Jaan Roose a déjà réussi beaucoup d'exploits sur sa slackline, cette longue corde élastique étroite (1,9 cm) qui relie deux points et qu'il s'agit de traverser en équilibre. L'année dernière, l'Estonien a établi un nouveau record du monde de longueur (3 600 mètres) en traversant le détroit de Messine, qui sépare la Sicile de l'Italie continentale. Auparavant, il avait réalisé d'autres prouesses au-dessus du Bosphore à Istanbul (traversée intercontinentale) ou entre des gratte-ciels de Dubaï.
C'est un exploit d'un autre genre que le triple champion du monde a réussi très récemment, dans une vidéo publiée la semaine passée par Red Bull. C'est même «la slackline la plus difficile au monde», pour reprendre les mots de Jaan Roose, qu'il a domptée dans cette publication, tournée aux Maldives.
Pourtant, la corde – quelques dizaines de mètres – n'est de loin pas la plus longue qu'il ait parcourue. Mais voilà: elle reliait deux points constamment en mouvement, un parachute tiré par un bateau. Une première pour l'Estonien de 33 ans (et pour la discipline) car, d'habitude, la slackline est attachée à deux points fixes.
En mouvement, les difficultés sont plus grandes: il faut gérer les changements constants de hauteur et de direction, sans parler des remous et du vent qui créent de l'instabilité (toutefois un peu atténuée grâce à un système spécial sur le bateau et le parachute).
Malgré sa grande expérience et son talent, l'adaptation à ces nouvelles conditions n'a pas été facile pour Jaan Roose, comme il l'explique à Red Bull:
Le funambule estonien a ainsi modifié sa façon de traverser une slackline. Habituellement, il parcourt une corde fixe en faisant un pas après l'autre. Mais, dans ce cas, il a senti qu'en faire deux à la fois, entrecoupés d'un petit arrêt, était la meilleure option.
C'est au bout de la 34e tentative (quelle détermination!) et après de nombreuses chutes dans l'eau que Jaan Roose a réussi à rejoindre le bateau depuis le parachute, accueilli par les cris de joie du staff.
«Nous avons démontré que le corps peut réellement maintenir l'équilibre dans un environnement aussi exigeant», s'enthousiasme le champion, qui a donc réalisé une innovation majeure pour son sport.