La saison de ski peine à démarrer, du moins chez les hommes. Après les annulations de Sölden et Zermatt-Cervinia, aucune des trois courses prévues à Beaver Creek la semaine dernière n'a pu se tenir, en raison des conditions météorologiques. Un véritable coup dur pour Marco Odermatt, selon le Français Johan Clarey, néo-retraité de la Coupe du monde, qui s'est exprimé sur Eurosport.
L'étape de Beaver Creek a toujours réussi au Nidwaldien. C'est sur la piste de la «Birds of Prey» qu'il a remporté sa toute première épreuve de Coupe du monde, un super G fin 2019. «Tous les athlètes aiment Beaver Creek!» confessait-il à Ski Chrono il y a un an, «j’ai gagné ma première Coupe du monde de ski ici, c’est toujours un peu spécial pour moi de revenir chaque année». Odi n'a pas seulement ouvert son compteur au Colorado, il s'est aussi imposé là-bas en 2021, c'est dire si la piste lui convient.
Rentrer bredouille des Etats-Unis, c'est la tuile en vue du classement général de la Coupe du monde. Mais ce n'est pas là que le bât blesse. Depuis le début de la saison, les hommes n'ont couru que le slalom de Gurgl, une discipline dans laquelle Odermatt ne s'aventure pas. Les annulations n'ont concerné que les courses où il excelle, d'abord le géant de Sölden, ensuite cinq épreuves de vitesse. Sachant que le calendrier fait déjà la part belle au slalom (13 courses, contre 11 géants, 10 descentes et 8 super G), on ne peut pas dire que les reports font les affaires du Suisse.
Certaines courses seront bien reprogrammées, mais ce ne sera pas le cas de toutes. Une descente a déjà été ajoutée au programme de Val Gardena, ce qui obligera certains skieurs à enchaîner cinq courses en cinq jours, puisque suivent les géants d'Alta Badia. Un scénario identique à celui de la saison dernière, que Marco Odermatt avait jugé «idiot».
«Planifier un tel enchaînement, c’est ne pas penser à la sécurité. Il y a pourtant un comité, mais ensuite on décide de faire cinq courses d’affilée», s'était-il indigné. Mardi, lorsque Eurosport a rappelé cette situation à Michel Vion, secrétaire général de la Fédération internationale de ski (FIS), celui-ci n'a pas manqué de répondre au Nidwaldien, en lui conseillant de faire des impasses. Pas si simple, compte-tenu des éléments présentés précédemment.
Si Marco Odermatt est le grand perdant des annulations du début de saison, il est aussi le perdant du long voyage qui a reconduit les skieurs des Etats-Unis vers l'Europe. Alors que les Autrichiens Marco Schwarz et Vincent Kriechmayr ont quitté Denver dimanche en fin d'après-midi, Marco Odermatt n'a pas eu cette chance.
La délégation helvétique, partie plus tard de Beaver Creek, n'est pas parvenue à franchir le Vail Pass (sommet à 3 250 mètres d'altitude) avant la barrière de neige. Le trajet, qui a coûté un peu moins de trois heures à Schwarz, a été rallongé de deux heures pour les Suisses, en raison d'un détour. Et lorsqu'ils sont arrivés à Denver, le chaos régnait à l'aéroport, étant donné l'annulation de plusieurs vols, dont le leur à destination de la ville de Munich, paralysée par 40 centimètres de neige. Ils n'ont finalement pu décoller que lundi matin aux alentours de 8h00, faisant d'abord escale à Chicago, comme l'expliquait au Blick Tom Stauffer, le chef entraîneur de l'équipe masculine suisse de ski alpin.
Marco Odermatt, mais aussi Gino Caviezel, Loïc Meillard et Justin Murisier, tous engagés ce samedi à Val d'Isère pour le premier géant officiel de la saison, ne sont rentrés en Europe que mardi, et ont donc un jour de moins que Schwarz et Kriechmayr pour se remettre du décalage horaire. Un élément loin d'être anodin, surtout quand on se rappelle qu'à Sölden, Marco Schwarz avait mené la danse avant l'annulation de la deuxième manche du géant.