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Ce Genevois a complété tous les albums Panini de foot

Thierry Bondallaz possède tous les albums Panini complets, du Mondial 1970 à l'Euro 2020.
Thierry Bondallaz possède tous les albums Panini complets, du Mondial 1970 à l'Euro 2020. image: thierry bondallaz

«J'ai fait 40 km pour aller acheter des vignettes Panini en cachette»

Thierry Bondallaz, 63 ans, a complété tous les albums Panini, du Mondial 1970 au Mexique à l'Euro 2020. Le Genevois, immense passionné, continuera à coller des vignettes, même si Topps va remplacer Panini. Interview.
14.04.2022, 09:3120.04.2022, 11:49

L'annonce a surpris cette semaine. L'UEFA va stopper son partenariat avec Panini. Conséquences: les mythiques vignettes seront remplacées, pour toutes les compétitions européennes, par celles de la marque américaine Topps dès l'Euro 2024. Par contre, Panini devrait conserver son partenariat avec la Coupe du monde.

Ce changement aurait eu de quoi secouer Thierry Bondallaz. Cet habitant de Bernex (GE) a complété en entier tous les albums Panini des Euros et Mondiaux. Mais le soixantenaire, qui s'est pris au jeu dès ses 12 ans, compte bien allonger sa collection, malgré le changement de fournisseur.

Vous allez donc continuer à acheter des vignettes, même si Topps remplace Panini?
THIERRY BONDALLAZ:
Oui, tout à fait. Ça ne va pas me déranger du tout si c'est aussi bien fait que Panini. Je vais continuer. Aucun problème! Je fais ça avant tout parce que j'aime le foot, les Coupes du monde et les Euros.

Apparemment, c'est José Mourinho (réd: actuel entraîneur de l'AS Rome et nouvelle icône de Topps) qui sélectionnera les joueurs figurant sur les vignettes. Ça vous dérange?
S'il ne choisit que dix joueurs par équipe et que certains d'entre eux ne vont pas à l'Euro, là oui, ça risquerait de me déranger!

L'impressionnante collection Panini de Thierry Bondallaz.
L'impressionnante collection Panini de Thierry Bondallaz. image: thierry Bondallaz

Au point d'arrêter votre collection?
Peut-être pas. Sauf si c'est vraiment très mal fait. Le premier album, je vais le faire pour voir, et ensuite je me déciderai. D'ici l'Euro 2024, il y aura peut-être une présentation, histoire de ne pas nous surprendre et de savoir ce qu'il y aura dans cet album.

Combien avez-vous dépensé au total dans votre vie pour les Panini?
Oh mon Dieu! (soupir) Qu'est-ce qu'on va dire? (Il réfléchit) Allez, on va dire 200 francs par album. Donc au total, entre 4000 et 5000 francs. J'achète à chaque fois deux cartons, qui contiennent 100 pochettes de cinq cartes, ce qui me fait 120 francs, plus l'album. Et après, j'achète des pochettes par tranches de 10 ou 20 francs si je dois compléter mon album.

Ça vous prend combien de temps, cette passion?
J'achète l'album dès qu'il sort, environ deux mois avant le tournoi. En deux à trois semaines, maximum un mois, je le finis.

«J'achète les deux cartons, ça me fait pas mal de doubles. Ensuite, les échanges marchent très bien. Sur Facebook, on a des groupes d'échange. On fait des photos de nos listes de doubles, qui se transmettent de personne en personne»

Après quoi on reçoit un message, du genre: «J'ai celle-là pour toi.» On se voit, on boit un verre et on échange nos vignettes. Mon petit groupe compte une dizaine de personnes, mais on échange aussi avec d'autres groupes.

Avez-vous fait de nouvelles connaissances grâce aux échanges de vignettes?
Oui, oui! Il y a des personnes que je ne vois que durant les périodes des Coupes du monde ou des Euros. On ne se croise jamais le reste de l'année.

Comment votre famille voit votre passion?
Elle est tout à fait contente que je fasse ça, on en discute ensemble. Ma sœur aime aussi beaucoup le foot, mon grand frère en fait. Mes deux fils qui ont bientôt 40 ans font aussi les albums Panini. Il y a juste ma femme qui n'est pas trop emballée. Elle n'aime pas le foot, alors ça ne la passionne pas vraiment. Mais elle tolère.

C'est quoi la plus grande folie que vous ayez faite pour des Panini?
Je n'ai jamais acheté de vignettes aux enchères ou en ligne à des prix exorbitants, par exemple. Mais une année, je crois, l'album du Mondial 1990, il me manquait trois vignettes, que je ne trouvais pas.

«Ma femme gueulait parce que j'achetais trop de paquets. Elle m'avait dit: "C'est fini, tu n'en achètes plus!" On est allé dans un centre commercial, où il y avait un petit kiosque. En cachette, j'ai acheté quelques pochettes et dans l'une d'elles, j'ai trouvé une des cartes qui me manquaient. On est rentré à la maison, et j'ai prétexté avoir oublié quelque chose au centre commercial pour y retourner»

Parce qu'il y avait de fortes chances, statistiquement, de trouver les deux dernières cartes dans un des paquets vendus par le petit kiosque là-bas. Alors je me suis tapé 40 km pour acheter d'autres pochettes, sans rien lui dire. Et j'ai eu les deux dernières vignettes! C'est la seule fois où on peut dire que j'ai fait quelque chose de spécial pour finir un album.

Quel est votre sentiment quand vous finissez un album?
Je suis content, mais je me dis: «Merde! Maintenant il faut attendre deux ans pour avoir le nouveau!» Je regrette que ça se finisse si vite. Parce que le fait de chercher une carte, de prendre des contacts, de courir, c'est excitant. On a toujours peur de ne pas réussir à finir. Je me demande aussi: «Maintenant je vais faire quoi? Faut que j'attende que l'Euro ou le Mondial commence, je n'ai plus d'échanges à faire!»

Vous avez quand même d'autres passions?
Oui, j'ai assez d'occupations à côté! (rires)

De la Coupe du monde 1970 au Mexique à celle de 2018 en Russie, Thierry Bondallaz a complété tous les albums Panini. Son dernier: l'Euro 2020.
De la Coupe du monde 1970 au Mexique à celle de 2018 en Russie, Thierry Bondallaz a complété tous les albums Panini. Son dernier: l'Euro 2020. image: Thierry BONDALLAZ

C'est un peu comme une drogue?
Oui, c'est une cérémonie! (rires) J'ouvre deux paquets, je classe les cartes et je les colle dans l'ordre. C'est mon rituel à moi. Quand j'ai fini l'album, je l'ai déjà ouvert au moins mille fois. Pendant le tournoi, il reste ouvert sur la table du salon, parce je regarde le nom des joueurs, où ils jouent, etc. et je note les scores dedans. En ce moment, je suis impatient d'acheter le prochain album pour la Coupe du monde 2022 au Qatar, qui sortira cet automne.

Deux paquets, c'est par jour?
Pardon? (rires) Si j'achète les deux cartons de 100 paquets chacun, en 3-4 jours, ils sont ouverts et collés!

«Parfois, ma femme vient à 2 heures du matin et me dit: «Tu n'oublieras pas de venir te coucher, tu finiras de coller tes machins demain!»

Ah ouais, à 2 heures du matin?!
Ouais! Quand j'attaque, c'est la frénésie!

Vous avez gardé votre âme d'enfant.
Oui, totalement! Quand je vois les gamins devant chez moi qui ont 7,8 ou 10 ans et qui échangent leurs vignettes, je me joins à eux, avec mes doubles. Heureusement, dans le quartier, depuis 40 ans que j'habite ici, je suis bien connu. Je ne fais pas peur aux mamans! (rires)

Jusqu'à quand continuerez-vous votre collection?
Jusqu'à ma mort! Si je vis jusqu'à 90 ou 100 ans, je vais continuer, ça c'est sûr. Un de mes fils est très intéressé à récupérer ma collection, alors je la lui laisserai. Si un jour ça vaut quelque chose, ça permettra à mes enfants ou petits-enfants de retirer quelques sous. S'ils veulent la garder, ils la garderont. De mon vivant, je ne vendrai ma collection que si je me retrouve un jour dans une merde noire financièrement. Mais honnêtement, j'aimerais bien la garder!

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Je m’entraîne toujours quotidiennement et je prends généralement un seul jour de repos par semaine. Je veille à varier autant que possible les séances. Trois à quatre fois par semaine, je fais de la course à pied. Les autres jours sont consacrés au renforcement musculaire. En plus, je joue régulièrement au tennis. J’adore ce jeu. Je ne suis pas Roger Federer, mais je me débrouille sur le court.
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