Le FC Sion avait rarement suscité autant d'engouement que lors de la signature de Mario Balotelli fin août 2022. Une salle de presse pleine pour la présentation de cette nouvelle recrue, des articles à la pelle et des maillots vendus comme des petits pains. Normal: le club valaisan venait d'engager un crack du football mondial, vainqueur de la Ligue des champions, finaliste de l'Euro avec l'Italie et passé par les plus grands clubs. Autrement dit: un extraterrestre pour notre modeste Super League.
Malgré cette euphorie, les plus sceptiques – dont je faisais partie – avaient des craintes pour le FC Sion: avec un joueur aussi fantasque que Balotelli, autant connu pour ses frasques hors du terrain que ses exploits sur, ça passe ou ça casse. A Sion, ça a cassé. Méchamment, même. Au point qu'on puisse l'affirmer: l'Italien était une arnaque.
Il n'a pas attendu longtemps avant de révéler l'état d'esprit dans lequel il est venu en Suisse. Après une victoire à Saint-Gall le 10 septembre, des badauds filmaient le même soir la star titubant dans le quartier du Flon à Lausanne, davantage célèbre pour ses boîtes de nuit que pour ses cabinets de cryothérapie. Le premier – et le moins grave – d'une longue liste d'écarts.
Avec son CV et ses qualités techniques, Balotelli a logiquement fait naître les espoirs les plus fous chez les fans du FC Sion. Nombreux suiveurs de la Super League se réjouissaient aussi de voir le Transalpin dynamiter de son talent un championnat trop souvent médiocre. Tous ont été déçus. Au fil des semaines, «Super Mario» s'est éteint. C'est simple: il est devenu fantomatique, se contentant de marcher et de jouer dos au but, en remiseur.
Mettre davantage d'énergie à houspiller ses coéquipiers pour des passes ratées que dans des appels de balle ou des replis défensifs, c'est tout simplement indigne d'un joueur du statut de Balotelli (en 19 matchs avec Sion, il a marqué six buts, dont trois sur penalty). Qui plus est avec le brassard de capitaine. Qui plus est avec un salaire estimé à 250 000 francs par mois plus tous les avantages dont la star a bénéficié en Suisse (logement en terrasse dans le Lavaux ou encore séjour en clinique spécialisée pour se remettre en forme).
Pire: quand le FC Sion sombrait dans le fond du classement et la crise, l'Italien ne répondait plus. Entre blessures et maladies suspectes – il postait des stories Instagram torse nu sur sa terrasse alors qu'il était annoncé forfait à cause d'une angine –, il a lâché l'équipe au moment justement où elle avait le plus besoin de lui.
Des exemples? On ne l'a pas vu sur le terrain lors des deux matchs de barrage contre le Stade Lausanne Ouchy, ni même dans le stade pour encourager les siens. Lors de sa dernière apparition avec le maillot sédunois le 13 mai, c'est lui qui a demandé à sortir à la mi-temps de la débâcle contre Servette à Genève (3-0, score final 5-0) parce qu'il ne voulait plus jouer. Comment éviter une relégation quand son prétendu leader a la même motivation à travailler qu'un fonctionnaire un vendredi après 17h00?
La diva n'a pas attendu les dernières journées de championnat pour tirer le FC Sion vers le bas. Le 7 juin, Blick nous apprenait que Balotelli avait transformé le camp d'entraînement hivernal en Espagne en véritable «enterrement de vie de garçon», organisant des fêtes avec femmes et alcool dans sa chambre tout en y conviant des coéquipiers. Sans surprise, il ratait le premier match de préparation. Raison invoquée: une blessure à la cuisse.
Au milieu de la saison déjà, une personnalité bien connue du football suisse nous glissait que «c'est la honte pour le football suisse d'avoir des joueurs avec un tel comportement». A tout moment, même contre le Stade Lausanne Ouchy, on pensait (espérait?) que Balotelli fasse mentir ce détracteur grâce à son orgueil ou un coup d'éclat. Niente. «Super Mario» a dupé tout le monde. A commencer peut-être par lui-même...