En ce moment, il y a une «trêve des armoiries» entre la Confédération et la fédération suisse de hockey sur glace. Elle durera tout au long du Mondial en cours (10 au 26 mai). En toile de fond, un litige concernant l'utilisation des armoiries suisses sur le maillot de la Nati.
L'équipe nationale les utilise depuis plusieurs années sans autorisation. Or, la loi actuelle – en vigueur depuis 2017 – est claire: il en faut une. Mais ce n'est qu'en mars dernier que l'affaire a éclaté. C'est désormais le Tribunal administratif fédéral qui s'en occupe.
Et il n'y a pas de nouveaux développements, a-t-on appris auprès de la fédération de hockey sur glace. Ce qui est sûr, c'est que les Helvètes porteront, comme d'habitude, l'écusson durant tout le Mondial. Les dirigeants l'avaient déjà affirmé avant le tournoi. Ils ont aussi témoigné des «nombreux encouragements» reçus après que la controverse a éclaté.
Y compris de la part de politiciens. Le conseiller national Matthias Aebischer (PS/BE) et le conseiller aux Etats Damian Müller (PLR/LU) ont tous deux déposé des interventions pour qu'une réglementation spéciale soit mise en place pour les équipes nationales suisses. Celles-ci pourraient à l'avenir utiliser les armoiries. Jusqu'à présent, la loi sur la protection des armoiries interdit donc cette utilisation.
Pour pouvoir utiliser les armoiries – décrites par la loi comme une «croix suisse dans un écusson triangulaire» –, il faut une autorisation exceptionnelle. Victorinox et les cabanes du Club Alpin Suisse (CAS), entre autres, en ont une.
Lors de la prochaine session d'été, le Parlement – certainement au moins le Conseil des Etats – se prononcera sur ces interventions. Le Mondial de Prague sera déjà terminé depuis longtemps.
Il y a de fortes chances que les politiciens élaborent une règle d'exception pour l'équipe nationale. Mais en ce moment, la fédération de hockey ne s'en préoccupe guère. «Nous nous concentrons sur le sport et nous voulons réussir le Championnat du monde», écrit-elle. De quoi porter fièrement les armoiries, même illégalement.
Adaptation en français: Yoann Graber