Il y a d'abord eu le caillassage du bus de l'Olympique Lyonnais. Puis la mort d'un fan du FC Nantes, tué à coups de couteau par un chauffeur VTC. Sans doute l'événement de trop en France, celui qui a conduit le ministère de l'Intérieur à agir et interdire les déplacements de supporters lors des prochains matchs à risques.
Mais il n'y a pas que dans l'Hexagone que les violences gagnent du terrain. La semaine dernière, Anderlecht – Standard sombrait dans le chaos. Dorénavant, le classique du championnat belge se jouera sans les supporters visiteurs. Et que dire du derby lémanique, samedi à Lausanne? Un bien triste spectacle, avant, pendant et après la rencontre.
Lundi, nous apprenions que tous les matchs du championnat grec se joueront à huis clos jusqu'au 12 février prochain, et ce, pour tenter d'endiguer l'exacerbation des violences dans les stades du pays. Une annonce supplémentaire, qui ne nous surprend malheureusement plus, tant les actes de brutalité impliquant des supporters sont légion ces derniers temps dans le milieu du foot. La vidéo qui nous est parvenue de Turquie, le même jour, a été reçue différemment. Les ultras ne sont pas mis en cause, cette fois, les fautifs sont des «accrédités».
Je ne compte pas commenter les circonstances de jeu qui ont conduit Faruk Koca, président d’Ankaragücü, club de Süper Lig, à perdre son calme. A quoi bon?! Rien ne peut justifier le coup de poing qu'il a asséné au visage de l’arbitre, à l’issue du match opposant son équipe à Rizespor.
🤮 L'arbitre de la rencontre Ankaragücü-Rizespor en Turquie a été frappé au visage et roué de coups au sol après la fin du match par un dirigeant et des joueurs...
— BeFootball (@_BeFootball) December 11, 2023
Scène lâche et lamentable. 🤢 pic.twitter.com/g45m8LYJ2J
Les images diffusées en direct sont évidemment terribles. Elles nous montrent l’homme en noir tuméfié. Jeté à terre, puis lynché par tout un groupe, vraisemblablement des membres du club d’Ankaragücü. Elles nous dévoilent au grand jour ce qui se produit déjà sur les terrains de foot amateur. En les visionnant, on ne peut que penser à tous ces directeurs de jeu qui, chaque week-end, craignent les agressions.
Les arbitres deviennent une denrée rare. Dans tous les pays, à tous les échelons. Et les comportements comme celui de Koca et sa bande, car oui, nous parlons là d'une bande, ne desservent pas ce pilier du sport professionnel et amateur qu'est l'arbitrage. Un pilier déjà effrité, tant les vocations ne naissent plus et la crise du sifflet est profonde.
Peut-être devrions-nous, à l'avenir, nous préparer à encaisser des situations comme celle que nous venons de voir. Elles pourraient devenir plus fréquentes sur les terrains professionnels. Après tout, comme s'accordent à le dire de nombreux observateurs, le football est le reflet de notre société. «Regardez bien l'expression d'un joueur sur le terrain, c'est sa photographie dans la vie», ajoutait à ça Aimé Jacquet.
A la vue de ces images, lundi soir, je n'ai pas pu m'empêcher de me remémorer certains souvenirs. Cette lointaine époque où je taquinais la balle. Jour et nuit, en toute saison. Et il était frappant de réaliser que je m'étais peu à peu détaché de ce sport auquel j'ai tant joué, que j'ai tant suivi et qui m'a si souvent fait vibrer. Tout ça, sans doute, en partie à cause de faits similaires à ceux des dernières semaines, qui prennent désormais le dessus sur toutes les belles histoires que le ballon peut offrir.
Les événements de lundi, en Turquie, m'éloignent encore un peu plus de la discipline, au profit d'autres sports, sans le moindre scrupule.