière. Un lanceur d'alerte en aurait informé la FIA. La BBC explique avoir consulté un rapport d'un responsable de la conformité de la FIA à la commission d'éthique, dans lequel les reproches sont documentés.
Pénalité annulée et refus d'interview
La situation en question concerne l'ex-champion du monde Fernando Alonso. Lors de ce GP saoudien (19 mars 2023), l'Espagnol avait écopé d'une pénalité de dix secondes après la course pour avoir effectué des travaux non autorisés sur sa voiture. Cette sanction avait éjecté Alonso du podium, le faisant rétrograder de la 3e à la 4e place. Par la suite, la pénalité a été annulée et l'Ibère a retrouvé son 3e rang.
Et justement, le lanceur d'alerte accuse Mohammed Ben Sulayem d'être à la source de cette annulation de pénalité. Le patron de la FIA aurait contacté l'émir de Bahreïn, Abdullah bin Hamad bin Isa Al Chalifa, vice-président de la FIA pour le sport et responsable de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord.
Aucun défaut n'a été trouvé et le Grand Prix a pu se tenir comme convenu. Reste une question: pourquoi Ben Sulayem aurait-il voulu empêcher la tenue de la course? La BBC explique que l'Emirati de 62 ans voulait soutirer davantage d'argent à la société détenant les droits commerciaux de ce GP, Liberty Media. De son côté, L'Equipe avance qu'«une telle demande pourrait avoir été motivée par la guerre plus ou moins ouverte que se livrent la FIA et Formula 1 (organisatrice du GP) depuis l'arrivée de l'Émirati comme président de la FIA, en décembre 2021». (yog)
Et c'est problématique, car en tant que président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem n'a pas son mot à dire dans les décisions des commissaires de course.
L'affaire est maintenant entre les mains du comité d'éthique de la FIA. Un verdict est attendu dans quatre à six semaines. Ben Sulayem et la FIA ont décliné les demandes d'interview de la BBC.
Adaptation en français: Yoann Graber