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Le rugby a mal à la tête: le cerveau de ses joueurs est menacé

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Le risque de développer une maladie de Parkinson serait également trois fois plus élevé pour les anciens internationaux de rugby.Image: EPA

Le rugby a mal à la tête: le cerveau de ses joueurs est menacé

Une nouvelle étude révèle que les anciens internationaux de rugby ont 2,5 fois plus de risques que la population générale de développer des maladies neurodégénératives. Le poste du joueur n'a pas d'influence.
05.10.2022, 18:3106.10.2022, 07:46
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Le risque de développer une maladie de Parkinson serait également trois fois plus élevé pour les anciens internationaux, ajoute l'étude, menée par l'Université de Glasgow. Celui d'une maladie du motoneurone, un type de maladie dégénérative, serait, lui, quinze fois plus élevé, d'après les résultats des recherches, publiés dans le Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry.

L'étude, qui s'est penchée sur 412 anciens internationaux écossais de rugby avant de les comparer à 1200 personnes issues de la population générale, vient s'ajouter à de précédentes études pointant les liens entre les commotions cérébrales subies par les joueurs et le risque de développer des maladies neurodégénératives.

Un rugbyman de 33 ans heurté de plein fouet

Ed Slater (33 ans) a dû prendre sa retraite sportive prématurément cet été en raison d’une maladie neurodégénérative. Le rugbyman de Gloucester (Angleterre), qui évoluait aussi bien au poste de 2e ligne que 3e ligne, a souffre d'une maladie neurodégénérative rare (dite du motoneurone), caractérisée par une perte progressive des neurones moteurs entraînant des troubles de la motricité et une paralysie progressive.
Ed Slater.
Ed Slater.Image: Instagram

Trois anciens joueurs irlandais ont récemment porté plainte contre leur fédération pour des commotions à répétition. Il s'agit du flanker David Corkery (49 ans et 27 sélections), du pilier Declan Fitzpatrick (39 ans et 7 sélections) et de Ben Marshall (32 ans).

D'autres joueurs ont déjà engagé des procédures judiciaires contre les institutions du rugby, comme l'ex-talonneur anglais Steve Thompson (43 ans), qui a témoigné dans la presse souffrir de démence précoce. Le champion du monde de rugby en 2003 a d'ailleurs annoncé qu’il ferait don de son cerveau après sa mort.

«C’est à ma génération de faire don de nos cerveaux pour que les chercheurs puissent développer de meilleurs traitements et des solutions pour rendre notre sport plus sûr»
Steve Thompson
England's Steve Thompson (L) is tackled by Australia's Stephen Larkham during the Rugby World Cup final between Australia and England at Telstra Stadium in Sydney on Saturday, 22 November 20 ...
L'ex-talonneur en 2003 face à l'Australie.Image: EPA AAP

D'après l'étude récemment publiée par l'université de Glasgow, si les risques ne sont pas les mêmes selon le type de maladie neurodégénérative, le poste du joueur n'aurait pas d'influence. Les chercheurs relèvent par ailleurs que la plupart des joueurs de rugby étudiés étaient amateurs, le rugby n'étant devenu professionnel qu'en 1995. Cette précision illustre le fait que les risques ne se limitent pas aux sportifs professionnels, bien que les cas de ces derniers soient les plus médiatisés.

«Notre inquiétude porte particulièrement sur le risque de maladie du motoneurone parmi les joueurs de rugby. Ce risque est plus élevé que pour les anciens footballeurs professionnels», a déclaré le consultant en neuropathologie Willie Stewart, qui a dirigé l'équipe de recherche. «Au lieu de parler d'étendre les saisons et de rajouter de nouvelles compétitions, il faudrait discuter afin de les réduire autant que possible», a-t-il plaidé. Il a ensuite avancé une autre possibilité en prenant l'exemple du football américain, qui a réduit les contacts à l'entraînement.

Brian Dickie, le directeur recherche et développement de l'Association des maladies du motoneurone, a salué cette étude, tout en appelant à des recherches plus approfondies. «Nous savons que la majorité des cas de maladie des motoneurones implique un mélange complexe de facteurs de risques génétiques et environnementaux. Le facteur de risque génétique pourrait être différent chez des athlètes de haut niveau de celui de la population générale», a-t-il déclaré.

Les résultats des études actuelles ont déjà amené plusieurs changements, notamment dans le rugby anglais, où un médecin indépendant est présent et a le dernier mot pour statuer sur le cas des joueurs victimes de commotion. Mais ce n'est pas suffisant, selon l'ancien international gallois Alix Popham, qui doit faire face à une démence précoce dix ans après l'arrêt de sa carrière.

Alix Popham, center, of Wales, battles for the ball with Gonzalo Longo, top, of Argentina's Los Pumas, Sunday, June 11, 2006, during a test match in Puerto Madryn, 932.06 miles (1500 kilometers)  ...
Alix Popham (au centre avec le ballon) en 2006. Image: AP

Celui-ci est à la tête d'une action collective en justice contre World Rugby et les fédérations anglaise et galloise. Il veut rendre les scanners cérébraux obligatoires.

«Des joueurs actuels ont passé des scanners et certains montrent des lésions cérébrales. Je pense à 100% que ces scanners cérébraux devraient devenir obligatoires chaque année, du moment où ils deviennent professionnels jusqu'à leur retraite de joueurs. Chaque saison, les joueurs passent un bilan de forme complet, mais le cerveau est ignoré. C'est choquant! Je pense que c'est parce que les autorités ont peur des résultats qui en ressortiraient…»
Alix Popham dans le Daily Mail, en septembre 2022.

(jcz/ats)

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