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Ski alpin: la raquette d’arrivée fait débat à Crans-Montana

epa11157356 Lara Gut-Behrami of Switzerland crosses the provisional finish line, a couple of hundred meters above the finish area, during the women's Downhill race at the Alpine Skiing FIS Ski Wo ...
L'arrivée a été jugée 4 portes avant la fin du tracé lors de la première descente de Crans-Montana (VS).Keystone

La raquette d’arrivée fait débat à Crans-Montana

Les critiques et les craintes ont fusé concernant la dernière portion du tracé valaisan ce vendredi lors de la descente. Pratique inédite: l'organisation a remonté l'arrivée de quatre portes pour éviter de grosses cabrioles sur cette neige mouillée.
19.02.2024, 07:52
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Les fortes températures ont eu raison des derniers hectomètres de la très sélective piste du Mont Lachaux. Si bien que ce vendredi, les quatre dernières portes de la descente ont été amputées du menu du jour.

Les discussions ont été nourries et nombreuses concernant cette dernière section. Les meilleures skieuses du monde avaient peur de la fausse trace, d'une trajectoire qui allait dans tous les sens et provoquait des chutes. Il était surtout question de cette raquette d'arrivée qui posait problème: freiner relevait presque du funambulisme. Une victime est à déplorer depuis le début des épreuves: la Roumaine Ania Monica Caill, partie sur civière avec une épaule disloquée.

Beat Tschuor, chef alpin féminin, aurait demandé à la séance d'équipe de réfléchir à une alternative. Cette dernière section a demandé beaucoup de travail à l'organisation et en particulier à Patrice Morisod, chef de piste des courses valaisannes. L'ancien coach de Swiss-ski a par ailleurs «envoyé paître», selon les dires d'un membre de l'organisation, les décideurs de la FIS, qui demandaient de procéder autrement pour la préparation de la piste.

L'arrivée de la première descente de Crans-Montana.
L'arrivée a été donnée quatre portes avant l'arrivée initiale.Image: watson

Ce mur et cette raquette d'arrivée de la «Streif du ski féminin» étaient sur toutes les lèvres. Le matin, des membres de l'organisation détournaient le regard en direction du ciel, pestant contre les températures élevées. «Il faisait 5 degrés à 2 000m dans la nuit», nous soufflait une personne de l'organisation. Le problème n'était pas le manque de neige, dont on annonçait un bon mètre de neige d'épaisseur, mais bien l'exposition au soleil de la piste.

45 minutes avant le lancement des hostilités, ils avaient arrosé et salé, mais le mélange «n'a pas pris», nous expliquait un organisateur.

La neige était molle, il faisait chaud, des facteurs qui avaient fragilisé le gros travail effectué en amont: la piste a été fermée le 28 janvier et une réserve de neige avait été préparée pour la tenue des courses. «C'est une réserve spéciale pour la Coupe du monde, constituée sur la gauche de la piste, dans le mur final», indiquait une personne de l'organisation. De plus, les courses Coupe d'Europe n'ont pas emprunté ce dernier secteur qui cause des tourments aux décideurs valaisans.

«C'est souvent comme ça à Crans-Montana»

Dans l'aire d'arrivée, Federica Brignone (6e de la première descente) ne se plaignait pas des conditions et nous expliquait que le ski reste un sport de plein air avec ses aléas. «Ça glisse un peu sous le pied, mais c'est souvent comme ça à Crans-Montana. S'il y a du soleil et il fait chaud, c'est normal que ce soit comme ça.»

«Il faut s'adapter. Quand il fait moins 30 c'est pas facile et quand il fait plus 10 degrés, c'est pas facile non plus»
Federica Brignone

Plus les athlètes défilaient, plus elles semblaient skier sur des œufs, donnant l'impression de pratiquer des courbes qu'elles n'osaient pas tailler à 100%. Une impression? «J'étais à 100%», coupe la skieuse italienne.

«Le plus difficile, dans ces conditions de neige, c'est de modifier sa technique. Vous avez une étrange sensation sur les skis», nous confie l'Autrichienne Cornelia Huetter, excellente deuxième ex æquo avec Jasmine Flury, qui se montrait très satisfaite de sa «manche solide».

Face à la presse, Lara Gut-Behrami, la grande gagnante du jour, n'a pas caché ses difficultés à skier sur cette piste du Mont Lachaux. «Je n'ai pas vraiment pu faire ce que je voulais avec les lignes. J'étais surprise d'être devant et je peine à maîtriser la neige molle.»

«Aujourd'hui, j'étais à côté de la ligne. Ce n'était pas la technique qui a fait la différence, mais plutôt l'attitude dans de telles conditions»
Lara Gut-Behrami

La Tessinoise ne masquait pas son soulagement d'être restée sur ses deux lattes. «Quelques fois, j'ai senti le ski m'échapper. Je me suis battu pour rester debout.»

Si la leader du classement général concède qu'«aujourd'hui, c'était limite et que l'arrivée était casse-gueule», les craintes étaient bel et bien fondées, selon la pépite de Comano.

«On l'a vu, hier, avec le GPS. J'ai franchi la ligne à 137 km/h. On n'arrive pas à s'arrêter quand la neige casse ainsi»

La descente en intégralité ce week-end?

Une raquette d'arrivée qui fait encore grandement débat dans les travées de la course valaisanne. Après la première descente, les machines turbinaient dans l'aire d'arrivée pour travailler la neige et la rendre compacte avec l'arrivée de températures plus fraîches. Pour demain, Lara Gut-Behrami espère du frais et explique que «chaque degré (réd: en moins) fera la différence».

Du côté de l'organisation, les personnes interrogées nous disaient que la dernière portion a été épargnée aujourd'hui, pour la préserver et faire dévaler les skieuses sur la totalité du tracé. Croisons les doigts.

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