Le Tournoi des Six nations féminin s'est achevé samedi avec le sacre de l'Angleterre, qui est allé cueillir un dernier succès en France (42-21). Pour la première fois dans l'histoire du mythique tournoi, toutes les joueuses ont été obligées de porter un protège-dents connecté.
World Rugby avait pris cette décision forte en octobre 2023. Depuis cette date, la fédération internationale impose à tous les joueurs et toutes les joueuses professionnel(le)s cet objet. Ainsi, les hommes en étaient déjà équipés au Tournoi des Six nations 2024, qui a eu lieu en février et mars.
Objectif de cette technologie? Détecter pendant le match les commotions cérébrales qui seraient passées inaperçues (environ 15% du total des commotions), histoire que le staff médical puisse prendre les mesures adéquates le plus rapidement possible. Ces protège-dents, qui fonctionnent grâce au Bluetooth, envoient aux médecins des alertes en cas de forts impacts à la tête, explique L'Equipe.
A partir d'un certain seuil, calculé en fonction des accélérations linéaires et rotations de la tête, le joueur doit sortir du terrain et passer le test du «protocole commotion», qui était déjà en place dans le rugby et n'a pas changé, histoire d'évaluer la gravité des blessures. Les professionnels sont également contraints de porter ces protège-dents lors des entraînements afin d'obtenir des données sur le long terme. World Rugby recommande aussi aux amateurs de s'en procurer.
L'objet a un coût: 250 francs suisses. La fédération internationale annonçait sortir 1 million de sa poche pour aider les clubs et les fédérations nationales à s'équiper. Et ce n'est pas de l'argent jeté par les fenêtres: L'Equipe mentionne une étude qui «a montré une réduction de 20% du risque de commotion» dans le hockey sur glace, une discipline elle aussi fortement touchée par ce problème. D'après RMC Sport, un rugbyman sur cinq évoluant en première division anglaise a subi une commotion cérébrale lors de la saison 2018-2019.
La démarche de World Rugby pour endiguer le fléau a de quoi inspirer d'autres fédérations.