Laurentin Docourt (28 ans) a deux grandes passions: le sport et la chasse aux autographes. Cet habitant de Corban (JU) – qui travaille comme assistant socio-éducatif auprès de personnes âgées à l'hôpital de Moutier – les combine depuis son enfance. Au point d'avoir une impressionnante collection d'environ 2000 signatures, comme il l'explique dans Le Quotidien jurassien.
Pour watson, il détaille son hobby 👇
Aujourd'hui, les selfies ont très majoritairement remplacé les autographes. Pourquoi persistez-vous?
LAURENTIN DOCOURT: J'ai aussi pensé à demander des selfies en plus des autographes, mais je me dis que les sportifs sont déjà sympas de prendre du temps pour signer et je ne veux pas en abuser. Et pour avoir juste une photo où l'athlète ne regarde même pas l'objectif, ça ne vaut pas la peine. Un autographe, c'est plus engageant et aussi moins intrusif pour celui qui le signe. Ça permet également de personnaliser la dédicace avec un petit mot, par exemple.
Qu'est-ce que vous procure cette passion?
J'ai toujours été un grand fan de sport avant tout. Alors aller à la chasse aux autographes, ça permet d'avoir un lien plus étroit avec les athlètes que simplement les regarder à la TV. C'est quand même quelque chose de pouvoir dire: «J'ai croisé Bode Miller et Hermann Maier!» On peut nouer des petits contacts avec ces sportifs. Et c'est aussi un joli challenge pour moi de compléter ma collection.
Vous avez un exemple de contact avec un sportif grâce à un autographe?
Oui, j'avais envoyé des cartes à signer à Reto Suri, le hockeyeur de Zoug. Et quand il est venu à Porrentruy contre Ajoie, je suis allé le voir à la fin du match et il s'est souvenu de moi. Puis on a discuté un bon moment. Ça m'arrive aussi de négocier avec certains, comme par exemple Tim Berni, le défenseur de Genève-Servette.
Bon, dites-nous: c'est quoi, la chose la plus folle que vous ayez faite pour obtenir une signature?
Il y a quelques années, j'ai fait plusieurs jours sur le Tour de France. J'avais repéré l'endroit où les coureurs rassemblaient leurs vélos à la fin des étapes. Mais c'était sans compter sur la vigilance de la police...
Racontez-nous!
Trois jours de suite, j'ai tenté d'escalader les barrières pour approcher les cyclistes. Mais les trois fois, je me suis fait refouler. Pourtant, j'avais caché mon cahier et changé de t-shirt, mais ils m'ont reconnu. Mais je suis persévérant, alors j'ai quand même réussi à obtenir les autographes de tous les 140 coureurs!
Et votre pire souvenir avec un athlète?
Mark Cavendish, au Tour de Romandie. Je l'ai vu arriver au loin, il a aussi vu que je l'attendais avec mon cahier. Mais il était frustré de ne pas avoir gagné. Au moment où je lui tendais le stylo, il est descendu de son vélo, a balancé celui-ci à son manager et est directement monté dans le bus. Bien sûr, j'étais déçu. Mais j'ai fini par avoir son autographe lors d'une autre course.
Comment choisissez-vous les sportifs à attraper quand vous allez voir des matchs ou des courses?
Pour le hockey, par exemple, je regarde le palmarès, les joueurs qui ont évolué en NHL ou un jeune qui a cartonné dans un tournoi junior. Je prends toujours avec moi des photos, des maillots, casquettes ou cannes voire des billets de match pour faire signer dessus.
Votre prochaine cible, c'est qui?
Je vais voir le match du HC Ajoie contre Kloten ce samedi soir, et j'ai une carte à faire signer à Nathan Beaulieu. Mais je stresse déjà à l'idée de le rater, car il est blessé et je ne le reverrai sans doute pas après cette saison.
Comment vous est venue cette passion?
Un oncle de mon père s'occupait du chronométrage dans les courses cyclistes et a obtenu quelques signatures. Il a offert le carton à mon père, qui me l'a ensuite transmis. C'est comme ça que ma collection a commencé. Plus tard, j'ai fait partie du fan's club de Didier Cuche, où j'ai rencontré des skieurs et récolté d'autres autographes.
Et vos proches, ils en pensent quoi?
Ma copine n'aime pas beaucoup, d'ailleurs je me suis un peu calmé depuis que je l'ai rencontrée il y a cinq ans (rires). C'est pour ça que je n'étale pas ma collection à la maison.
Avant l'interview que j'ai donnée à la radio locale RFJ, je passais pour un éternel gamin. Après, plusieurs amis m'ont demandé de leur transmettre des autographes (rires). Et pour se marrer, ils m'en ont aussi signé. Avec des potes, je sors de temps en temps ma collection pour leur montrer. Pour chaque autographe, je peux raconter une anecdote, un souvenir.
Vous avez environ 2000 signatures, alors c'est une question difficile: laquelle est la plus prestigieuse à vos yeux?
Celle de l'ancien skieur Bode Miller. Je l'avais eue après la descente à Wengen. Quand je me suis retrouvé en face de lui, mon cahier tremblait (rires). J'étais si impressionné. Mais j'ai finalement vite passé à autre chose: comme la chasse est un challenge, je pense déjà à l'autographe suivant que je pourrais obtenir.
Et l'autographe que vous n'avez pas encore mais dont vous rêvez?
Celui d'Eliud Kipchoge, le marathonien kenyan, avec la photo de son futur record en-dessous des deux heures. Je fais moi-même beaucoup de course à pied, alors ça me tient à cœur.