Il nous a fait rêver, crier, pleurer, hurler, sauter de joie ce 28 juin 2021. Le héros d'un soir et d'une formation courageuse, le buteur Mario Gavranovic s'est fendu d'un post sur Instagram pour annoncer la nouvelle: la Nati, c'est du passé pour l'attaquant.
L'actuel joueur du Kayserispor en Turquie méritait mieux que quelques misérables lignes dans une dépêche ATS ou dix lignes sur le site de la RTS. Eclipsé, oublié par les médias helvétiques, car le grand RF est passé avant lui. Il est bien difficile d'exister aux côtés du «Maître».
Gavranovic est l'artisan d'un soir de folie où, dans un éclair de génie, il a profité de danser sur le ventre de Kimpembe, le renvoyant à ses études. Un torticolis et un tour de reins plus tard pour le défenseur tricolore, «Gavra» armait une frappe limpide. Sublime. Gavranovic répondait à Pogba par la danse du scalp. Le numéro 19 de l'équipe Suisse égalisait contre la France championne du monde. La suite de l'histoire, Bucarest, la Suisse (et surtout la France) entière la connaît. Les cordes vocales de Steve Von Bergen et David Lemos aussi.
La presse ce matin est unanime. Ce but à la 90ème restera dans la légende.#Gavranovic #RogerFederer pic.twitter.com/3xbYq6jPd0
— Grégoire Perroud (@GregoirePerroud) September 16, 2022
Le Tessinois méritait plus que dix malheureuses lignes. Sa carrière internationale méritait une piqûre de rappel, comme ces 16 buts en 41 sélections depuis sa première apparition en 2011 sous le tricot national. Un renard des surfaces, souvent utilisé dans sa carrière débutée à Lugano à l'âge de 17 ans, comme joker pour insuffler une pointe de dynamisme et de percussion. Son terrain de jeu reste les fins de match, le dernier quart d'heure pour faire sauter le verrou.
L'un des instigateurs du premier quart de finale de la Suisse dans un grand événement est polyglotte (le bougre parle cinq langues). Il s'est démarqué sur le terrain et dans le vestiaire, par son sens du collectif. Fêtons «l'autre» retraité qui nous a fait vibrer et sauter au plafond.